Suspendue de toute fonction pendant 6 mois en 2016 pour avoir détourné des fonds publics à travers le remboursement indu de frais de taxi exorbitants, Agnès Saal vient d’être nommée « haut fonctionnaire à l’égalité, la diversité et la prévention des discriminations auprès du secrétaire général du ministère de la Culture ».
Directrice générale du centre Pompidou entre 2007 et 2014, puis présidente de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) de mai 2014 à avril 2015, Agnès Saal avait défrayé la chronique en passant des dépenses de taxi exorbitantes en notes de frais dont plusieurs relevaient en réalité de déplacements privés.
Des sommes astronomiques
Pendant ses 10 mois à l’Ina, le montant des notes de taxi accumulées par Agnès Saal avait atteint près de 24 000 euros selon Le Figaro.
Une somme correspondant à 685 courses, dont plus de la moitié aurait bénéficié à son fils, ses deux filles et sa tante « Lucette » selon un article du journal Sud Ouest daté de juin 2016.
Les avocats de Mme Saal avaient fait savoir que leur cliente avait fini par rembourser une partie des sommes indûment passées en notes de frais.
Mais le scandale provoqué par les révélations liées à ses dépenses de VTC avait contraint l’ancienne dirigeante de l’Ina à démissionner.
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— Sud Ouest (@sudouest) 31 août 2018
Condamnée à deux reprises pour « détournement de fonds publics »
Convaincue de détournement de fonds publics par le tribunal correctionnel de Créteil en avril 2016, elle avait été condamnée à régler une amende de 4500 euros.
Mme Saal avait également été condamnée à verser 5500 euros au titre des dommages et intérêts et des frais de justice à l’association de lutte contre la corruption Anticor, qui s’était portée partie civile pendant le procès.
Quelques jours plus tard, elle avait à nouveau été condamnée pour détournement de fonds publics par le tribunal correctionnel de Paris dans une affaire similaire portant sur la période au cours de laquelle elle dirigeait le centre Georges-Pompidou.
Bien qu’elle ait présidé aux destinées de Beaubourg entre 2007 et 2014, les remboursements indus qui lui étaient reprochés ne portaient que sur une période d’un an et demi.
Le montant des frais de taxi remboursés pendant ce court laps de temps s’élevait, là aussi, à quelque 24 000 euros. Agnès Saal avait cette fois-ci écopée d’une amende de 3000 euros assortie de 3 ans de prison avec sursis.
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— franceinfo (@franceinfo) 30 août 2018
Suspendue de la fonction publique avant d’être réintégrée
Deux affaires largement médiatisées qui avaient poussé François Hollande, chef de l’État à l’époque, à suspendre Mme Saal de la fonction publique pendant 2 ans, dont 6 mois ferme sans traitement, en janvier 2016.
L’ancienne élève de Sciences Po et de l’École nationale d’administration (ENA) avait finalement été réintégrée au sein du ministère de la Culture pendant l’été 2016, en tant que chargée de mission auprès du secrétariat général.
Mais cette « mise au placard est sur le point de s’achever. Selon un arrêté du Premier ministre et du ministre de la Culture publié mercredi dernier au Journal Officiel, Agnès Saal vient d’être nommée « haut fonctionnaire à l’égalité la diversité et la prévention des discriminations auprès du secrétaire général du ministère de la culture ».
Un poste qu’elle occupera à compter du 1er septembre 2018, et ce, pour une durée de trois ans.
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