L’exposition est un hommage au navigateur Jean-Baptiste Charcot, disparu il y a 80 ans et considéré comme le père de l’océanographie moderne et de la recherche polaire française.
Chef de deux expéditions en Antarctique et douze en Arctique, Jean Baptiste Charcot était un navigateur hors pair et grand humaniste, soucieux également de la nature. L’œuvre qu’il laisse à sa disparition, en 1936 suite au naufrage de son navire Pourquoi Pas ? est immense.
L’exposition se concentre sur les expéditions en Antarctique, à bord du Français entre 1903 et 1905 puis du Pourquoi Pas ? entre 1908 et 1910.
Les résultats de ces deux missions de dimension internationale furent considérables : 1 000 kilomètres de côtes découvertes et relevées à l’ouest de la terre de Graham, trois cartes marines détaillées, des relevés océanographiques, météorologiques, géologiques mais aussi zoologiques, bactériologiques et botaniques dans les mers polaires du Sud, bref 75 caisses d’observations, de notes, de mesures, de spécimens et de collections seront confiées au Museum national d’Histoire naturelle et à l’Institut Océanographique de Monaco.
Jean-Baptiste Charcot naît en 1867. Il est le fils du fameux professeur Charcot, fondateur de l’école de la Salpêtrière, connu pour ses travaux sur l’hystérie et pour le passage de Freud chez lui.
Le futur navigateur suit d’abord comme l’avait souhaité son père une formation de médecin. Il pratique ce métier avec succès jusqu’en 1890. Mais pendant tout ce temps, son rêve de navigation – à laquelle il était initié très jeune – ne le quitte pas.
Dès son enfance, il révèle un caractère exceptionnel de vrai leader, à la fois intelligent et aventurier, très doué tant au niveau physique que mental. Il pratique la voile et le rugby. C’est en classe de cinquième qu’il fonde avec quelques camarades une société scolaire avec laquelle il organise en 1880 l’un des premiers matchs scolaires de rugby en France.
C’est aussi à cette époque qu’il rédige les aventures d’un trois-mâts en Patagonie pour un petit journal illustré.
En 1896, il est champion de France de Rugby et double médaillé d’argent aux Jeux olympiques d’été de 1900 dans l’épreuve de voile.
Mais c’est après la mort de son père qu’il fait construire son premier Pourquoi Pas ?.
Sa première mission scientifique lui est confiée en 1902 mais le voyage qui a changé les cartes marines et a marqué l’entrée des Français dans l’exploration de l’Antarctique débute en 1903 à bord du Français dans les mers australes. Son voyage dure 22 mois. Il en revient avec une moisson de relevés, entre autres 1 000 kilomètres de côtes découvertes et trois cartes maritimes détaillées.
Pour la première fois, une expédition scientifique hiverne au pôle Sud. Le Français par contre est endommagé et sera vendu au gouvernement argentin.
Charcot continue ses expéditions avec le Pourquoi Pas ?
Pendant la Grande guerre, il est mobilisé dans la marine, au début en tant que médecin puis au commandement de navires chasseurs de sous-marins qu’il fait construire d’après ses fortes recommandations selon un modèle britannique. Il finit la guerre avec plusieurs décorations britanniques et françaises.
Après la guerre, il reprend les expéditions cette fois-ci vers le pôle Nord, notamment le Groenland. En septembre 1936, à 69 ans de retour du Groenland, pas loin de Reykjavik le Pourquoi Pas ? est pris dans une tempête. Le bateau se brise sur les récifs, Jean-Baptiste Charcot ainsi que ses 39 équipiers disparaissent dans les flots. De ce naufrage, seul le maître timonier Eugène Gonidec survit. D’après celui-ci, Charcot est resté dernier avec le commandant sur le bateau, comme l’exige la tradition. Juste avant que le Pourquoi Pas ? soit englouti par les flots, Charcot libère la mouette, mascotte de l’équipage.
INFOS PRATIQUES
Maison de l’Amérique latine
Jusqu’au 1er octobre 217 Boulevard Saint-Germain, 75007 Paris
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