La Chine communiste vient d’anéantir la démocratie à Hong Kong

Mais le régime chinois et le camp pro-Pékin de Hong Kong courent à leur perte.

Par Zhong Yuan
30 septembre 2021 01:20 Mis à jour: 1 octobre 2021 01:33

Commentaire

Ce 19 septembre, le comité électoral de Hong Kong a mis en scène sa farce ridicule. Les derniers espoirs qu’un chef de l’exécutif puisse être élu directement se sont envolés et le mécanisme législatif de la Chine communiste, un système électoral « réservé aux patriotes », s’est définitivement imposé.

En regardant Hong Kong, on sait à quoi s’attendre si le Parti communiste chinois (PCC) parvient à dominer le monde. Il est temps que les pays libres se réveillent et apprennent à réellement négocier avec le PCC.

Après la rétrocession de Hong Kong en 1997, le comité électoral a vu le jour. Nul n’ignorait alors que les élections seraient désormais celles d’un cercle restreint. Le comité électoral a spécifiquement été mis en place pour l’élection du chef de l’exécutif de Hong Kong. Contrairement à un système reposant sur une élection générale, un système reposant sur l’élection d’un cercle restreint s’oriente sur des représentants de tous les secteurs qui, avant toute chose, sont en lien avec Pékin. Par ce système, le PCC s’assure que le chef de l’exécutif de la ville nouvellement élu correspond à son choix.

Le mécanisme est identique à celui de l’assemblée législative du régime chinois, ou Congrès national du peuple, qui choisit le chef d’État et le Premier ministre du Conseil d’État. Le PCC manipule d’abord les membres du corps législatif, puis le comité du corps législatif, ensuite, on choisit le chef d’État et le Premier ministre.

Pendant des années, les Hongkongais ont travaillé corps et âme pour se débarrasser de ces « élections d’un cercle restreint » et les remplacer par des élections générales respectueuses des principes de la déclaration commune sino-britannique et de la loi fondamentale de Hong Kong.

Mais tout espoir d’une élection générale pour désigner le chef de l’exécutif s’est envolé : en juin 2020, le PCC met en œuvre la loi sur la sécurité nationale, ensuite le chef de l’exécutif Carrie Lam reporte les élections du Conseil législatif prévues en septembre 2020. Le récent remaniement électoral orchestré par Pékin est relayé par la même occasion et s’organise d’autant mieux.

Pendant l’élection, le PCC est resté en état d’alerte et les autorités ont déployé 5 000 à 6 000 policiers dans tout Hong Kong. « [La police] perd son temps », a déclaré un résident local à Kyodo News. « Les citoyens de Hong Kong sont de plus en plus indifférents à la politique ». Il ne savait même pas que l’élection avait lieu, précise l’article.

Le comité électoral est désormais composé de 1 500 personnes. L’élection du 19 septembre devait permettre de désigner 364 sièges parmi 412 candidats pour un total de 4 889 électeurs éligibles, au lieu des 7, 5 millions de citoyens de Hong Kong.

Lors d’une conférence de presse tenue après l’élection, le chef de l’exécutif, Carrie Lam, a déclaré que celle-ci était importante, et d’ajouter : « Ceux qui sont anti-chinois et cherchaient à porter atteinte à la sécurité de Hong Kong ont fait leur temps dans le système électoral. »

La déclaration de Carrie Lam permet de confirmer que le camp pro-démocratie n’a pas sa place au Conseil législatif ni aux élections générales. Le «un pays, deux systèmes » a officiellement pris fin.

Le pouvoir législatif du PCC est officiellement en place à Hong Kong. Maintenant, la loi de Hong Kong est au service du PCC, et Hong Kong va devenir une municipalité sous la juridiction de la Chine. Le prétendu bureau de liaison de Hong Kong va bientôt pouvoir être rebaptisé « bureau du comité municipal du Parti de Hong Kong ».

Pour le bureau de liaison, l’élection de la commission électorale du 20 septembre est évidemment un franc succès puisque les « patriotes » pro-Pékin gouvernent désormais Hong Kong.

Selon les dires du PCC « sur les 1 500 sièges de la commission électorale, 325 personnes ont été reconnues comme étant des membres de droit, 156 personnes ont été nommées comme membres de la commission électorale, 603 candidats n’ont pas été contestés, tandis que 412 candidats ont concouru pour 364 sièges. »

Les chiffres montrent à quel point le PCC craignait d’être en infériorité numérique. Sur les 1 500 membres du comité électoral, seuls 24,27 % des sièges (364/1 500) pouvaient être contestés, le nombre de candidats étant limité à 412. Pékin n’a pas oublié l’humiliation subie lors des élections de 2019.

Lors de l’élection du conseil de district qui s’est déroulée en novembre 2019, les candidats pro-démocratie ont remporté 388 sièges et les partis pro-établissement n’en ont remporté que 59 – un résultat qui reflétait avec force le souhait des Hongkongais d’avoir une démocratie.

Fin de partie pour les « patriotes »

Dans cette farce électorale, le PCC aurait dû mobiliser toutes les forces pro-chinoises possibles à Hong Kong. Toutefois, tous ces pseudo-patriotes, que ce soit en politique, dans les affaires ou qu’il adhèrent clandestinement au Parti doivent prendre conscience que la fin est proche.

Il est temps pour tous ceux qui grâce au PCC ont contribué à broyer Hong Kong pendant plus de 20 ans de s’inquiéter pour leurs actifs ainsi que pour leur sécurité personnelle.

Le système juridique de Hong Kong est en train de fondre à vue d’œil, il ne pourra bientôt plus protéger ni la liberté individuelle ni la propriété.

Depuis peu, le PCC appelle à la « prospérité commune » et Hong Kong est sans aucun doute la prochaine cible. On prétend que les magnats de l’immobilier de Hong Kong ont été convoqués à Pékin pour une mise au point.

Les prix de l’immobilier à Hong Kong sont montés en flèche au cours des 20 dernières années en raison du grand nombre de hauts fonctionnaires du PCC qui ont investi leurs biens dans la ville. Leurs proches ont également été autorisés à résider à Hong Kong. Pékin a aussi financé diverses institutions de la ville – des fonds illégaux ont été blanchis via Hong Kong et renvoyés en Chine sous forme d’investissements étrangers. Comment le dirigeant actuel peut-il tolérer que des capitaux considérables se cachent à Hong Kong ?

La chute de la bourse de Hong Kong est le signe que les investisseurs auraient dû être conscients des répercussions des récentes élections. Maintenant, il est peut-être trop tard pour s’enfuir. Les magnats qui ont autrefois exprimé leur soutien au PCC ne s’attendaient pas à être ruinés.

Zhong Yuan est un spécialiste du système politique chinois, du processus de démocratisation du pays, de la situation des droits de l’homme et des moyens de subsistance des citoyens chinois. Il a commencé à rédiger des commentaires pour l’édition en langue chinoise d’Epoch Times en 2020.

 

 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.