Le 2 septembre dernier, Aurélie Aubert a décroché la médaille d’or en boccia, lors des Jeux paralympiques de Paris 2024. Mais il lui a fallu trois jours pour réaliser ce qu’elle venait d’accomplir.
La para-athlète Aurélie Aubert est devenue, lundi dernier, la première Française médaille d’or de boccia, un sport proche de la pétanque. Elle s’est confiée dans les colonnes du Parisien, quelques jours après cette victoire. Très heureuse et fière d’avoir réussi à se hisser jusqu’au podium, la jeune femme de 27 ans est, en même temps, devenue la star de ces Jeux paralympiques.
« Je viens de réaliser que je suis championne paralympique »
Atteinte d’une paralysie cérébrale et assimilée, qui entraîne une atteinte sévère des quatre membres, Aurélie Aubert ne pensait même pas, quelques semaines plus tôt, participer à ces jeux. Elle ne pensait pas non plus à la victoire et était loin de s’imaginer qu’elle serait le meilleur souvenir de Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des JO de Paris 2024.
Dans sa bulle au moment crucial, la jeune femme raconte à nos confrères avoir « coupé tous réseaux sociaux, toutes télés » pour ne pas être parasitée. Lorsqu’elle a rallumé son téléphone, elle a eu droit à un flot de messages. « On me dit que je suis le coup de cœur des Jeux, que je suis solaire… Je les crois sur parole ! » ajoute-t-elle à ce sujet.
« Ça m’aide à me surpasser »
Ayant appris la boccia à l’âge de 12 ans, elle ne vit aujourd’hui que pour ce sport. « Maintenant ma vie, c’est la boccia. Je dors boccia, je mange boccia », plaisante-t-elle, ajoutant que cela l’aide « au quotidien ». « Ça m’aide à me surpasser. Même vous parler, ça me surpasse. Si vous m’aviez demandé de vous parler il y a six mois à cette heure-là, je vous aurais envoyé bouler facilement ! J’ai vraiment progressé par rapport à ça, à ma confiance en moi. C’est le message que j’aurais à passer. Le sport, la boccia permettent ça : se surpasser, avoir confiance en soi », poursuit-elle.
Native de Dreux (Eure-et-Loir), la para athlète indique à nos confrères avoir ce handicap depuis sa naissance. « J’ai une sœur jumelle. Et quand ma mère a accouché, j’ai manqué d’oxygène », précise-t-elle.
« Sans le fauteuil, je ne serais pas championne paralympique »
Toutefois, Aurélie Aubert voit ses difficultés comme une force. « Je ne suis pas quelqu’un qui va se lamenter sur son sort. Je vais toujours de l’avant. Il y a toujours plus grave que soi », admet-elle en toute humilité. Quant à son fauteuil, il fait partie intégrante de sa vie et elle ne le remarque même plus. « C’est ma vie. Je dis toujours, sans le fauteuil, je ne serais pas championne paralympique. Pour moi, c’est une force, pas une faiblesse », souligne-t-elle.
Pourtant, le quotidien de la jeune femme est loin d’être simple. Outre le fait qu’elle a de grosses difficultés à se déplacer, ses membres « ne font pas tout le temps » ce qu’elle veut et une chose anodine pour les autres peut devenir pour elle un « gros grain de sable ». Elle ne peut vivre de façon autonome et a besoin d’assistance pour tous les gestes quotidiens de sa vie tels que se doucher ou manger.
« Très proche » de sa sœur jumelle
Claudine Llop est d’ailleurs à ses côtés « H 24 », ainsi que cette dernière l’a récemment expliqué au micro de France Bleu. « Je suis son assistante de vie, son assistante de jeu, son coach. Je la soutiens quand je sens qu’elle faiblit un peu. J’essaye de trouver les mots qu’il lui faut pour remonter et se rebooster. Je vis comme elle. Toutes les émotions qu’elle a pu traverser, je les ai traversées avec elle. Quand elle a pleuré à la fin du match, j’ai pleuré avec », a détaillé la sexagénaire. Aurélie connaît Claudine depuis l’âge de 12 ans.
Quant à sa famille, Aurélie préfère ne pas s’étendre sur le sujet. « Je n’ai plus de parents. Depuis longtemps, depuis toute petite. C’est pour ça que je n’en parle jamais », confie la jeune championne auprès du quotidien francilien. Néanmoins, la jeune para athlète peut compter sur sa sœur jumelle, qui réside à Rouen et dont elle se sent très proche.
Celle-ci est même venue la voir pendant le match mais heureusement, Aurélie ne l’a vue qu’après la compétition, sans quoi elle aurait été très perturbée par sa présence. « Quand je suis dans mon match, je ne vois rien autour. J’avais même oublié qu’on était filmé ! Mais quand j’ai vu ma sœur après, je me suis mise à pleurer. Je suis quelqu’un de très émotive, ça fait aussi partie de mes pathologies », confesse celle qui gardera de ces Jeux un souvenir impérissable. « C’est un moment unique dans une vie », assure la championne, se remémorant le moment où elle s’est retrouvée sur le podium, chantant la Marseillaise. « C’était géant ! Je me voyais sur le grand écran, c’était génial de se voir chanter ! »
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