Le médaillé d’or de judo aux Jeux d’Atlanta et de Sydney a exprimé au micro de RMC sa colère quant à la taxation sur les primes olympiques des athlètes français qui remportent une médaille aux Jeux de Paris.
Une taxe qui agace. L’ancien ministre des Sports sous la présidence de Nicolas Sarkozy a poussé ce lundi un coup de gueule sur les ondes de RMC, la station de radio dont il est consultant pour les Jeux olympiques. Le double médaillé d’or en 1996 puis en 2000 n’a pas hésité à dénoncer le prélèvement de l’État français sur les primes accordées aux athlètes Français qui glanent une médaille cet été.
💰 La colère froide de @DDouillet sur l’imposition des médaillés olympiques
🗣️ « Vous savez combien de temps ils mettent pour avoir une médaille ? 15 ans ! Etale 80 000 € sur 15 ans et tu verras ce que c’est ! Payer des impôts là-dessus ?! C’est scandaleux ! » #Paris2024 pic.twitter.com/TONoQayoeH
— RMC (@RMCInfo) August 6, 2024
Tout d’abord, il faut rappeler l’essentiel : le ministère des Sports versera une prime à chaque Français qui aura trouvé le chemin du podium. Des primes plus élevées qu’à Tokyo. Ainsi, pour l’or, 80.000 euros sont versés (contre 65.000 en 2021), l’argent représente un apport de 40.000 euros aux athlètes (25.000 à Tokyo) et enfin, le bronze rapporte de 20.000 euros (15.000 en 2021).
À titre d’exemple, Léon Marchand, heureux détenteur de cinq médailles dont quatre en or grâce à ces olympiades, devrait toucher 340.000 euros. Pourtant, le roi des bassins ne percevra pas un tel montant, puisque les primes données par l’État sont soumises à l’impôt. Le Toulousain de 22 ans devra rendre 51.000 euros aux impôts, soit 15% de la somme gagnée.
« Les primes sont ridicules par rapport à l’investissement »
« Elles sont imposées, c’est un scandale », s’est exclamé l’ancien secrétaire d’État, dirigeant son courroux contre l’arrêt d’exonération de ces primes. Défiscalisées depuis les Jeux d’Albertville en 1992 (sauf Vancouver 2010, Londres 2012 et Sotchi 2014), elles le sont redevenues à Tokyo en 2021.
« Ça peut paraître beaucoup d’argent au regard de gens qui ont des petits salaires, qui touchent le SMIC. Mais il faut prendre conscience d’une chose… Quand un athlète touche 80 000 euros, vous savez combien de temps il met pour avoir sa breloque ? Entre 10 et 15 ans, plutôt 15 », a expliqué l’ancien sportif.
« Si on étale 80.000 sur 15 ans et en plus il faut payer des impôts dessus ? C’est scandaleux. Les primes sont ridicules par rapport à l’investissement. À un moment donné, il ne faut pas se moquer, dénonce-t-il. Pour certains athlètes, c’est de l’argent de poche mais pour d’autres, c’est immense… donc fiscaliser ça… », a-t-il remis en cause.
Le budget prévu par le ministère des Sports pour les primes des athlètes olympiques et paralympiques s’élève actuellement à 18,64 millions d’euros, soit plus du double que ceux de Tokyo. Une enveloppe qui devra peut-être être revue à la hausse au vu de la moisson française, surtout si les sports collectifs viennent rajouter leur contribution.
Une loi « votée à 3 heures du matin »
Avec ironie, Gilbert Brisbois, journaliste emblématique de la radio, a noté que « l’État reprenait d’une main ce qu’il donnait de l’autre ». Le tout à la faveur d’une loi sur la fiscalisation des primes des sportifs « votée en catimini à 3 heures du matin », a renchéri David Douillet.
En réaction à la polémique, l’ancien président du groupe Les Républicains, Olivier Marleix, a annoncé déposer une proposition de loi visant à défiscaliser les primes versées aux sportifs médaillés à Paris, rappelle Le Figaro.
🏅🏛️Une PPL consensuelle pour débuter la législature et poursuivre dans l’hémicycle un moment d’unité nationale !
Exonérons nos médaillés aux JO et Jeux paralympiques d’Impot sur leur primes. #Paris2024 #Olympics #48médailles pic.twitter.com/fZ0k5yuiQA— 🇫🇷 Olivier Marleix (@oliviermarleix) August 6, 2024
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