Le régime chinois a demandé au gouvernement israélien de mettre fin à ses actions militaires à Gaza, affirmant qu’Israël avait « dépassé le niveau de l’autodéfense » en réponse à l’attaque surprise menée par le groupe terroriste Hamas la semaine dernière.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a transmis ce message samedi, lors de l’entretien téléphonique avec son homologue saoudien Faisal bin Farhan Al Saud.
« Les actions d’Israël sont allées au-delà de l’autodéfense », a déclaré Wang Yi, exhortant le gouvernement israélien à mettre fin à ce qu’il a appelé « la punition collective des civils de Gaza », selon le communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.
Cet entretien a eu lieu après que le ministère israélien des Affaires étrangères a vivement critiqué l’absence de condamnation par Pékin de l’attaque sans précédent lancée dans le sud d’Israël par le Hamas qui a tué plus de 1000 civils, dont des enfants, et en a pris environ 130 autres en otage.
« Il n’y a pas eu de condamnation claire et sans équivoque du terrible massacre commis par l’organisation terroriste Hamas contre des civils innocents et de l’enlèvement de dizaines d’entre eux [pour les amener] à Gaza », a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères dans un compte rendu d’une conversation téléphonique entre l’ambassadeur israélien Rafi Harpaz et l’envoyé spécial de la Chine au Moyen-Orient, Zhai Jun.
M. Harpaz a exprimé « la profonde déception d’Israël » à M. Zhai, a indiqué le ministère.
Le régime communiste chinois s’est abstenu de dénoncer le groupe terroriste palestinien. À la suite de l’attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël, la première réaction du régime a été d’appeler les « parties concernées » à « rester calmes » et à « faire preuve de retenue ». Sans nommer le Hamas, la déclaration indiquait que Pékin était « profondément préoccupé » par l’escalade des tensions et de la violence, et appelait à une solution fondée sur la coexistence de deux États (la solution rejetée par Hamas qui nie le droit à l’existence d’Israël). Une telle position a suscité des critiques de la part de responsables israéliens et américains qui ont estimé que cette déclaration manquait de compassion envers les victimes israéliennes.
« Lorsque des gens sont assassinés, massacrés dans les rues, ce n’est pas le moment d’appeler à une solution à deux États », a martelé Yuval Waks, haut fonctionnaire de l’ambassade d’Israël à Pékin, lors d’une réunion d’information du 8 octobre.
Face à la pression, le ministère chinois des Affaires étrangères a publié une nouvelle déclaration, affirmant que le régime condamnait de tels actes contre des civils. La déclaration actualisée évite toutefois de mentionner le Hamas par son nom.
« La Chine est l’amie d’Israël et de la Palestine », a souligné Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse du 9 octobre.
Alors que la Chine cherchait à se présenter comme neutre, de nombreux observateurs constatent que l’État-parti chinois a choisi de se ranger du côté du Hamas qui règne sur l’enclave palestinienne de Gaza.
« Nous devons examiner les relations de la Chine avec l’Iran, car l’Iran a souvent été un mandataire de Pékin. Et, bien sûr, le Hamas est un mandataire de l’Iran. En réalité, la Chine alimente ces attaques brutales et cette invasion d’Israël », a expliqué Gordan Chang, auteur des livres The Coming Collapse of China et China Is Going to War.
« Je suis sûr que des armes chinoises apparaîtront sur le champ de bataille. Et, bien sûr, c’est l’argent chinois qui a permis cela », a-t-il ajouté.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est également entretenu avec Wang Yi samedi dernier.
Antony Blinken « a réitéré le soutien des États-Unis au droit d’Israël de se défendre et a appelé à la cessation immédiate des attaques du Hamas et à la libération de tous les otages », a indiqué le département d’État américain dans un communiqué. M. Blinken « a discuté de l’importance de maintenir la stabilité dans la région et de décourager d’autres parties d’entrer dans le conflit », souligne le communiqué.
Pour sa part, M. Wang a réitéré la position de Pékin qui « s’oppose à toutes les actions qui portent atteinte aux civils et condamne les pratiques qui violent le droit international ».
Le plus haut diplomate du Parti communiste chinois a également laissé entendre que les États-Unis devraient « jouer un rôle constructif et responsable » pour pousser le conflit « sur la voie d’un règlement politique dès que possible », selon le communiqué de Pékin.
L’entretien entre MM. Blinken et Wang a également porté sur les liens entre l’Amérique et la Chine, d’après le ministère, qui ont montré des signes de stabilisation.
Dans le cadre des efforts visant à rouvrir les lignes de communication, le président américain Joe Biden espère rencontrer le dirigeant chinois Xi Jinping en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique qui se tiendra le mois prochain à San Francisco. Leur rencontre n’a toutefois pas été confirmée par Pékin.
Cependant, Xi Jinping rencontrera le président russe Vladimir Poutine la semaine prochaine. Moscou a confirmé que Poutine se rendrait à Pékin les 17 et 18 octobre.
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