Des chercheurs en océanographie effectuant une étude au large de la côte de Tasmanie ont récemment fait une rencontre rare et captivante avec un poisson-main rose « en train de marcher », un habitant des mers bien étrange et qui n’a pas été observé depuis 22 ans.
En descendant une caméra avec un appât pour observer les récifs coralliens dans le parc marin de Tasman Fracture – une réserve marine de 45 000 km2 (un peu plus que la Suisse) – les scientifiques ont réussi à photographier diverses espèces aquatiques extrêmement rares au printemps dernier.
Mais ce n’est qu’en octobre qu’un assistant de recherche a repéré le poisson‑main rose.
Les images montrent plusieurs langoustes se disputant l’appât près de la caméra, lorsqu’un crustacé se met à importuner un poisson-main rose (Brachiopsilus dianthus) qui se cachait au parmi les algues et du corail.
N’appréciant que moyennement cette intrusion, le petit poisson s’enfuit pour disparaître.
« Je regardais l’une de nos vidéos sur laquelle il y avait un petit poisson qui surgissait sur un rebord de récif et qui avait l’air un peu bizarre », explique pour ABC l’exploratrice Ashlee Bastiaansen de l’University of Tasmania’s Institute of Antarctic and Marine.
« J’ai regardé de plus près et on pouvait voir ses petites mains. »
L’exploration résultait d’un effort conjoint de l’université et de Parks Australia pour comprendre et répertorier les espèces habitant les « environnements inhospitaliers » du parc, a déclaré le chef d’expédition Neville Barrett, professeur associé à l’Université de Tasmanie.
« La collaboration est la clé de l’exploration de ce parc marin extraordinaire où les canyons et les montagnes sous-marines abritent une diversité et une abondance remarquables de créatures marines, dont la plupart ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde », a ajouté Jason Mundy de Parks Australia.
Le parc est connu pour sa principale caractéristique : une fissure où la vie marine prospère jusqu’à plus de 4 000 mètres de profondeurs.
Les poissons‑main roses, comme les autres poissons‑main, sont très particuliers, car ils utilisent leurs grandes nageoires avant comme des « pieds » et semblent préférer « marcher » sur le fond de l’océan plutôt que de nager, bien qu’ils nagent, comme l’ont montré les images.
La variété rose est un des 14 types de poissons‑main (une sorte de baudroie) que l’on trouve en Tasmanie. On a toujours cru qu’ils ne vivaient que dans les baies abritées des régions peu profondes.
La récente observation contredit cette idée, ce qui constitue une « bonne nouvelle » pour l’espèce, a déclaré M. Mundy.
« La plus grande surprise a été de trouver un poisson-main rose dans le parc à une profondeur d’environ 120 mètres« , a déclaré M. Barrett.
« Jusqu’à cette observation, l’espèce n’avait été signalée que quatre fois et avait été classée parmi les espèces rares en vertu de la loi sur les espèces menacées de Tasmanie au début de l’année. »
« Il s’agit d’une découverte passionnante et d’un espoir pour la survie du poisson‑main rose, car il est clair que son habitat et sa distribution sont plus vastes qu’on ne le pensait. »
La dernière fois que le poisson-main rose a été repéré, c’était au large de la péninsule de Tasman en 1999.
L’espèce a récemment été classée comme en danger, mais cette nouvelle observation permet d’espérer que tel n’est pas le cas.
« L’équipe espère trouver d’autres poissons‑main et d’autres espèces rares dans cette zone à l’avenir, dans le cadre des explorations en cours soutenues par Parks Australia », a ajouté M. Barrett.
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