Selon une étude récente, les femmes qui consomment quotidiennement des boissons sucrées semblent présenter un risque plus élevé de développer un cancer du foie et une maladie hépatique chronique.
L’étude, dirigée par le Brigham and Women’s Hospital dans le Massachusetts, a analysé les données de près de 100.000 femmes ménopausées âgées de 50 à 79 ans, qui ont participé à l’étude Women’s Health Initiative (WHI) de 1993 à 1998 dans 40 centres cliniques à travers les États-Unis.
Dans le cadre de l’étude, les femmes ont déclaré elles-mêmes leur consommation habituelle de boissons non alcoolisées, de boissons aux fruits (à l’exclusion des jus de fruits), puis de la quantité de boissons artificiellement sucrées qu’elles ont consommée au bout de trois ans.
Les chercheurs ont suivi les cas sur une période médiane de 20,9 ans, jusqu’au 1er mars 2020. Ils ont observé l’incidence du cancer du foie et les décès attribuables à une maladie chronique du foie déclarés par les patientes, puis ont vérifié ces données à l’aide des dossiers médicaux ou du National Death Index.
Les résultats ont montré que les 6,8% des 98.786 femmes ménopausées qui buvaient une ou plusieurs boissons de ce genre chaque jour présentaient un risque accru de 85% de cancer du foie et de 68% de décès attribuables à une maladie chronique du foie, par rapport à celles qui buvaient moins de trois boissons de ce genre par mois.
« Chez les femmes ménopausées, par rapport à celles qui consomment trois portions ou moins de boissons sucrées par mois, celles qui consomment une boisson sucrée ou plus par jour ont une incidence plus élevée de cancer du foie et de décès par maladie chronique du foie », concluent les auteurs. « De futures études devraient confirmer ces résultats et identifier les voies biologiques de ces associations. »
Une première
En présentant l’étude, les chercheurs ont noté que les données antérieures montraient qu’environ 40% des patientes atteintes d’un cancer du foie ne présentaient pas l’un des facteurs de risque courants de cancer du foie, tels que l’infection chronique par l’hépatite B ou C, le diabète de type 2, la consommation excessive d’alcool ou l’obésité.
« Les études épidémiologiques sur les facteurs alimentaires et la mortalité liée au cancer du foie et aux maladies chroniques du foie sont limitées. Il est donc important d’identifier les facteurs de risque alimentaires pour le cancer du foie et la mortalité attribuable aux maladies chroniques du foie », écrivent-ils dans leur article.
Les chercheurs ont voulu savoir si les boissons sucrées ou sucrées artificiellement pouvaient constituer un facteur de risque de cancer du foie ou de maladie chronique du foie et ont noté qu’entre 2017 et 2018, plus de 65% des adultes américains consommaient quotidiennement des boissons sucrées.
Les auteurs ont également noté que deux études antérieures n’avaient établi qu’une « association potentielle » entre la consommation de boissons sucrées et le risque de cancer du foie, et « aucune étude n’avait rapporté les taux de cancer du foie chez les femmes ».
« À notre connaissance, il s’agit de la première étude à faire état d’un lien entre la consommation de boissons sucrées et la mortalité attribuable aux maladies chroniques du foie », a souligné le premier auteur, Longgang Zhao, de la Brigham’s Channing Division of Network Medicine, dans un communiqué.
« Nos résultats, s’ils sont confirmés, pourraient ouvrir la voie à une stratégie de santé publique visant à réduire le risque de maladie hépatique sur la base de données provenant d’une cohorte importante et géographiquement diversifiée. »
D’autres études sont nécessaires
L’étude portait sur des femmes ménopausées, ce qui signifie que ses conclusions ne s’appliquent pas nécessairement à d’autres groupes en ce qui concerne les boissons sucrées et les maladies du foie.
Les auteurs précisent qu’il s’agit d’une étude d’observation. En tant que telle, elle ne peut pas prouver que la consommation de boissons sucrées est à l’origine du cancer du foie ou de la maladie hépatique chronique ni expliquer pourquoi il existe un lien.
Les auteurs de l’étude ont également noté que l’étude s’appuyait sur des données provenant des femmes elles-mêmes concernant la consommation, la teneur en sucre et les résultats. Il est donc possible que certains cas n’aient pas été signalés ou que les déclarations ne soient pas tout à fait exactes, puisqu’il n’existe aucun moyen de vérifier la consommation réelle de boissons sucrées.
« D’autres études sont nécessaires pour valider cette association de risque et déterminer pourquoi les boissons sucrées semblent augmenter le risque de cancer et de maladie du foie », peut-on lire dans un communiqué du Brigham and Women’s Hospital. Il ajoute que d’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes, en tenant compte des informations génétiques, des études précliniques et expérimentales ainsi que d’un examen approfondi des données biologiques.
Ces résultats amplifient les préoccupations existantes concernant les risques pour la santé des boissons sucrées. Selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, la consommation habituelle de ces boissons peut entraîner l’obésité, le diabète de type 2, des problèmes cardiaques, des affections rénales, des maladies hépatiques non alcooliques, des problèmes dentaires et la goutte.
L’étude, intitulée « Sugar-Sweetened and Artificially Sweetened Beverages and Risk of Liver Cancer and Chronic Liver Disease Mortality » (Boissons sucrées et artificiellement sucrées et risque de cancer du foie et de mortalité attribuable aux maladies hépatiques chroniques), a été publiée le 8 août.
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