Cette entreprise, basée à Annecy (Haute-Savoie) et créée en 2005, a développé un logiciel capable de lutter contre l’intelligence artificielle.
Les enseignants sont de plus en plus confrontés à la triche dans les copies de leurs élèves depuis l’émergence d’applications d’intelligence artificielle telle que ChatGPT. Pour contrer ce phénomène, l’entreprise Compilatio a mis au point un logiciel. Il peut ainsi détecter si le texte a été écrit par l’élève lui-même ou par l’intelligence artificielle, rapporte 20 Minutes.
Un taux de fiabilité de 90%
Compilatio, spécialisée dans la lutte contre le plagiat, a réalisé combien « l’utilisation de ChatGPT par les étudiants pour leurs devoirs » et « la vitesse à laquelle cette technologie s’est répandue » avaient mis les facultés en panique. Les universités, qui comptent parmi ses principaux clients, ont alors fait appel à cette société pour tenter de trouver une solution.
Et c’est ainsi qu’une première version a vu le jour. Frédéric Agnès, le directeur de Compilatio, a expliqué au micro d’Europe 1 comment fonctionne ce système. Une fois le texte à vérifier soumis au logiciel, le résultat est obtenu après seulement quelques secondes, le taux de fiabilité étant de 90%, et ce même avec la dernière version de ChatGPT.
Le logiciel passe au crible plusieurs éléments, à savoir la ponctuation, la longueur des mots, la régularité des phrases, ou encore la prévisibilité des mots employés. C’est surtout ce dernier point qui peut permettre au logiciel « de caractériser si un texte est humain ou généré par une machine », souligne Frédéric Agnès, « un peu comme lorsque vous tapez du texte sur votre téléphone et qu’il vous propose les mots qui pourraient vous intéresser ». L’utilisation et la répétition de certains termes, ainsi que les fautes d’orthographe sont également des points qui permettent de dire si le texte a été écrit ou non par un robot.
« À terme, il doit pouvoir examiner un document dans son intégralité »
Selon l’entreprise Compilatio, ce logiciel pourrait être disponible avant la fin du semestre. En attendant, il est en « libre accès » sur le site, précise à 20 Minutes Lucile Guillermin, la responsable marketing de Compilatio. « On veut tester l’algorithme au maximum pour prouver qu’il est fiable à 100% », ajoute-t-elle.
Si Compilatio propose également l’outil « Copyright » pour lutter contre le plagiat dans le journalisme, elle souhaite néanmoins « élaborer un autre dispositif pour s’assurer que les manuscrits et textes sont bien écrits par des humains », indique Lucile Guillermin. En effet, le système ne permet d’analyser qu’un maximum de 2000 caractères pour le moment. « À terme, il doit pouvoir examiner un document dans son intégralité et donner le pourcentage de contenu écrit par une IA », signifie encore la responsable.
Admettant qu’il ne sera pas possible d’interdire l’usage de l’IA, elle estime que le mieux serait d’ « apprendre à se servir de ces nouveaux outils à notre disposition ». Elle préconise en parallèle de « poser le cadre réglementaire, définir ce qui est autorisé ou non et les sanctions qui vont avec ces règles ».
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