Quatre personnes sont mortes lundi et une reste portée disparue, probablement sous les décombres, après l’incendie dans la nuit d’un gîte accueillant des adultes handicapés en Charente, à l’origine encore indéterminée.
Les pompiers, arrivés sur place moins de 20 minutes après l’alerte déclenchée vers 4h30, ont d’abord pu évacuer une personne morte « asphyxiée », selon le secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d’Angoulême, Jean-Charles Jobart, qui a ensuite annoncé la découverte de deux autres corps dans les décombres à la mi-journée.
À l’occasion d’un point-presse en milieu d’après-midi à Montmoreau, au sud d’Angoulême, la ministre chargée du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, a fait état d’un quatrième corps retrouvé et évoqué « une personne supplémentaire dont on a la très forte présomption évidemment qu’elle est dans les décombres ».
Les victimes sont la propriétaire de cet ancien corps de ferme isolé, entouré d’arbres et d’un champ de tournesols, et trois personnes en situation de handicap, dont une dame de 60 ans, a-t-elle ajouté, sans pouvoir donner les âges des autres personnes décédées.
« La dame propriétaire des lieux est entrée volontairement pour aller au secours des personnes qui étaient au sein de l’établissement et a perdu la vie dans ce geste de secours », a encore salué la ministre.
Au total, 14 adultes âgés de 20 à 75 ans se trouvaient à l’intérieur du gîte : huit personnes souffrant d’un handicap mental, originaires majoritairement de Haute-Vienne, et quatre encadrants, présents pour un séjour d’une semaine, ainsi que le couple de propriétaires.
Quatre blessés, dont une personne en urgence absolue
L’incendie, qui n’a été éteint qu’en fin de matinée après l’intervention de jusqu’à 24 véhicules et 85 pompiers, a également fait quatre blessés, dont une personne initialement en urgence absolue qui est désormais en urgence relative, selon Mme Parmentier-Lecocq.
Le parquet a ouvert « une enquête de flagrance du chef d’homicide involontaire ou blessure involontaire contre X » et l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) « va intervenir dans la journée, tant sur le volet criminalistique que sur le volet expertise incendie, sur lequel on cherche les causes », a indiqué à la mi-journée Mathieu Auriol, vice-procureur au parquet d’Angoulême. « Il va y avoir des autopsies pour confirmer les causes de la mort », a-t-il ajouté.
Ce gîte n’était « pas soumis à déclaration ni à contrôle de commission de sécurité », puisqu’il recevait moins de 16 personnes handicapées, mais il « avait été visité par les services de l’État il y a deux ans et avait reçu un avis favorable », a précisé M. Jobart. « Il y avait les détecteurs de fumée, les extincteurs incendie, les couvertures anti-feu. Donc, au moment du contrôle, il y a deux ans, tout était aux normes », a-t-il ajouté.
La ministre a toutefois indiqué ultérieurement que le feu était parti « d’un autre bâtiment qui est vraiment contigüe », « qui a fait l’objet d’une déclaration pour ce séjour mais n’avait pas été visité en 2023 ». « On ne sait pas ce qui a provoqué cet incendie, si les détecteurs de fumée ont bien fonctionné, on ne sait pas non plus comment les personnes ont eu connaissance de ce feu », a-t-elle ajouté.
Un gîte « aux normes »
Le gîte était « en très bon état, tout était aux normes », a assuré à la presse Philippe, un Sud-Africain d’une soixantaine d’années qui y travaille ponctuellement comme animateur et connaît le couple de propriétaires depuis plus de dix ans. Il les a décrits comme des gens « très professionnels ».
La ministre a ajouté que l’organisme organisateur du séjour était « connu », « agréé » et réputé pour son « sérieux ». « Les personnes encadrantes ont toutes au moins une expérience d’encadrement de ce type de vacances et ont toutes été aussi formées », notamment en matière de sécurité incendie, a-t-elle précisé.
Cet incendie survient un peu moins de deux ans après celui qui avait fait 11 morts dans une ancienne grange transformée en gîte accueillant des personnes en situation de handicap léger à Wintzenheim (Haut-Rhin), près de Colmar. Dix adultes en situation de handicap et un accompagnateur avaient péri dans le sinistre.
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