Des échauffourées ont eu lieu samedi peu après le départ de la manifestation contre la ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin, qui rassemble près de 5000 manifestants écologistes selon les organisateurs – plus de 3000 selon les autorités – dans la vallée de la Maurienne (Savoie).
Vers 15H00, des manifestants ont lancé des pierres contre les forces de l’ordre près de Saint Rémy-de-Maurienne, a constaté l’AFP sur place, hors de la zone d’interdiction délimitée par la préfecture de Savoie. « Usage de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre pour maintenir les manifestants hostiles à distance à la suite de jets de projectiles », a indiqué la gendarmerie à l’AFP.
Des protestataires ont ensuite envahi la voie ferrée à proximité, a aussi constaté l’AFP, alors que la circulation des trains a été stoppée en raison de la situation en début d’après-midi, selon la SNCF.
Le cortège s’était élancé en milieu de journée à l’appel d’une dizaine d’organisations, dont les Soulèvements de la Terre, menacés de dissolution par le ministère de l’Intérieur, et les No-Tav italiens, mobilisés contre un chantier qu’ils jugent « néfaste ».
Le départ de cette manifestation non-déclarée s’est fait depuis la commune voisine de La Chapelle, située hors du périmètre d’interdiction préfectorale.
Une manifestation non autorisée
« Notre nombre est un signal politique « , a déclaré la cheffe parlementaire LFI Mathilde Panot, présente dans le cortège avec plusieurs élus Verts et LFI, avant les incidents.
« Il n’y avait pas de raisons de ne pas autoriser cette manifestation dès lors qu’elle est dans un esprit non-violent et nous on prônera toujours des logiques de non-violences », a pour sa part souligné la sénatrice EELV Fabienne Grebert.
Avec un groupe d’élus, la sénatrice a essayé de négocier le parcours avec les autorités pour « aller un peu plus loin », alors que les manifestants patientaient sous un soleil torride sur une petite route à proximité de Saint-Rémy-de-Maurienne. Les échauffourées sont intervenues après ces négociations, selon l’AFP sur place.
Tous les arrêtés d’interdiction pris par la préfecture de Savoie sur neuf communes de la vallée ont été confirmés pour des raisons de sécurité par le tribunal administratif de Grenoble, selon une source au ministère de l’Intérieur.
Les forces de l’ordre redoutent surtout des actions coups de poing de petits groupes réfractaires, selon une source policière. Au moins une trentaine « d’étrangers sous interdiction administrative du territoire ont été interpellés et remis aux Italiens », selon la préfecture de Savoie.
Cinq bus de militants italiens, soit environ 280 personnes, sont aussi restés bloqués à la frontière, a constaté un correspondant de l’AFP sur place.
Un projet soutenu par l’union européenne
« Aujourd’hui c’est un moment historique dans cette vallée (…) il y a énormément de monde venu de toute la France, de l’Italie voire même de Suisse », s’est réjoui Philippe Delhomme, ancien élu local qui milite depuis des années au sein de l’association « Vivre et agir en Maurienne (VAM) ».
Soutenue par l’Union européenne, la nouvelle ligne doit à terme relier Lyon et Turin, avec 70% des voies en France et 30% en Italie, et un tunnel de 57,5 km traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse. Coût évalué : plus de 26 milliards d’euros.
Les partisans du projet mettent en avant la nécessité de réduire le flux de poids lourds, en constante augmentation, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ils invoquent aussi le développement économique que permettra selon eux une ligne ferroviaire plus rapide.
Les opposants, eux, font valoir qu’une ligne existe déjà et que le fret ferroviaire n’a cessé de baisser ces dernières années. Ils dénoncent aussi les impacts écologiques de ce chantier « ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins ». Selon eux, les travaux ont déjà tari plusieurs sources et captages dans la vallée.
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