Des centaines de chandelles en forme de fleurs de lotus illuminaient le ciel du soir à New York alors qu’un groupe de pratiquants vêtus de t-shirts jaunes s’asseyait en silence devant le consulat de Chine, leurs tapis jaunes ronds s’alignant en longues rangées sur le bord du fleuve.
Autour d’eux, des drapeaux colorés portant des caractères chinois appelant à mettre fin à une persécution brutale en Chine formaient deux murs. Des caractères blancs ressortaient bien sur le fond d’une grande banderole bleue à l’avant, « Mettre fin aux 20 ans de persécution du Falun Gong« . Une musique douce et tranquille se faisait entendre, accentuant leur histoire avec des paroles qui évoquent à la fois la douleur et l’espoir.
Le Falun Gong, une ancienne pratique de méditation, a été présenté pour la première fois au public en 1992. Ses enseignements moraux et ses bienfaits pour la santé ont suscité un grand intérêt auprès de la population chinoise, qui comptait entre 70 et 100 millions de pratiquants en 1999. Estimant que la popularité de la pratique menaçait son contrôle, le régime communiste athée a lancé une campagne brutale contre le groupe en 1999, rassemblant des pratiquants dans des centres de lavage de cerveau, des prisons, des camps de travaux forcés et des hôpitaux psychiatriques, où ils ont été torturés et contraints à renoncer à leur croyance.
« Dans un moment de haine, [le régime chinois] a retourné toute la société contre des membres irréprochables de la société », a déclaré Christine Lin, directrice artistique des Amis du Falun Gong, lors du rassemblement.
« En Chine, si un groupe démographique auquel vous appartenez est ciblé par le PCC (Parti communiste chinois), cela peut tout gâcher pour vous. Le contrôle social, la surveillance de haute technologie et le règne de la terreur se combinent pour former la réalité étouffante de la vie en Chine. »
Minghui.org, un site web consacré à la documentation de la persécution du Falun Gong, a confirmé plus de 4 200 décès pendant la campagne de persécution, bien que le nombre réel soit inconnu en raison de la censure stricte en Chine.
Un survivant
Hu Zhiming, 47 ans, ancien officier de l’armée de l’air chinoise de Pékin, a été dépouillé de son grade et a passé huit des dix années suivantes en prison pour ne pas avoir voulu abandonner sa croyance.
Pendant deux ans, entre 2002 et 2004, Hu Zhiming a passé une grande partie de son temps dans une cellule de 3 mètres carrés à la prison de Tilanqiao à Shanghai, où deux autres détenus le surveillaient jour et nuit et le battaient ou l’insultaient souvent. On l’a fait asseoir sur un tabouret bas en plastique qu’il a décrit comme « de la taille de sa paume » et on ne lui permettait pas de bouger, même légèrement. Il a également été privé de sommeil.
« Si je fermais les yeux, les détenus qui nous surveillaient m’ouvraient les yeux avec leurs mains », a dit M. Hu à Epoch Times.
D’autres fois, les gardes ont fait en sorte que M. Hu et d’autres prisonniers emballent des savons de la marque populaire Bee & Flower, basée à Shanghai. Il a dit qu’il a depuis vu le même pain de savon vendu dans une épicerie locale à New York.
M. Hu a été libéré en 2004, pour avoir distribué des CD expliquant la persécution, il a de nouveau été envoyé dans une prison à Liaoning l’année suivante. Il a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention.
Les gardiens ont utilisé toutes sortes de méthodes pour lui rendre la vie impossible afin qu’il abandonne sa croyance : il a été attaché à un lit et gavé de force de solutions d’alimentation avec un tube dans le nez ; ils lui ont envoyé des rayons ultraviolets qui ont brûlé sa peau et causé des dommages aux yeux ; les gardiens l’ont aussi envoyé dans la chambre de patients contagieux pour le menacer d’être infecté.
La santé de Hu s’est rapidement détériorée et il avait du mal à se coucher. Son corps est devenu si maigre qu’on pouvait faire le tour de sa taille avec les deux mains. Pensant qu’il allait probablement mourir, on a dit à l’infirmière de l’hôpital de la prison de le remuer toutes les deux heures pour vérifier s’il était encore en vie.
Il a survécu de justesse à sa peine de prison et en est sorti comme un squelette en septembre 2009. Il avait été témoin de la mort de deux pratiquants à la suite d’une injection de substances nocives inconnues et de coups.
Pendant le Nouvel An chinois lunaire en 2010, Hu a échappé à sa surveillance policière et s’est dirigé vers la frontière chinoise. Là, un guide touristique l’a aidé à se rendre en Thaïlande où il a déposé sa demande d’asile auprès des Nations unies. En 2012, les États-Unis lui ont accordé l’asile.
