Dans les années 1970, le Chili s’est lancé dans l’une des réformes économiques les plus audacieuses de l’histoire. Le gouvernement a fait appel aux « Chicago Boys », comme on les appelait – un groupe d’économistes partisans du marché libre de l’Université de Chicago –, dirigés par Milton Friedman.
Ils ont eu carte blanche pour redessiner le système économique chilien en y introduisant les droits de propriété, un faible impôt forfaitaire, la privatisation du système de sécurité sociale et la déréglementation de l’industrie. En 1991, Friedman a écrit que le Chili « possède désormais tous les trois éléments : la liberté politique, la liberté humaine et la liberté économique. Le Chili continuera d’être une expérience intéressante à observer pour voir s’il pourra préserver tous les trois ».
Pendant quatre décennies, cette expérience a marché mieux que quiconque aurait pu l’imaginer. Selon l’étude effectuée par l’économiste Axel Kaiser pour Cato Institute : « Entre 1975 et 2015, le revenu par habitant au Chili a quadruplé pour atteindre 23 000 dollars – le taux le plus élevé d’Amérique latine. En conséquence, du début des années 1980 à 2014, la pauvreté a baissé de 45 % à 8 %. » Le Chili est devenu l’un des pays les plus riches d’Amérique du Sud. Et cela s’est produit en trois décennies – un clin d’œil dans l’histoire.
Les marxistes et la classe des intellectuels de l’Amérique latine ont toujours détesté les politiques de réformes visant la libération du marché. Ils qualifiaient les Chicago Boys de « fascistes ». Ils ont passé des décennies à attaquer ces politiques (avec les laquais des médias américains faisant écho à leurs contestations), alors même que le Chili devenait le joyau de l’Amérique du Sud.
Les marxistes ont inventé la rhétorique « d’inégalité » : « Les riches devenaient plus riches, les pauvres plus pauvres et le capitalisme est mauvais. »
Ils ont infiltré toutes les institutions culturelles et sociales du Chili : les médias, les écoles, les universités, l’Église catholique, les arts, les syndicats et même les conseils d’administration des entreprises. Ils ont propagé leur credo empoisonné de collectivisme parmi le peuple chilien.
N’est-ce pas que tout cela ressemble à notre situation actuelle ?
Finalement, les gauchistes ont réussi un coup politique. En 2013, la gauche a remporté la présidence chilienne. Les réformes du marché libre ont été systématiquement remplacées par des platitudes de la « répartition des richesses ». En octobre 2020, les électeurs ont approuvé la reformulation de la constitution, maintenant les droits de propriété et l’État de droit sont en danger dans ce pays.
L’économie du Chili est aujourd’hui en chute libre. Les pauvres sont écrasés. Les riches retirent leur argent du pays. Le gouvernement est arrivé à « l’égalité » : presque tout le monde souffre.
En même temps, en Amérique, on observe le déroulement de sa propre transformation économique. L’administration Biden promet d’aider la classe moyenne en distribuant des milliers de milliards de dollars d’argent gratuit et en payant plus ceux qui ne travaillent pas que ceux qui travaillent. Le gouvernement va emprunter des milliers de milliards de dollars et prier pour que les Chinois continuent à acheter ses obligations et que sa monnaie tienne le coup.
Plusieurs droits garantis par la Constitution américaine et des règles de fonctionnement du Congrès – telles que le filibuster (obstruction parlementaire) qui protège les droits de la minorité – pourraient être jetés à la poubelle. Les lois électorales sont en train d’être réécrites pour bénéficier considérablement au parti actuellement au pouvoir – les démocrates. La Chambre des représentants a adopté un projet de loi exigeant que des millions de personnes qui appartiennent à la classe ouvrière adhèrent à des syndicats et paient des cotisations. La gauche déclare : ne vous inquiétez pas, cette contrainte va aider la classe ouvrière. Vraiment ?
Une augmentation des impôts sur les « riches » est à venir, ce qui fera payer la classe productive et les créateurs d’emplois leur « juste part » avec des taux d’imposition de 50, de 60 et de 70 %.
Est-ce que cette histoire pourrait bien se terminer ?
La réponse à cette question pourrait être trouvée dans l’exemple effarant de ce qui s’est passé au Chili. C’est ce que nos enfants et nos étudiants devraient apprendre dans les salles de classe. Peu de chance ! Aujourd’hui, la gauche contrôle aussi nos systèmes éducatifs.
Stephen Moore est auteur, chroniqueur et journaliste économique. Le dernier des nombreux livres qu’il a coécrits est Trumponomics: Inside the America First Plan to Revive Our Economy. Il est également le principal économiste de Institute for Economic Freedom and Opportunity (Institut pour la liberté et l’opportunité économiques).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.