Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec, a annoncé la signature d’un accord avec COSCO, le géant de transport maritime d’État chinois, pour l’investissement et l’extension du port grec du Pirée afin de le transformer pour en faire le plus grand port d’Europe.
Le 10 novembre dernier, le dirigeant chinois Xi Jinping et son épouse ont atterri à la capitale grecque d’Athènes pour une visite d’État. La visite a abouti à la signature d’un accord avec COSCO (China Ocean Shipping Company) qui investira 660 millions de dollars dans le plus grand port de Grèce. Le but est d’agrandir ce port et de le transformer en plaque tournante européenne et africaine dans le cadre de l’initiative chinoise « Belt and Road Initiative – BRI » (initiative ceinture et route), souvent qualifiée de « nouvelle route de la soie » – un gigantesque programme d’investissement prévoyant la création d’une immense « ceinture » terrestre par rail et route en Asie et en Europe, doublée d’une « route » maritime, permettant à la Chine de se relier aux marchés d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine.
Lors de la première crise financière grecque en 2009, COSCO a déjà obtenu une concession de 35 ans pour moderniser et gérer les piliers du terminal à conteneurs du Pirée, situés dans le golfe Saronique. Par la suite, en 2016, la société chinoise a acquis une participation majoritaire de 51 % dans ce port – ceci dans le cadre de trois plans de sauvetage de la Grèce par des créanciers internationaux qui s’élevaient au total à 359 milliards de dollars.
Selon Alphaliner, l’organisation de recherche dans le secteur de la navigation, le régime chinois avait déjà accordé 1,3 milliard de dollars de subventions fiscales à COSCO pour lui permettre de transformer le Pirée en septième port d’Europe. Le financement par la Chine des travaux prévus par le nouvel accord n’a pas été révélé, mais la Banque européenne d’investissement a accepté de contribuer au financement du projet du développement du port du Pirée par le biais d’un prêt de 154 millions de dollars.
Yiannis Plakiotakis, le ministre de la Marine grecque, a révélé les détails de cet accord dans un discours prononcé le 15 novembre lors du Sommet de Thessalonique 2019, organisé par la Fédération des industries de la Grèce du nord. Il a mentionné qu’en plus de la rénovation du port par COSCO, « les investissements au Pirée sont la clé qui débloquera d’autres investissements au cours de la période à venir ».
Le dirigeant chinois Xi Jinping a déclaré le 11 novembre que la Chine signerait 16 accords pour étendre ses investissements dans les secteurs de l’énergie, des transports et des banques en Grèce.
La société chinoise State Grid of China détient déjà une participation minoritaire dans l’ADMIE, l’opérateur de réseau électrique grec, et a exprimé son intérêt à prendre part au projet proposé par ADMIE qui vise à tracer un câble électrique sous-marin pour relier l’île de Crète au continent d’ici 2023. Le coût de ce projet est estimé à 1,1 milliard de dollars.
La Banque de Chine Europe a ouvert une succursale à Athènes le 1er novembre dernier et le président de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a récemment rencontré les responsables de la Banque industrielle et commerciale de Chine – la plus grande banque du monde avec 338 milliards dollars d’actifs. Cette rencontre visait l’ouverture d’une succursale de cette banque en Grèce.
Au cours des neuf premiers mois de 2019, l’Union européenne, composée de 28 pays, a enregistré un léger déficit commercial d’environ 29,9 milliards de dollars sur un volume total de commerce d’environ 1 500 milliards de dollars. Cependant, le déficit commercial de l’UE avec la Chine a atteint 145,5 milliards de dollars, en hausse de 14,4 milliards de dollars par rapport à la même période de 2018.
L’Union européenne et les États-Unis craignent que la présence croissante de la Chine en Grèce, un pays membre de l’OTAN, ne devienne coercitive sur le plan économique.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo n’a pas commenté le nouvel accord sur le port grec. Cependant, dans un discours prononcé le 15 novembre à l’Université Rice de Houston, il a souligné que le traitement réservé aux manifestants à Hong Kong par Pékin est un très bon exemple du fait que la Chine ne tient pas ses promesses.
M. Pompeo a en partie reproché aux États-Unis de ne pas avoir affronté le régime communiste chinois plus tôt et de l’avoir laissé agir de manière de plus en plus musclée dans les domaines de l’économie et de la politique mondiales. Il a également laissé entendre que l’Amérique était sur le point de réévaluer sa politique à long terme par rapport à la manière de réagir à la stratégie et aux démarches de Pékin.
Chriss Street est un expert en macroéconomie, en technologie et en sécurité nationale. Il a été PDG de plusieurs entreprises et est un écrivain actif avec plus de 1 500 publications. Il donne aussi régulièrement des conférences sur la stratégie aux étudiants diplômés dans les meilleures universités de la Californie du Sud.
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