Cinq ans après l’épidémie à Wuhan, la requête de l’OMS concernant l’accès aux données sur le Covid-19 demeure ignorée par le PCC

« Nous continuons à demander à la Chine le partage et l'accès des données afin que nous puissions comprendre les origines du Covid-19 », déclare l'OMS

Par Dorothy Li
2 janvier 2025 20:32 Mis à jour: 2 janvier 2025 20:32

Le 30 décembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réitéré sa demande à la Chine concernant le partage et l’accès aux données relatives au Covid-19, afin d’aider l’agence a en identifier l’origine, dans un contexte où cinq ans se sont écoulés depuis l’apparition de cette infection, dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine.

« Il s’agit d’un impératif moral et scientifique », a déclaré l’organisation dans un communiqué. « Sans transparence, partage et coopération entre les pays, le monde ne peut pas prévenir ni se préparer de manière adéquate aux futures épidémies et pandémies. »

Jusqu’à présent, nous sommes tenus dans l’ignorance quant aux circonstances à l’origine de la pandémie ayant débuté en Chine. Le Parti communiste chinois a exercé un contrôle strict des informations relatives au virus, et a puni tout individu – médecins, journalistes et autres – ayant tenté de relayer des informations à cet effet.

Début décembre, le sous-comité de surveillance de la Chambre des représentants des États-Unis sur la pandémie de coronavirus, dirigé par des Républicains, a publié les conclusions d’une enquête menée sur deux ans. Selon cette dernière, le régime chinois, mais également des agences gouvernementales américaines et des membres de la communauté scientifique internationale, ont cherché à dissimuler des faits sur les origines du Covid-19.

Même l’identité du « patient zéro » demeure entourée de mystère. Alors que, selon les autorités sanitaires de Wuhan, le premier cas infecté du Covid-19 aurait été détecté le 8 décembre 2019, les médias chinois ont rapporté que le premier patient documenté, un homme de 70 ans, était tombé malade plusieurs jours plus tôt, le 1er décembre.

Une série de documents ayant fait l’objet d’une fuite, et obtenus par Epoch Times, soulève d’autres questions quant à la réelle chronologie des événements, révélant que les hôpitaux de Wuhan ont commencé à traiter des patients présentant des symptômes assimilables à ceux du Covid-19 dès le mois de septembre 2019.

Dans son communiqué, l’OMS rappelle que le 31 décembre 2019, le bureau de l’agence en Chine a pris note d’une annonce de la Commission municipale de la santé de Wuhan dans les médias au sujet de cas de « pneumonie virale » à Wuhan.

En réponse, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré avoir « partagé l’essentiel des données et des résultats de recherche » à la communauté internationale.

Lors d’une réunion d’information tenue le 31 décembre dernier, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré aux journalistes que la Chine soutient et participe aux efforts scientifiques visant à identifier l’origine du virus et « s’oppose fermement à toute forme de manipulation politique ».

« Exiger des comptes à la Chine »

Le régime chinois a continuellement balayé du revers de la main les appels à la transparence de l’OMS au sujet du Covid-19. Ce n’est qu’en janvier 2021 que Pékin a autorisé une équipe d’experts de l’agence à mener une enquête de quatre semaines à Wuhan et dans ses environs, afin d’échanger des informations avec leurs homologues chinois et enquêter sur les origines du virus.

Ce séjour s’est limité à des visites étroitement contrôlées, les experts occidentaux ayant été interdits d’interagir avec la communauté locale, ce que les autorités chinoises ont justifié en invoquant les mesures sanitaires restrictives. Au cours de cette enquête, l’équipe a cherché à accéder aux données relatives à 174 cas d’infection identifiés par les autorités chinoises en décembre 2019, mais n’en a reçu qu’un résumé, selon le microbiologiste australien Dominic Dwyer, membre de l’équipe.

À la suite de cette visite, l’OMS a publié un rapport indiquant que la maladie avait très probablement été transmise à l’humain par des chauves-souris, qualifiant la théorie de la fuite de laboratoire d’« extrêmement improbable ». Toutefois, cette conclusion n’est pas considérée comme définitive, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus soulignant que des études et des données supplémentaires sont nécessaires.

Le régime chinois a déclaré qu’aucune visite supplémentaire n’est nécessaire et a cherché à rediriger l’attention des enquêteurs vers des premiers cas de Covid-19 dans d’autres pays que la Chine. Depuis 2020, le Parti communiste chinois (PCC) mène également une campagne de désinformation, notamment par le biais du ministère chinois des Affaires étrangères et des ambassades de Chine aux États-Unis, promouvant des théories infondées selon lesquelles l’épidémie aurait débuté sur le sol américain. La propagande s’est intensifiée à mesure que la communauté internationale s’interrogeait sur la dissimulation du virus par la Chine au premières phases de l’épidémie, et leurs répercussions sur la réponse mondiale à la pandémie.

Selon un récent rapport d’une commission non partisane de la Heritage Foundation, en décembre 2023, les coûts relatifs de la pandémie, pour les États-Unis seulement, dépasseront les 18 trillions de dollars, soit environ 13 % de la richesse nette de ce pays cette année-là.

« Il est essentiel que les États-Unis tiennent le Parti communiste chinois responsable de l’une des dissimulations les plus terribles de l’histoire de l’humanité », a déclaré Derrick Morgan, vice-président exécutif du groupe de réflexion basé à Washington, lors d’un événement tenu le 8 juillet à Washington, à l’occasion de la présentation du document de 64 pages.

« Près de cinq ans se sont écoulés depuis l’épidémie à Wuhan, en Chine, et rien n’a été fait pour tenir la Chine responsable. Elle croit s’en tirer à bon compte », a déclaré M. Morgan. « Or, l’inaction incite le PCC à persister dans son comportement sournois, agressif et dangereux. »

Selon John Ratcliffe, président de la commission et futur directeur de l’Agence centrale de renseignement des États-Unis (U.S. Central Intelligence Agency, CIA), le meilleur moyen de prévenir une future pandémie est d’exiger des comptes de Pékin.

« Nous avons tous survécu à la pire pandémie de notre vie. Toutefois, nous ne devons pas penser que ce sera la dernière », a déclaré M. Ratcliffe lors de l’événement.

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