Une semaine après son nul retentissant au Munster (17-17), Bayonne a manqué vendredi soir ses premiers pas en Champions Cup dans son antre de Jean-Dauger pas totalement pleine, s’inclinant d’un petit point devant les Ecossais de Glasgow (12-11).
Le manager Grégory Patat avait prévenu qu’il se servait de cette compétition « pour faire des rotations et des combinaisons qui pourraient nous servir en Top 14 ».
Mais les ciel et blanc ont tout tenté pour arracher la victoire sur la dernière séquence à plus de quinze temps de jeu, stoppée pour un ballon gardé au sol sous pression adverse et sanctionné par l’arbitre anglais Adam Leal, sorti sous une belle bronca.
Devant les leurs, ils sont donc passés tout près d’un succès plus symbolique que de prestige qui aurait pu les placer confortablement dans cette poule 3 dominée par Northampton, vainqueur au même moment de Toulon (22-19). Rageant.
Comme annoncé, Grégory Patat avait procédé à dix changements au coup d’envoi par rapport à l’équipe qui avait laissé bouche bée la Red Army.
Une émulation saine pour ce club habitué « à prendre des roustes en Challenge Cup » rappelait Maxime Machenaud samedi dernier après la performance de Thomond Park, jetant aux oubliettes la fameuse devise de Coubertin sur l’importance de participer.
Au très haut niveau, il faut gagner
« Au très haut niveau, ça n’existe pas », avait poursuivi le demi de mêlée, triple finaliste de l’épreuve avec le Racing 92.
A Bayonne, chaque match débute par la Peña Baiona, hymne maison qui a même résonné dans les pubs de Limerick la semaine dernière, jouée ce vendredi soir avec deux minutes d’avance pour laisser place lors de l’entrée des joueurs à la musique officielle de la Champions Cup, inédite à Jean-Dauger.
« C’est quelque chose qu’on attendait depuis longtemps ici, fait remarquer Mickaël Moïta, co-président du club des supporters des BOC (Bayonnais d’Origine Certifiée). On a eu la chance de l’entendre pour la première fois de notre vie en tant que supporter de l’Aviron dans un stade mythique au Munster. L’entendre à Jean-Dauger, c’est que du bonus ».
Jouant sans pression face à ces Écossais battus chez eux en ouverture par Northampton (28-19), les coéquipiers du capitaine Denis Marchois ont répondu du tac au tac au rythme imprimé d’entrée par les Warriors, à l’image de Junior Tagi, poids lourd avec des mains en or ou l’insaisissable Nadir Megdoud, auteur d’une relance magique de 60 mètres soulevant les Olé, mais pris de vitesse par Ally Miller sur le premier essai visiteur (38).
Les Basques étaient alors devant au score (8-7) grâce à une pénalité de Camille Lopez et un essai de Facundo Bosch derrière un ballon porté (34).
L’orgie de jeu du premier acte a été moins prégnante après la pause. Besoin de souffler, de penser plus au gain du match pour rester en vie dans la poule pour l’un, pour demeurer en course pour l’autre.
Aux mêlées, à l’avantage de Glasgow, ont succédé des touches, très souvent chapardées par des Bayonnais qui ont malheureusement cédé en bout de ligne devant Josh McKay (11-12, 57).
Faute d’avoir concrétisé, notamment lors de la première mi-temps, l’Aviron a eu du mal après à s’approcher de la ligne adverse avant la fameuse dernière séquence.
Elle a eu deux possibilités de reprendre la main sur le score mais Reece Hodge, international australien aux 63 sélections, a manqué ses deux très lointaines tentatives de pénalités (65, 75).
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