Condamnation de Marine Le Pen : prison avec sursis pour des menaces de mort contre la juge Bénédicte de Perthuis

Par Epoch Times avec AFP
10 avril 2025 10:35 Mis à jour: 10 avril 2025 10:45

La justice a condamné mercredi à huit mois de prison avec sursis un internaute de 76 ans pour outrage et provocation au meurtre pour un message en ligne contre la présidente du tribunal ayant condamné la cheffe de file du RN Marine Le Pen.

Ce retraité, qui a également écopé d’une amende de 3000 euros, avait publié au lendemain du jugement un message sur son compte X avec une photo de guillotine accompagnée de la légende « Ce que mérite cette sal*pe ».

En chemise à carreaux et doudoune sans manche, ce sympathisant de droite nationaliste, un pied-noir né en 1948 en Algérie française et arrivé à l’âge de 14 ans en métropole, a essayé à l’audience de convaincre que son message ne constituait pas une menace envers la magistrate Bénédicte de Perthuis.

La photo de la guillotine, « pour moi c’était un symbole de la justice et je voulais dire que certains magistrats peut-être mériteraient d’être jugés », s’est défendu cet ancien directeur d’entreprise informatique, au ton maniéré contrastant avec la virulence vulgaire de son activité en ligne.

« Tout dire » sur les réseaux sociaux ?

Devant les enquêteurs, le mis en cause, qui réside en région parisienne, a mis le message sur le compte de la « colère » et soutenu qu’on peut « tout dire » sur les réseaux sociaux. Le tribunal a suivi sur la peine de prison les réquisitions du parquet à l’encontre du mis en cause, au casier judiciaire vierge, mais alourdi l’amende à son encontre.

« En France, il y a des gens qui se sont fait trancher la tête, qui se sont fait décapiter. Derrière son téléphone chez soi, bien au chaud, certes on ne prend pas de risque, mais c’est une perche tendue à des gens violents ou qui auraient des problèmes mentaux », a estimé le procureur dans son réquisitoire.

« On n’est pas face à un compte suivi par des milliers de ‘followers’. La portée de ses propos est quasiment nulle », a relativisé l’avocate de la défense. Au moment du procès, le message litigieux ne comptait que 200 vues.

Les magistrats font l’objet de menaces virulentes

Le 31 mars, Marine Le Pen a été condamnée à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique, et à une amende de 100.000 euros, ainsi qu’à une inéligibilité immédiate de cinq ans qui compromet sa candidature à l’élection présidentielle de 2027.

Le tribunal a estimé qu’elle était au « cœur » du système de détournements de fonds publics mis en place pour payer des salariés de son parti, le Rassemblement national (RN), avec l’argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d’euros, entre 2004 et 2016. Au total, 24 personnes ont été condamnées dans ce dossier, en plus du RN.

Depuis le délibéré, les magistrats ayant rendu la décision sont la cible de menaces très virulentes ayant mené au placement sous protection policière de la juge Bénédicte de Perthuis.

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