En Chine, comme dans de nombreux autres pays, il existe une discordance entre les considérations relatives au climat et à la pollution d’une part et les ambitions de croissance économique d’autre part. Bien que l’État-parti chinois ait assuré à la communauté internationale à plusieurs reprises qu’il vise à réduire la pollution et les émissions de gaz à effet de serre, ses actions ont parlé plus fort que ses paroles. Cela montre clairement que Pékin a priorisé la croissance – et ce, avec l’utilisation intensive du charbon, un combustible hautement polluant.
En ce qui concerne le climat et la pollution, Pékin en a dit plein de bonnes choses. En novembre 2021, le dirigeant chinois Xi Jinping avec une grande fanfare a assuré aux Nations unies que son pays atteindrait une neutralité de carbone d’ici 2060. En même temps, il a promis que la Chine réduirait considérablement sa consommation de charbon d’ici 2026-2030, bien qu’il n’ait pas qualifié ce qu’il considérait comme « considérablement ».
Sa promesse a été très importante pour ceux qui luttent contre le changement climatique parce que la Chine est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, représentant environ un tiers (32,9%) de toutes les émissions mondiales de CO2 en 2021 – plus que le double du deuxième émetteur, les États-Unis (12,5%).
Pékin peut embellir son image sur le front climatique par le fait d’occuper la position dominante en tant que fabricant d’éoliennes, de panneaux solaires et de voitures électriques. En effet, la Chine a réalisé des gains importants dans ces domaines. En 2022, les énergies dites « propres » – l’éolien, le solaire, le nucléaire et l’hydroélectricité – ont augmenté de 0,4% leur part dans la consommation d’énergie du pays : 25,9% au total. Pourtant, c’est moins de la moitié de la part du charbon (56,2%).
Il est à noter qu’une grande partie de la production d’éoliennes et de panneaux solaires est destinée à l’exportation et n’affecte que peu les émissions chinoises nationales. Toutefois, la Chine est toujours félicitée pour sa contribution aux efforts climatiques à l’échelle mondiale, bien que les revenus de la vente de ces produits soient au moins aussi importants pour le développement de l’industrie chinoise que leurs effets sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays.
D’autres indices, cependant, donnent une image climatique de la Chine beaucoup moins accommodante. Ses émissions, par exemple, ont augmenté en 2022 de 2,2% – un bond remarquable étant donné que les confinements et la politique du zéro Covid ont diminué la croissance réelle du pays à 3,0%. Malgré le développement de l’énergie éolienne, solaire et d’autres sources d’énergie « propre », l’intensité en carbone de l’économie chinoise a diminué seulement de 0,8%, ce qui est difficilement conciliable avec les objectifs présentés par la Chine à l’ONU en 2021.
Encore plus inquiétante est la montée spectaculaire de la construction des centrales électriques au charbon dans le pays. Dans une récente interview au journal britannique The Guardian, les analystes du Center for Research on Energy and Clean Air ont souligné que Pékin, en 2022, accordait en moyenne chaque semaine des permis de construction à deux nouvelles centrales au charbon. La capacité totale de ses nouvelles centrales dépassait de plus de six fois la capacité de celles construites dans le reste du monde.
L’année dernière, la consommation de charbon a augmenté en Chine de 4,3% malgré le ralentissement de la croissance économique du pays. Cette augmentation s’est produite en même temps que la consommation de pétrole a chuté de 3,1% et que l’utilisation du gaz naturel a baissé de 1,2%. Le charbon reste toujours de loin la première source d’électricité générée en Chine. Il n’est pas surprenant que des 339 villes chinoises testées pour la qualité de l’air, plus d’un tiers n’a pas passé le test.
En tenant compte de cette situation, il est difficile de croire que les responsables chinois aient été sincères en parlant de leurs émissions et leurs objectifs de l’air propre. On ne suggère pas qu’ils sont en train de mentir ou ont menti dans le passé, bien qu’ils l’aient souvent fait dans le passé. La situation actuelle reflète surtout la réalité qui s’est produite depuis que Xi Jinping a fait ses promesses en 2021.
À l’époque, Pékin avait toutes les raisons de s’attendre à une fin rapide de la pandémie du Covid et au retour aux taux de croissance impressionnants des années précédentes, à la fois au niveau national et mondial. Cela aurait entraîné une progression rapide des ventes d’équipements éoliens et solaires de fabrication chinoise ainsi que des véhicules électriques. La richesse accrue aurait permis à la Chine de construire plus d’installations d’énergie « propre » et, au moins, de se rapprocher de ses objectifs ambitieux d’émissions.
Cependant, au cours des deux dernières années, la situation a radicalement changé. Le rythme de croissance de la Chine a ralenti – en raison du Covid, de graves problèmes financiers des gouvernements locaux et des promoteurs immobiliers, de l’augmentation du coût de la main-d’œuvre chinoise et de la politique du découplage commercial des États-Unis vis-à-vis de la Chine. Même avec la fin des confinements et de la politique du zéro Covid, pour 2023, Pékin ne prévoit qu’une croissance réelle maximale de 5,0%.
Les dirigeants de l’État-parti n’ont plus le luxe de la progression naturellement rapide de la prospérité du pays. Comme ils sont obligés d’assurer cette prospérité afin de maintenir leur pouvoir, ils se sont clairement tournés vers des centrales au charbon malgré toutes leurs promesses climatiques.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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