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L’horreur des méthodes de torture chinoises

Alors que des rapports font état de tortures psychologiques infligées à des Canadiens détenus, le journal Epoch Times examine l'utilisation de la torture par le régime chinois
février 17, 2019 23:27, Last Updated: mars 18, 2019 15:23
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Note de la rédaction Epoch Times publie un certain nombre d’articles exposant le recours à la torture par le régime chinois contre les groupes qu’il cible, ainsi que les souffrances et les dommages qu’elle cause à ceux qui en sont victimes.

TORONTOPrès de trois ans avant que les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor ne soient arrêtés par les autorités chinoises, le militant suédois Peter Dahlin a subi une épreuve similaire en Chine.

Le cofondateur de China Action, une ONG qui soutient les avocats des droits de l’homme en Chine, Peter Dahlin, a été détenu à Pékin début janvier 2016, gardé en captivité pendant 23 jours et soumis à d’intenses interrogatoires.

D’après sa propre expérience, M. Dahlin dit que Michael Kovrig – qui, comme lui, a été capturé à Pékin – est probablement détenu dans le même établissement que celui dans lequel il a été retenu : une prison secrète à quatre étages et deux ailes (pavillons) dans le sud de la ville. Michael Spavor, qui est du nord-est de la Chine, est probablement incarcéré dans un autre établissement.

Les deux hommes ont été arrêtés pour ce que Pékin prétend être des accusations de mise en danger de la sécurité nationale, peu après que le Canada eut arrêté la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, à la suite d’une demande d’extradition des États-Unis.

« Il se peut même que [Michael Kovrig] ait les deux mêmes interrogateurs principaux que j’aie eus, car il n’est pas si courant d’avoir des étrangers détenus dans ces installations », a expliqué Peter Dahlin à Epoch Times.

Le militant Peter Dahlin. (prospectus)

Il s’imagine, avec raison, que Michael Kovrig passe ses journées en garde à vue, mis sur la sellette pendant des heures par deux interrogateurs du type, « bon flic-mauvais flic » en face de sa cellule anti-suicide, capitonnée, les séances se déroulant souvent tard dans la nuit pour s’assurer qu’il ne « bénéficie pas d’un sommeil approprié ».

Lorsqu’il n’est pas en interrogatoire, il sera dans sa cellule, accompagné de deux gardes qui enregistrent même ses moindres gestes, comme se retourner dans son lit, ajoute M. Dahlin.

« Les lourds rideaux seront probablement tirés, de sorte qu’il n’aura aucune idée du temps ni de l’heure, et les lumières sont toujours allumées dans sa cellule. Les gardiens le surveilleront de près, même s’il est autorisé à prendre une douche, ce qui est rare, ou à utiliser la salle de bain. C’est inconfortable, mais on s’y habitue assez vite. »

Michael Kovrig et Michael Spavor n’ont droit qu’à un accès limité aux représentants consulaires canadiens et se sont vu refuser toute représentation juridique.

Farida Deif, directrice pour le Canada de Human Rights Watch (HRW), a renchéri : « Il a également été rapporté que les lumières sont allumées jour et nuit dans leurs cellules, ce qui constitue une forme de torture par la privation de sommeil. »

Peter Dahlin a précisé que dans son cas, en plus d’être privé de sommeil, il a également été menacé d’une peine d’emprisonnement à vie.

Cependant, aussi grave que puisse être cette torture mentale, les deux Canadiens l’ont beaucoup mieux que la plupart de ceux qui sont détenus dans ces établissements et qui ne sont pas des étrangers, affirme M. Dahlin.

Selon Patrick Poon, chercheur sur la Chine à Amnesty International, basé à Hong Kong, les personnes détenues en Chine sont souvent exposées à diverses formes de torture et de mauvais traitements.

Selon M. Poon, Amnesty a reçu des informations selon lesquelles des détenus auraient été battus pendant des heures ou auraient été ligotés dans une position douloureuse sur un « banc de tigre » pendant de longues périodes.

« Forcer une personne dans une telle position alors qu’elle y est attachée pendant très longtemps peut lui causer des blessures de toutes sortes aux membres », a-t-il ajouté.

