La vie de Jane Birkin ne se résume pas à Serge Gainsbourg : sa tribu comptait ses trois filles Kate, Charlotte, Lou, toutes devenues artistes, et Étienne Daho, confident qui l’a aidé à accoucher de son album le plus intime.
Jane par Charlotte, tout est dit. Charlotte Gainsbourg a filmé sa mère en plusieurs séquences, sur plusieurs années, pour livrer un documentaire présenté hors compétition à Cannes en 2021.
« J’ai fait tout ça de manière égoïste. Je cherchais une excuse pour me rapprocher d’elle (…) et distinguer le personnage public de la mère que j’aime », expliquait la réalisatrice, surtout actrice et chanteuse. Charlotte Gainsbourg s’était installée un temps aux États-Unis pour fuir le décès de sa sœur Kate et un héritage familial lourd à porter avec deux géniteurs iconiques, Serge Gainsbourg (décédé quand elle avait 19 ans) et Jane Birkin, l’Anglaise préférée des Français.
La rue Verneuil sera ouverte au public
Un ADN qu’elle assume désormais entièrement puisque c’est elle qui a pris en main l’ouverture au public prévue en septembre du 5 bis rue Verneuil, l’antre parisien de ses illustres parents.
« À la fois grave et nonchalante, vulnérable et redoutable » : ainsi commence l’hommage émouvant que rend Lou Doillon à sa mère, assise au premier rang, avant de lui remettre une Victoire de la musique d’honneur en 2021.
« Toi, à fleur de peau, la fleur au fusil (…) toi femme enfant fatale », poursuit l’artiste, avant de remercier sa maman pour « avoir permis de croire qu’on peut être toutes ces choses à la fois ».
Pour Lou Doillon, la problématique fut un peu la même que pour Charlotte, un peu plus complexe aussi. Elle est la fille du réalisateur Jacques Doillon avec qui sa mère vécut lorsqu’elle quitta Serge Gainsbourg, lassée de ses excès. À ce pedigree encombrant s’ajoute le fait qu’elle n’appartient pas à la galaxie Gainsbourg/Birkin qui revient dans toutes les conversations…
Mannequin, actrice, Lou a finalement décidé d’embrasser elle aussi la carrière de musicienne et chanteuse. Et de se révéler bête de scène avec la tournée de son troisième album Soliloquy (2019).
« C’est la première fois où je peux m’amuser comme je veux, il n’y a plus d’attente, je ne suis plus la fille de ma mère, la mère de mon fils, la meuf de je ne sais pas qui », glissait-elle alors à l’AFP.
« Nos vies se sont articulées autour des morts », exposait à l’AFP Charlotte Gainsbourg à Cannes en 2021. Il y eut le décès de Serge Gainsbourg en 1991 mais aussi celui Kate Barry, photographe-portraitiste.
Fille de John Barry (célèbre compositeur anglais que Birkin avait épousée avant de venir en France), elle est morte dans des circonstances tragiques (retrouvée défenestrée) à seulement 46 ans en 2013.
Jane Birkin et le suicide de sa fille
Dans Oh ! Pardon tu dormais…, album de 2020 conçu avec Étienne Daho, Jane Birkin parvenait enfin à mettre des mots sur l’absence de Kate dans les poignants titres Cigarettes (« Ma fille s’est foutue en l’air ») et Ces murs épais (« Moi dehors, toi dessous, cri muet, muet »). « J’avais ressenti un tel manque de Kate, ce jour à Lyon, pendant la tournée symphonique autour de Serge, quand j’ai vu ce petit nécessaire de manucure qui m’a fait penser à elle : ce sont les détails qui flinguent ! », confiait-elle à l’AFP.
Dans Oh ! Pardon tu dormais… il y a donc ces deux chansons sur Kate mais aussi Jeux interdits qui évoque la prime enfance insouciante de Charlotte et Kate. Un disque aussi intime n’aurait pas été possible sans Étienne Daho, fan devenu proche. Il relançait sans cesse Birkin pour faire ce disque après avoir vu Oh ! Pardon tu dormais… quand ce n’était alors qu’une pièce née au début des années 2000 sur le thème de la rupture.
« Sans Étienne Daho, je ne l’aurais pas fait, relatait-elle à l’AFP. Il avait le temps, et la générosité de donner deux ans, alors qu’il aurait pu faire des choses pour lui. Et il avait ce désir que vous soyez reconnue, une vraie ambition pour vous mettre en avant. C’est excitant et stimulant d’avoir quelqu’un de plus ambitieux pour vous, que vous, et qui ne choisit pas la facilité ».
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