Mohamed Hichem M., l’Algérien de 24 ans soupçonné d’avoir fait exploser un colis piégé à Lyon vendredi, a reconnu devant les enquêteurs avoir fait allégeance au groupe Etat islamique, a-t-on appris jeudi de source judiciaire, confirmant une information de TF1/LCI.
« Peu loquace » depuis son arrestation lundi, le principal suspect de l’attentat de Lyon a fait de premiers aveux après quarante-huit heures de garde à vue: c’est lui qui a conçu le colis piégé dont l’explosion a fait treize blessés légers vendredi, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
Plusieurs éléments du dossier étaient accablants. L’enquête a notamment pu déterminer que « le profil génétique identifié sur les éléments de l’engin retrouvé sur les lieux de l’explosion correspond à celui du principal suspect », selon une autre source proche du dossier.
Colis piégé à Lyon : Mohamed Hichem Medjdoub dit avoir agi au nom de Daech. https://t.co/tG3yrl2dlh
— Le Livre Noir de l’Islamisme (@LivreNoirIslam) 30 mai 2019
Lors des perquisitions menées au domicile familial d’Oullins, dans la proche banlieue lyonnaise, « des éléments susceptibles d’entrer dans la composition du TATP (un explosif, ndlr) ont été retrouvés », selon cette même source. L’exploitation du matériel informatique saisi au cours des perquisitions avait « mis en évidence des recherches sur internet relatives au jihad et à la fabrication d’engins explosifs ».
Le jeune homme, interpellé lundi matin à la descente d’un bus dans le 7e arrondissement de Lyon, était inconnu de la plupart de ses voisins de sa résidence d’Oullins, avalisant la piste d’une personnalité très discrète. Voire « très renfermée », comme le décrit la source proche du dossier.
« Tous les matins il partait soi-disant à son boulot. Mais on ne savait pas qu’il ne travaillait pas en fait », a admis un voisin de pallier. Seul un résident l’a décrit comme « plutôt agréable, serviable » qui « faisait du sport ».
D’abord présenté comme un « étudiant en informatique », Mohamed Hichem M. était en réalité « sans activité ». L’école lyonnaise où il était supposé être inscrit a précisé qu’il n’avait jamais fait partie de l’établissement. « Il y a deux ans, il s’était ‘désinscrit’ avant la rentrée suite au refus de la délivrance de son visa. »
« Il avait des visas de court séjour et il a fait ensuite une demande de visa étudiant pour rentrer dans une école. Il n’a pas eu de visa étudiant », a confirmé de son côté M. Castaner. Sur son profil LinkedIn, il se décrit comme « développeur », étudiant de l’université d’Oran Es-Sénia. Sur sa photo de profil, il apparaît très souriant, le visage orné de fines lunettes et d’une barbe de trois jours.
Vendredi vers 17H30, un jeune homme à vélo, avec casquette et lunettes de soleil, avait déposé devant une boulangerie d’une rue piétonne un sac en papier contenant des vis, des billes de métal, des piles, ainsi qu’un circuit imprimé et un dispositif de déclenchement à distance. L’explosion de ce colis piégé avait suscité une forte émotion à Lyon, épargnée jusqu’à présent par les attaques jihadistes.
Les enquêteurs ont pu suivre son itinéraire à vélo grâce au croisement de la vidéosurveillance des communes de Lyon et Oullins. L’exploitation de ses données téléphoniques et des achats effectués sur Internet a également permis de remonter jusqu’à lui. Lors de son interpellation lundi matin par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police judiciaire lyonnaise, il n’a pas opposé de résistance.
Sa garde à vue et celle de son frère se poursuivaient jeudi dans les locaux des services antiterroristes à Levallois-Perret, près de Paris, tandis que celles de leurs parents ont été levées en début d’après-midi, « en l’absence d’élément les incriminant à ce stade », a indiqué par ailleurs le parquet de Paris.
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