Lorsqu’il s’agit de groupes ciblés par le régime chinois pour persécution, notamment les pratiquants de Falun Dafa, les Ouïghours musulmans, les Tibétains et d’autres, le régime utilise différents types de méthodes pour faire pression, ajoute M. Poon. Un exemple qu’il cite est celui des centres dits de rééducation, qui ressemblent davantage à des « centres de lavage de cerveau » – où les prisonniers d’opinion sont exposés à divers types de mauvais traitements.

Persécution et torture

Selon Farida Deif de HRW, le régime chinois utilise tous les moyens à sa disposition « pour réduire au silence quiconque n’étant pas un partisan aveugle du Parti communiste chinois ».

Joel Chipkar, porte-parole du Centre d’information du Falun Dafa, basé à Toronto, a déclaré que, « selon des informations reçues, diverses méthodes de torture sont employées sur les pratiquants de Falun Dafa détenus en Chine : ingestion forcée de psychotropes, abus sexuels, dont des viols répétés, positions pénibles pendant des jours alors qu’ils sont sévèrement liés, privation de nourriture, obligation de rester complètement nu à l’extérieur par temps froid pendant des périodes prolongées, électrocution par matraques électriques, etc. Dans certains cas, ces prisonniers d’opinion meurent même des suites de ces tortures », a-t-il fait remarquer.

Le Falun Dafa, aussi connu sous le nom de Falun Gong, est un exercice de méditation basé sur le principe « Authenticité-Bienveillance-Tolérance ». Après qu’elle a été rendue publique en 1992, entre 70 et 100 millions de personnes ont adopté cette pratique, selon les chiffres du gouvernement chinois d’alors. Cependant, ce grand nombre de pratiquants est devenu une source de préoccupation pour le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC) de l’époque, Jiang Zemin, qui a lancé une persécution à grande échelle contre le Falun Dafa en 1999.

M. Chipkar a déclaré que les pratiquants de Falun Dafa sont persécutés parce qu’ils veulent exercer leur droit de croire en leurs principes et de pratiquer leur croyance. Puisque le PCC est athée, ils veulent contraindre les pratiquants à « renoncer à leur foi », estime-t-il.

« La persécution du Falun Gong est tellement ridicule que tout ce qu’un pratiquant détenu a à faire est de signer un papier affichant qu’il ne pratiquera plus sa croyance et il est autorisé à rentrer chez lui. C’est complètement bizarre », affirme-t-il.

Louisa Greve, directrice des Affaires étrangères pour le Projet des droits de l’homme des Ouïghours (Uyghur Human Rights Project), basée à Washington, énumère un certain nombre de méthodes abusives utilisées contre les Ouïghours en détention, incluant des passages à tabac ; dans de nombreux cas, la torture a entraîné la mort.

Cette photo non datée montre un membre de la police paramilitaire chinoise devant un véhicule blindé à Hotan, dans la région du Xinjiang en Chine. Le régime chinois a renforcé sa répression contre le groupe ethnique des Ouïghours dans la région. (Greg Baker/AFP/Getty Images)

Louisa Greve souligne qu’il est important de reconnaître la torture psychologique subie par le groupe minoritaire musulman ouïghour. « C’est une forme de torture et de ‘préjudice spirituel’ que de forcer les musulmans à manger du porc, par exemple », a-t-elle confié.

« L’enlèvement d’enfants par l’État et leur détention à perpétuité est également une forme de torture pour les enfants, les parents et les grands-parents », a-t-elle ajouté.

Selon un rapport publié en 2017 par le Département d’État des États-Unis, la loi chinoise interdit la violence physique et les mauvais traitements à l’égard des détenus. Toutefois, cite le rapport, de nombreuses personnes ont déclaré avoir été torturées alors qu’elles étaient en détention en Chine.

« Les membres du groupe ethnique ouïgour minoritaire ont fait état de tortures systématiques et d’autres traitements dégradants infligés par les forces de l’ordre et le système pénal », peut-on lire dans le rapport. « Les pratiquants du mouvement spirituel réprimé Falun Gong ont signalé la torture systématique, plus souvent que les autres groupes. »

Un rapport d’Amnesty International publié en 2015, intitulé No End in Sight : Torture and Forced Confessions in China (On n’en voit pas la fin : la torture et les déclarations forcées en Chine) note que le recours à la torture en Chine reste endémique.

« La torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (autres mauvais traitements) sont depuis longtemps monnaie courante dans toutes les situations où les autorités privent des personnes de leur liberté en Chine », selon le rapport.

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