Cinq points à retenir de l’interview de Mark Zuckerberg avec Joe Rogan

Donald Trump, la censure et l'émasculation de la société ont été les points forts de ce long podcast

Par Nathan Worcester
12 janvier 2025 06:28 Mis à jour: 13 janvier 2025 15:09

Le fondateur de Meta, Mark Zuckerberg, a participé au podcast de l’acteur et artiste martial Joe Rogan le 10 janvier, suscitant l’intérêt à quelques jours de l’investiture du président élu Donald Trump.

L’épisode de « The Joe Rogan Experience » a été diffusé quelques jours seulement après l’annonce par le fondateur de Meta de la modification de sa politique de modération, remplaçant les fact-checkers par un système moins censuré calqué sur les Community Notes de X. Il a également nommé le PDG de l’Ultimate Fighting Championship, Dana White, allié de Donald Trump et de Joe Rogan, membre du conseil d’administration de Meta.

Au cours de cet épisode de près de trois heures, Mark Zuckerberg et John Rogan ont parlé de Donald Trump, de la censure en ligne, des dernières élections, de la télévision face aux podcasts et de « l’émasculation » de la société.

Donald Trump « veut que l’Amérique gagne » : Zuckerberg

Mark Zuckerberg a fait l’éloge de Donald Trump lors de l’émission de Joe Rogan, établissant un contraste entre son futur leadership et la façon dont l’administration Biden a géré l’industrie technologique.

« Je pense qu’il veut juste que l’Amérique gagne », a déclaré M. Zuckerberg à propos de Donald Trump.

Il a également regretté d’avoir accédé aux demandes de censure du gouvernement, qui visait des contenus pour « des raisons idéologiques », notamment les contenus liés au Covid-19, l’administration Biden ayant fait pression en faveur du vaccin Covid-19. Il a attribué la montée de la censure en ligne pour des raisons idéologiques à l’élection de Trump en 2016, qui a coïncidé avec le Brexit, et la pandémie de 2020.

« Nous avons généralement cédé au gouvernement sur certaines de ces politiques, ce que je n’aurais probablement pas fait, avec le recul, sachant ce que je sais aujourd’hui », a-t-il souligné.

« Ces gens de l’administration Biden appelaient notre équipe, leur criaient dessus et les injuriaient », a ajouté M. Zuckerberg.

Le fondateur de Facebook estime que les États-Unis devraient faire davantage pour défendre leurs entreprises technologiques dans d’autres pays, citant les actions en justice menées par l’Union européenne (UE) contre Meta et d’autres géants de la technologie. Il a souligné que le gouvernement américain a ouvert la voie à l’intervention d’autres gouvernements en adoptant sa propre approche à l’égard de Meta et d’autres entreprises.

L’élection a marqué les esprits

Mark Zuckerberg a expliqué à Joe Rogan que l’élection de 2024 avait affecté l’approche de Meta en matière de modération des contenus.

« L’avantage de le faire après les élections, c’est de pouvoir tâter le terrain socialement », a-t-il déclaré. « Nous essayons d’avoir des politiques qui reflètent le discours dominant. »

Joe Rogan lors de l’UFC 274 au Footprint Center à Phoenix le 7 mai 2022. (Christian Petersen/Getty Images)

Il a toutefois réfuté les affirmations relatives à l’importance particulière du moment choisi, qui coïncide avec les autres initiatives prises par M. Zuckerberg pour obtenir le soutien de la nouvelle administration – par exemple, le don d’un million de dollars de Meta au fonds d’inauguration de M. Trump.

« J’essaie de ne pas modifier nos règles de contenu en plein milieu d’une élection. Ce n’est pas le bon moment pour le faire », a assuré M. Zuckerberg.

Mark Zuckerberg parle des compromis en matière de modération de contenu

Le PDG de Meta a parlé de la décision de son entreprise de mettre fin à son programme de fact-checking pour adopter un système similaire à celui de X, qui permet aux utilisateurs de générer des notes et de voter pour ou contre.

Il a également attiré l’attention sur un changement connexe, à savoir la décision d’exiger davantage de confiance des systèmes basés sur l’intelligence artificielle de l’entreprise avant de supprimer les contenus préjudiciables.

Le 7 janvier, Meta a annoncé que l’approche actuelle produisait trop de faux positifs, ce qui conduisait à « la grande majorité de la censure sur [ses] plateformes ».

Les systèmes se concentreront sur les « violations illégales et graves, telles que le terrorisme, l’exploitation sexuelle des enfants, la drogue, la fraude et les escroqueries » plutôt que sur les contenus politiques qui étaient souvent signalés dans le passé.

Lors de l’émission de Joe Rogan, Mark Zuckerberg a expliqué qu’il fallait faire un compromis entre précision et exhaustivité. Un système plus agressif pour détecter les contenus liés à la drogue, par exemple, pourrait repérer un plus grand nombre de ces contenus tout en balayant de nombreux messages innocents dans son filet. En revanche, un système plus précis pourrait détecter moins de contenus ciblés tout en censurant moins de messages innocents.

« Nous supprimerons peut-être une plus petite quantité de contenus préjudiciables, mais nous réduirons ainsi considérablement le nombre de personnes dont les comptes ont été supprimés par erreur, ce qui reste une expérience épouvantable », a expliqué M. Zuckerberg.

« Je détestais faire de la télé »

Mark Zuckerberg a évoqué ses premières apparitions dans les médias après avoir fondé Facebook en 2004, alors qu’il était étudiant à l’université de Harvard. Comme Bill Gates, fondateur de Microsoft, il a abandonné ses études à Harvard.

« Je détestais faire de la télévision », a-t-il déclaré à M. Rogan. « Je devenais très nerveux. »

Il se souvient qu’en tant qu’étudiant en technologie, il était « doué pour le codage » mais « très mauvais pour parler aux gens ».

M. Zuckerberg a ajouté que les médias qui l’accueillaient réduisaient ses apparitions à des extraits sonores peu flatteurs. Selon lui, les podcasts en ligne ont du succès parce qu’ils fonctionnent sans ces contraintes.

« Sur Internet, il n’y a aucune raison de réduire la durée de l’intervention à quatre minutes », a-t-il souligné.

Joe Rogan a approuvé.

« Les conversations sont comme une danse », a commenté l’animateur. « Il faut trouver le rythme avec lequel on va parler, puis s’intéresser à ce dont on parle. »

Mark Zuckerberg met en garde contre une société « castrée ou émasculée »

M. Zuckerberg a également évoqué sa pratique des arts martiaux. Le PDG de Meta pratique le jiu-jitsu brésilien.

« Cette pratique permet incontestablement de réduire le stress. Après avoir passé deux heures à le pratiquer le matin, c’est comme si rien d’autre dans la journée ne pouvait trop vous stresser », a-t-il souligné.

Mark Zuckerberg, fondateur et PDG de Facebook, témoigne lors d’une audience conjointe des commissions sénatoriales des affaires judiciaires et du commerce à Washington, le 10 avril 2018. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Mark Zuckerberg s’est penché sur la société dans son ensemble, affirmant qu’une grande partie de cette dernière était désormais « castrée ou émasculée ».

Les arts martiaux lui permettent de s’exprimer comme il ne peut le faire en tant que PDG d’une grande entreprise. Il compare favorablement les images de ses combats aux brèves phrases qu’il peut prononcer lors d’interviews télévisées.

Lorsque les gens me voient pratiquer ce sport, ils se disent : « Oh, non, c’est ça le vrai Mark ».

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