« Un groupe de travail sera chargé d’ici le 1er septembre de déterminer les techniques et moyens matériels de substitution, auxquels les fonctionnaires seront alors formés », a annoncé le ministre de l’Intérieur dans un communiqué.
Christophe Castaner, qui a reçu le 12 juin les syndicats policiers très remontés depuis des annonces du ministre de l’Intérieur du lundi 8 juin, a confirmé dans la soirée la suppression de la technique d’interpellation dite « d’étranglement ».
Les syndicats, qui avaient dit en fin de journée attendre une lettre du ministre, espéraient que Christophe Castaner revienne sur son annonce de lundi d’interdire cette technique d’interpellation de personnes violentes, avant qu’une méthode alternative puisse être mise en place.
« Il nous a assuré qu’il n’y aurait pas de zone grise, qu’on ne laisserait pas les policiers sans la capacité de procéder à leur cœur de métier (…) Il n’est pas question qu’on se retrouve avec rien dans les jours à venir », avait déclaré en fin d’après-midi David Le Bars, du syndicat des commissaires de police.
Des policiers en colère jettent leurs menottes au sol en réaction aux annonces de Castaner.
Ils dénoncent la stigmatisation de la profession et la suppression de la méthode d’interpellation dite «d’étranglement». pic.twitter.com/7g8Z4lC3Cv
— Remy Buisine (@RemyBuisine) June 11, 2020
Une technique jugée dangereuse
« Elle a été jugée dangereuse par le groupe de travail conjoint dirigé par les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationales, chargé en janvier dernier par le ministre de l’Intérieur de passer en revue l’intégralité des gestes et techniques d’intervention des forces de l’ordre« , est-il écrit dans un communiqué conjoint de Christophe Castaner et de son secrétaire d’État Laurent Nuñez. « Conformément aux préconisations de ce groupe de travail, cette technique (…) ne sera plus enseignée dans les écoles de police. Elle ne l’est déjà plus en gendarmerie ou dans les rangs de l’administration pénitentiaire », confirment-ils.
« Un groupe de travail sera chargé d’ici le 1er septembre de déterminer les techniques et moyens matériels de substitution, auxquels les fonctionnaires seront alors formés », annoncent MM. Castaner et Nuñez. « Parce qu’il a pu y avoir de l’incompréhension parmi les policiers, il convient de préciser que cela ne remet pas en cause, dans les cas de confrontations physiques avec des individus qui opposent une résistance, la possibilité de réaliser une prise arrière de façon à amener l’individu au sol pour le menotter », ajoutent-ils.
? Christophe Castaner annonce l’abandon de « la méthode de l’étranglement » pic.twitter.com/cbiMh2KP5U
— BFMTV (@BFMTV) June 8, 2020
Pistolets « taser » et caméras piétons
Une expérimentation territoriale du pistolet à impulsion électrique (PIE) dernière génération – dont la généralisation n’a pas été demandée par les syndicat selon le communiqué – sera également menée. Il est également prévu la généralisation des caméras-piétons « dont la technologie doit monter en gamme ».
Pour remplacer la méthode de l’interpellation par étranglement, Christophe Castaner pourrait généraliser le port du Taser, un pistolet qui envoie une décharge électrique allant jusqu’à 50 000 volts… pic.twitter.com/kEOtbBm0Ie
— AJ+ français (@ajplusfrancais) June 11, 2020
« Une connerie », « une maladresse » de langage
Devant les syndicalistes, Christophe Castaner avait reconnu en outre « une connerie », « une maladresse » de langage quand il a annoncé lundi la suspension de tout fonctionnaire en cas de « soupçon avéré » de racisme selon les syndicalistes. Cette suspension conservatoire ne peut être décidée qu’en cas de « faits avérés », insistent de nouveau MM. Castaner et Nuñez.
« On sait bien que Christophe Castaner n’a pas pris la parole lundi de sa propre initiative mais parce que le président de la République le lui a demandé », avait fait valoir Patrice Robeiro du syndicat Synergie (officiers), en rappelant la demande des syndicats à être reçus par le chef de l’État. Jeudi 11 juin, Christophe Castaner a reçu les représentants syndicaux des gardiens de la paix et vendredi ceux des officiers et des commissaires.
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