La Chine dupe les écologistes occidentaux

La quête de la Chine pour atteindre les émissions zéro nettes n’est qu’une farce

Par Stu Cvrk
13 janvier 2022 16:08 Mis à jour: 13 janvier 2022 16:08

Pékin ne fait que parler et n’agit pas pour atteindre son objectif proclamé d’émissions zéro nettes.

En septembre 2020, le dirigeant chinois Xi Jinping a annoncé que la Chine serait « neutre en carbone » et atteindrait les « émissions zéro nettes » en 2060. Cette annonce a été accueillie en fanfare par les partisans de l’énergie verte du monde entier.

D’après le quotidien d’État chinois Global Times, Pékin a également adopté le système d’échange de quotas d’émission de carbone, prôné par les écologistes.

« Le marché national du carbone de la Chine – le plus grand système d’échange de quotas d’émission (ETS) au monde – a été officiellement lancé vendredi, marquant un pas important pour l’innovation institutionnelle de la nation par le biais de la promotion du développement vert et représente une étape cruciale pour la décarbonisation de l’économie du pays d’ici 2060 », indique son rapport.

Depuis cette grande annonce, les médias d’État chinois ont publié de nombreux articles glorifiant les vertus de la grande marche de la Chine communiste vers un avenir vert.

Le 7 janvier 2022, la dernière agit-prop du China Daily affirmait que la Chine était la première dans le monde dans la publication d’études sur les émissions nettes zéro.

« Au cours des deux dernières décennies, la Chine a une nette avance dans la publication de recherches liées à l’objectif climatique mondial d’atteindre les émissions zéro nettes… La Chine a présenté environ 400 000 publications liées à cet objectif, suivie par les États-Unis avec 280 000 », évoque ce journal.

Cependant, des questions se posent : est-ce que le Parti communiste chinois (PCC) est vraiment sérieux lorsqu’il parle d’atteindre la neutralité carbone et les émissions zéro nettes, ou s’agit-il simplement d’une de ses fake news ? Et est-ce que toutes ces études chinoises valent quelque chose en termes d’actions concrètes ?

Pour répondre à ces questions, il faudrait tout d’abord définir deux termes.

Selon le dictionnaire Merriam-Webster, le terme « neutre en carbone«  désigne un processus de fabrication, de production ou d’utilisation d’énergie « n’entraînant aucun ajout net de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ».

Il s’agit d’un euphémisme créé par les partisans de l’énergie verte, associé à une hypothèse et au présumé « consensus de 97 % des scientifiques » (démenti ici) selon lesquels le dioxyde de carbone généré par l’homme est à l’origine du « réchauffement climatique ».

Les « émissions zéro nettes » impliquent qu’une entité – par exemple, un pays, une industrie ou une usine – a atteint « un équilibre global entre les émissions de gaz à effet de serre produites et les émissions retirées de l’atmosphère« , selon l’ONG Climate Council.

La neutralité carbone et les émissions zéro nettes sont des outils politiques que les partisans de l’énergie verte utilisent pour déréglementer l’économie et créer de nouvelles sources de revenus liées à l’achat et à la vente de « crédits carbone » – et ce, dans le cadre d’un gigantesque système d’échange de droits d’émissions, de crédits et de quotas carbone qui sera géré par les « gouvernements verts » du monde entier.

Le concept est que les « industries sales » (par exemple, celles dont la production est associée au dioxyde de carbone et à d’autres « gaz à effet de serre ») seront fortement réglementées. Ces industries seront obligées d’acheter des crédits-carbone aux industries vertes qui sous-utilisent leurs quotas attribués par le gouvernement.

Les entreprises seront incitées financièrement (par exemple, subventionnées avec l’argent des contribuables) à réduire leurs émissions en dessous de leur quota de carbone. Avec le temps, cela permettrait aux gouvernements de faire pencher la balance en faveur des industries vertes.

