Une Israélo-britannique blessée vendredi dans un attentat en Cisjordanie occupée est décédée des suites de ses blessures, a indiqué lundi l’hôpital Hadassah à Jérusalem, trois jours après la mort de ses deux filles dans cette même attaque.
« Nous annonçons avec tristesse le décès de Lucy (Leah) Dee, victime de l’attaque mortelle dans la vallée (du Jourdain) vendredi dernier », a annoncé l’hôpital dans un communiqué. « Malheureusement, malgré des efforts intenses et incessants, en raison de sa blessure critique, l’équipe a dû déclarer son décès aujourd’hui », a ajouté l’hôpital. Lucy Dee, 48 ans, et ses deux filles, âgées de 16 et 20 ans, ont été victimes de tirs palestiniens sur leur véhicule dans le nord-est de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, au moment où le Proche-Orient est en proie à un nouveau cycle de violences.
Brusque flambée de violences
Peu avant l’annonce du décès de la mère, un adolescent palestinien a été tué lors d’une opération militaire israélienne, là encore en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne a indiqué dans un bref communiqué que « des forces de sécurité menaient une opération à Aqabat Jaber », un camp de réfugiés palestiniens situé près de la zone de Jéricho. « Durant une opération pour arrêter un suspect…des heurts violents ont éclaté dans différents points…les soldats ont tiré à balles réelles », a déclaré l’armée, qui a précisé avoir interpellé le suspect. Le ministère palestinien de la Santé a fait état de la mort de Mohamed Fayez Balhan, 15 ans, « tué par des balles réelles de l’occupation » après avoir été touché à la tête et à la poitrine.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dénoncé une « exécution sommaire (de Mohamed Balhan) par les forces d’occupation israéliennes dans un raid en Cisjordanie occupée ». Attentats meurtriers, tirs de roquettes en provenance de Gaza, du Liban et de la Syrie, suivis de représailles israéliennes : la région est en proie à une vague de violences depuis l’irruption brutale, mercredi, des forces israéliennes dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam, suscitant une série de condamnations et une brusque flambée des tensions.
Mercredi, les forces israéliennes ont fait irruption par deux fois dans la mosquée Al-Aqsa et délogé des fidèles rassemblés pour des prières nocturnes, en plein ramadan, le mois de jeûne musulman coïncidant ces derniers jours avec les célébrations des Pâques juive et chrétienne.
Israël affirme que les forces de l’ordre ont été « contraintes d’agir pour rétablir l’ordre » face à des « extrémistes » barricadés dans la mosquée avec des pierres et des fusées de feu d’artifices qui ont été utilisées contre les policiers pendant leur assaut. Le lendemain, une trentaine de roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels. L’armée israélienne a riposté en menant des frappes sur Gaza et sur le sud du Liban.
Depuis le début de l’année : 94 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien tués
Et vendredi soir, Israël a annoncé la mobilisation d’unités de policiers de réserve et de renforts militaires, après un attentat à la voiture bélier à Tel-Aviv ayant coûté la vie à un touriste italien, et la mort des deux sœurs Israélo-britanniques. « Si un des terroristes envisage que durant la période des fêtes il pourra échapper aux forces de sécurité, il se trompe. Toute personne qui agira contre nous, nous lui réglerons son compte, » avait affirmé dimanche le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant sur Twitter.
Lundi, des milliers d’Israéliens participent à une marche vers Eviatar, une colonie non reconnue par les autorités israéliennes dans le nord de la Cisjordanie, pour exiger sa légalisation, a constaté une journaliste de l’AFP. Plusieurs ministres et députés devaient y participer, dont le ministre de la Sécurité publique, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême-droite et soutien de la cause des colons en Cisjordanie, qui a déclaré dans une vidéo diffusée par son bureau qu’Israël « ne capitule pas devant le terrorisme, ni à Eviatar, ni à Tel Aviv ». Présente à cette marche, Rivka Katzir, 74 ans, une habitante de la colonie d’Elkana, a déclaré à l’AFP que « la seule solution pour tous ces problèmes est de s’installer ici » à Eviatar.
En 2021, plusieurs Palestiniens avaient été tués par des tirs de l’armée israélienne dans le village de Beita, voisin d’Eviatar, lors de protestations contre l’installation de la colonie. Près de trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Environ 490.000 colons juifs y habitent aussi dans des colonies considérées par l’ONU comme illégales au regard du droit international.
Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à au moins 94 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes. Ces chiffres incluent, côté palestinien, des combattants et des civils, dont des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils, dont des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.
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