Jugé pour escroquerie concernant ses frais de campagne législative 2012, le parquet de Nanterre a demandé le 12 octobre, trois ans d’emprisonnement avec sursis probatoire contre Claude Guéant.
L’ex-ministre de l’Intérieur, contestant les accusations, a exprimé un sentiment « de très grandes injustices ».
Pour son sursis probatoire sur trois ans, le parquet lui demande de justifier de ses activités, d’indemniser la partie civile (l’agent judiciaire de l’État), et de régler ses dettes au Trésor public.
À l’époque, l’homme incontournable de la présidence de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui âgé de 77 ans, était candidat pour être député dans les Hauts-de-Seine. L’accusation lui reproche d’avoir sciemment minoré ses comptes de campagne et d’avoir ainsi obtenu un remboursement de plus de 30.000 euros.
« La probité des futurs élus commence par la probité des candidats qui briguent les suffrages », a déclaré la procureure Nathalie Foy, au tribunal correctionnel de Nanterre. « Même si les sommes en jeu ne sont pas considérables, cette situation ne doit pas être banalisée » car elle « jette le discrédit sur la vie politique ».
« Un homme de tout premier plan » en 2012
D’autant plus qu’en 2012, M. Guéant « était un homme de tout premier plan, un homme extrêmement puissant », ancien secrétaire général de la présidence de Nicolas Sarkozy puis ministre de l’Intérieur.
À son encontre, la procureure a également requis une amende de 50.000 euros et, pendant cinq ans, la privation de ses droits civiques, l’interdiction de la fonction publique et d’être mandataire social.
Un courrier de quatre pages est au cœur de cette enquête.
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