De la fumée s’échappe de la centrale au charbon située dans la banlieue de la ville de Linfen, dans la province chinoise du Shanxi. Linfen est considérée comme l’une des villes ayant la pire pollution atmosphérique au monde. (Peter Parks/AFP/Getty Images)

En juillet 2021, la Chine a mis en place un système national d’échange de quotas d’émission (ETS) qui constitue l’élément clé du marché national du carbone. Selon Business for Social Responsibility, l’ETS chinois va en fin de compte « couvrir un total de huit secteurs (production d’électricité, pétrochimie, chimie, matériaux de construction incluant le ciment, l’acier, les métaux non ferreux, la pâte à papier, le papier et l’aviation). »

Comme le montre l’Accord de Paris qui engage les signataires à réduire les émissions de gaz à effet de serre par des actions directes, le marché national du carbone et l’ETS chinois s’alignent sur les projets des partisans de l’énergie verte en Europe et aux États-Unis. Les bourses du carbone et les systèmes nationaux d’ETS sont envisagés comme les mécanismes de contrôle gouvernemental qui conduiront à un « nouvel avenir vert pour l’humanité ».

Mais ne s’agit-il pas d’une simple façade qui cache les véritables objectifs écologiques de l’État-parti chinois ?

Comme l’a indiqué le Gatestone Institute, le véritable objectif écologique de Pékin consiste à réduire la compétitivité des États-Unis et d’autres pays occidentaux tout en augmentant l’avantage concurrentiel de la Chine, ainsi que la dépendance du monde entier à l’égard de l’industrie manufacturière chinoise et de la fabrication de produits verts chinois.

Le Gatestone Institut a formulé les points clés suivants :

  1. Le sérieux de Pékin en matière de réduction des émissions ne se manifeste pas dans son dernier plan quinquennal qui ne contient aucun objectif concret ni aucune action requise pour réduire les émissions de dioxyde de carbone ;
  2. L’Accord de Paris laisse à la Chine (et à l’Inde) une « voie libre » dans un avenir relativement proche, alors que la Chine augmente rapidement ses émissions de dioxyde de carbone.

Pendant ce temps, les pays d’Europe et l’Amérique sont tenus d’atteindre des objectifs réels en matière de la réduction d’émissions dans le cadre de l’Accord de Paris. Les réglementations vertes représentent un lourd fardeau supplémentaire pour leur économie, tandis que la Chine reste libre de se développer et de polluer.

Un rapport du Rhodium Group de mai dernier révèle que la Chine est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre (GES) au monde – 27 % des émissions mondiales en 2019. Les émissions de GES de la Chine en 2019 ont augmenté de 25 % par rapport à 2009, et cette tendance coïncide avec l’évolution du marché national du carbone et de l’ETS chinois.

Capture d’écran de l’étude du Rhodium Group. (Capture d’écran via Epoch Times)

Bref, l’impact de l’ETS sur les émissions et les plans d’atteindre la neutralité carbone en Chine a été négligeable. On voit maintenant ce que signifie réellement les « émissions zéro nettes aux caractéristiques chinoises ».

Les agit-prop liées aux émissions zéro nettes aux caractéristiques chinoises semblent également occulter l’expansion de la production énergétique chinoise. Bien qu’elle soit le plus grand émetteur de carbone au monde, en 2020, la Chine a mis en service plus de capacités (38,4 GW) de production d’électricité au charbon que tous les autres pays du monde n’en ont fermé (37,8 GW – notamment les États-Unis et l’Union européenne).

« En 2020, le boom du charbon en Chine a plus que compensé la diminution de capacité [des centrales au] charbon dans le reste du monde, conduisant à la première augmentation de la capacité mondiale [des centrales au] charbon depuis 2015 », constate l’analyse de Global energy monitor.

Seuls certains écologistes et politiciens occidentaux semblent toujours croire à la propagande du PCC affirmant que la Chine atteindra des « émissions zéro nettes » d’ici 2060.