Des familles brisées, déchirées
Lors d’un rassemblement organisé plus tôt, plusieurs pratiquants se sont tenus debout en rangées tenant des pancartes faites à la main pour souligner la persécution dont est victime leur famille en Chine.
Xiao Yanbing, pratiquante de Liaoning, a déclaré que son mari, Yu Chunsheng, 61 ans, est détenu par le régime chinois depuis le 19 juin. Selon Mme Xiao, son époux Yu a été arrêté alors qu’il se trouvait dans un train en direction du sud en provenance de Shenyang et a depuis été transféré dans un centre de détention local. Aucune autre information n’a été entendue à son sujet et sa famille s’est vue refusée toute visite. On ignore sa situation actuelle.
M. Yu était professeur à l’Université Ligong à Shenyang depuis des décennies et dirigeait le Département de génie mécanique avant que le comité du Parti de l’école ne le renvoie pour sa foi. Il avait déjà été détenu deux fois et avait fait l’objet de harcèlement constant au fil des ans.
« Pour sa croyance en l’authenticité, la compassion et la tolérance et pour s’être efforcé d’être une bonne personne, un citoyen exceptionnel comme mon mari pourrait être privé de sa liberté personnelle et faire face à des persécutions encore plus impitoyables. Ce n’est pas seulement une tragédie pour ma famille, c’est aussi une tragédie nationale », a déploré Xiao Yanbing lors du rassemblement.
Xiao Yanbing a parlé du tourment qu’elle ressentait en pensant à la torture que pourrait subir l’homme avec qui elle est mariée depuis 35 ans. « Mon fils n’a pas vu son père depuis sa venue à l’étranger, il y a 11 ans », a déclaré Mme Xiao à Epoch Times. « Je dois m’efforcer de ne pas y penser chaque fois que je vois des photos de torture […] la simple vue d’une telle photo me donne une douleur aiguë au cœur. »
Combattre les mensonges par la vérité
Au lieu de s’attarder sur leurs émotions, les pratiquants ayant des proches détenus en Chine ont déclaré qu’ils essaient de contrer la persécution de manière pacifique, en téléphonant aux responsables du PCC ou en parlant aux touristes chinois pour leur donner des informations qui ne sont pas disponibles dans un environnement fortement contrôlé comme la Chine.
« Je me sens triste pour ceux qui persécutent les pratiquants du Falun Gong […] Beaucoup d’entre eux n’ont aucune idée de ce qui se passe réellement », dit Mme Xiao.
Mme Xiao a ajouté que son fils appelait et écrivait à la prison pour leur fournir des informations de l’extérieur afin qu’ils puissent cesser de commettre des péchés contre des innocents.
Zhang Yi, pratiquant du Shandong, a déclaré qu’informer le public est aussi un outil pour dénoncer les auteurs de violations des droits de l’homme.
« Le Parti communiste chinois a eu beau essayer tant qu’il a pu d’étouffer l’Internet et de réglementer la presse, il n’a jamais réussi à occulter les faits réels.
« Ce n’est pas une excuse pour faire le mal », a dit Zhang Yi, en demandant la libération de sa mère, Zhang Aili, 65 ans.
« Les pratiquants de Falun Gong ne défendent pas seulement leurs propres droits de croyance, ils luttent aussi pour les droits fondamentaux et la liberté d’autres groupes qui croupissent sous la brutalité du régime et pour le peuple chinois dans son ensemble », a déclaré Yi Rong, organisatrice du rassemblement. Elle a ajouté que plus de 337 millions de personnes ont rejoint le mouvement de démissions du PCC et de ses affiliations, beaucoup utilisant un pseudonyme.
« Il est fort probable qu’il y a 20 ans, personne n’aurait pensé que le Falun Gong pouvait persister jusqu’à ce jour […] C’est un témoignage que la coercition et le pouvoir ne peuvent pas vaincre la croyance », a déclaré Li Tianxiao, commentateur politique basé aux États-Unis.
« Beaucoup de gens dans l’auditoire d’aujourd’hui ont survécu aux pires persécutions. D’autres n’ont pas vécu personnellement ces horreurs, mais se sont présentés à des événements comme celui-ci chaque année », a dit Mme Lin. « Ils ont tous fait preuve de persévérance dans leur plaidoyer. C’est ainsi que l’on résiste à un mauvais régime – lutter contre le mensonge avec la vérité s’est avéré être incroyablement efficace.
« Même en tant que citoyens ordinaires, nous avons un pouvoir énorme. »
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