Le groupe de défense des droits de l’homme, Safeguard Defenders, a révélé l’existence de 48 stations de police additionnelles gérées par la Chine à l’étranger, portant le nombre connu à 102 stations. Certaines ont même été mises en place avec l’assistance des pays hôtes.
Un rapport actualisé intitulé Patrouiller et persuader apporte un éclairage complémentaire sur l’ampleur du réseau et la manière dont ces accords conjoints permettent au régime chinois d’étendre son activité policière à travers le monde.
Cette enquête récente fait suite au rapport de septembre intitulé 110 Overseas : Chinese Transnational Policing Gone Wild.
Le rapport a révélé qu’en plus de fournir un service administratif, ces endroits servent à des objectifs plus sinistres, tels que la traque, l’arrestation et l’extradition de personnes recherchées par le PCC, y compris les dissidents étant en désaccord avec le régime et son dirigeant, Xi Jinping.
Nouvelles découvertes
Deux autorités locales chinoises récemment découvertes provenant des villes chinoises de Nantong et Wenzhou, ont mis en place la plus grande partie des stations nouvellement signalées à partir de 2016. Quatre juridictions de police locales distinctes ont maintenant été identifiées comme ayant établi une telle force de police à l’étranger, selon le rapport.
Le réseau s’est implanté dans 53 pays à ce jour.
Cette nouvelle révélation réfute le récit du PCC selon lequel les bureaux ont pour mission d’aider à renouveler les documents des citoyens pris hors de Chine en raison de la pandémie de Covid-19.
Un réseau de police a engagé 135 personnes pour s’occuper de ses 21 premiers postes, selon le récent rapport.
Cette affirmation va à l’encontre de la déclaration du ministère chinois des Affaires étrangères selon laquelle les postes à l’étranger sont gérés par des bénévoles.
Plus précisément, le groupe qui est basé à Madrid a découvert qu’un travailleur embauché dans une station étrangère à Stockholm avait un contrat de trois ans.
Le groupe a également noté l’implication du poste de Wenzhou à Paris, dans au moins une opération illégale de « capture ou de persuasion de retour », et 80 cas similaires assistés par le système de police de la ville de Nantong.
« Cela s’ajoute aux opérations déjà exposées en Espagne et en Serbie », rapporte l’ONG.
Accords de patrouille conjointe
Plusieurs pays d’Europe, dont l’Italie, la Croatie, la Serbie et la Roumanie, ont signé des accords de patrouille policière avec le régime communiste entre 2015 et 2019, indique le rapport.
La Chine et l’Italie ont marqué leur coopération en matière de sécurité en 2015 avec une série d’accords bilatéraux.
La police italienne a fréquemment patrouillé aux côtés de la police chinoise entre 2016 et 2018, d’abord à Rome et à Milan, puis dans d’autres villes, comme Naples, où, selon l’ONG, des preuves ont montré un système de vidéosurveillance installé ouvertement « pour y dissuader efficacement les crimes ».
L’Italie a accueilli 11 de ces commissariats chinois, notamment à Venise et à Prato, près de Florence, affirme l’organisation.
La Chine a également conclu des accords similaires avec la Croatie et la Serbie en 2018 et 2019 respectivement, dans le cadre de l’empreinte stratégique croissante du pays pendant la politique étrangère déterminante de Xi Jinping.
L’ONG a en outre souligné l’article du site Web du gouvernement de Nantong qui faisait état de la coopération policière entre ce système provincial chinois et le département de police de Dobroesti en Roumanie, ainsi que les unités similaires de Johannesburg en Afrique du Sud et de Lusaka en Zambie.
Réactions après le premier rapport
Après la parution du premier rapport, le régime a nié l’existence de postes de police non déclarés à l’étranger, qualifiant ces accusations de tentative de « salir » la réputation de la Chine.
Mais selon Safeguard Defenders, si Pékin n’est pas directement responsable des commissariats, « certaines déclarations et politiques commencent à montrer une orientation plus claire du gouvernement central en encourageant leur établissement et leurs politiques. »
Le rapport initial a suscité des enquêtes dans au moins 13 pays à ce jour.
L’Irlande et les Pays-Bas ont fermé les stations de police chinoises découvertes sur leur territoire, et des enquêtes sont menées en Espagne. Le Canada a déposé des plaintes officielles auprès de l’ambassadeur de Chine à la suite d’informations faisant état de l’existence de stations de police chinoises non officielles au Canada.
Le directeur du FBI, Christopher Wray, a exprimé le mois dernier ses inquiétudes quant à l’existence de postes embryonnaires de police chinoise sur le sol américain.
« Je dois être prudent avant de discuter de notre travail d’enquête spécifique, mais pour moi, il est scandaleux de penser que la police chinoise tenterait de s’installer – disons à New York – sans coordination appropriée. Cela viole la souveraineté et contourne les processus normaux de coopération judiciaire et policière », a déclaré M. Wray lors d’une audition du 17 novembre devant la commission sénatoriale de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales.
Dorothy Li, Andrew Chen et Andrew Thornebrooke ont contribué à cet article.
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