Enfin, il est important de rappeler que les militants verts occidentaux ne limitent pas leur plaidoyer à « l’arrêt du réchauffement climatique ». Ils militent pour l’arrêt de la pollution sous toutes ses formes et pour la protection de l’environnement sous tous ses aspects. Cependant, le PCC se concentre principalement sur le changement climatique parce qu’il y a beaucoup d’argent à gagner en produisant les composants des technologies vertes dont le reste du monde a besoin – notamment les batteries, les panneaux solaires et les véhicules électriques. L’État-parti chinois est plus intéressé par l’argent que par la « protection de l’environnement » (et par « l’arrêt du réchauffement climatique lié à l’activité humaine »).

C’est peut-être la raison pour laquelle le PCC et ses médias ne discutent jamais des problèmes environnementaux suivants en Chine :

  • La prolifération d’algues toxiques : le surdéveloppement – y compris le ruissellement non traité des engrais, les déchets industriels et les eaux usées humaines – a entraîné la pollution des sources d’eau et la prolifération d’algues toxiques qui rendent l’eau non potable et les poissons et les fruits de mer toxiques.
  • La pollution de l’eau : la quantité d’eaux usées déversées par les rivières dans la mer de Chine méridionale est très importante. Greenpeace a testé et détecté la présence d’une série de produits chimiques dangereux dans les eaux côtières chinoises, notamment des phtalates, de l’antimoine et des éthoxylates de nonylphénol (NPE).
  • La pollution de l’air : les habitants de Chine continentale portaient des masques bien avant l’épidémie du Covid-19 ; ils les portaient en raison de la qualité de l’air l’insupportable dans de nombreuses grandes villes. La qualité de l’air chinois est affectée par les rejets industriels non traités, notamment le mercure, les sulfates, l’ozone, le carbone noir ainsi que la poussière du désert de Gobi.
  • La pollution des sols : selon un rapport de la Deutsche Welle, les terres chinoises sont polluées par « des déchets industriels qui s’infiltrent dans le sol depuis les usines, ainsi que par des activités agricoles telles que l’épandage d’engrais et l’utilisation d’eau polluée pour l’irrigation ». Cette pollution a entraîné des épidémies de cancer dans diverses zones industrielles du pays (dont les médias chinois ne parlent pas).
Une vue générale d’une raffinerie de terres rares, au nord de la ville de Baotou, en Mongolie-Intérieure, en Chine, le 20 août 2012. Aux abords de Baotou, un lac de 10 kilomètres carrés est noirci par la pollution des usines de traitement des terres rares – des éléments essentiels à la production de téléphones portables et d’ordinateurs. (Ed Jones/AFP via Getty Images)
  • La pollution par le plastique : selon l’article du Independent, en 2018, plus de 200 millions de mètres cubes de déchets plastiques ont été retrouvés flottant au large des côtes chinoises, principalement « dans les régions du delta du Yangzi et de la Rivière des Perles ». L’article précise en outre que la Chine est le premier générateur de déchets plastiques au monde.

Conclusion

Xi Jinping et ses sténographes dans les médias d’État chinois annoncent en grande pompe l’objectif de la Chine de parvenir à des « émissions zéro nettes » d’ici 2060. Les chercheurs chinois rédigent fébrilement des études et des livres blancs sur les émissions zéro. Cependant, la Chine continue d’être le leader mondial dans la construction de centrales au charbon, tout en ignorant d’autres problèmes de pollution environnementale qui entraînent la mort de citoyens chinois, et en investissant en même temps dans le développement et la fabrication de technologies vertes pour des raisons lucratives. Ceci illustre la différence entre les paroles et les actes. On comprend quel est le sens des émissions zéro nettes aux caractéristiques chinoises.

Stu Cvrk a pris sa retraite de la marine américaine après avoir servi 30 ans dans diverses fonctions et ayant acquis une expérience considérable au Moyen-Orient et dans le Pacifique occidental. Son éducation et expérience en tant qu’océanographe et analyste de systèmes lui ont permis d’être diplômé de l’Académie navale des États-Unis, où il a reçu un enseignement libéral classique qui sert de base à ses commentaires politiques.


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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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