Une mère qui ne dispose d’aucun moyen pour faire garder sa fille s’est entendu dire qu’elle ne pourrait plus revenir faire ses courses accompagnée de la fillette, du fait des mesures mises en place par l’hypermarché pour limiter « le risque de propagation du virus ».
Âgée de 25 ans, Mathilde est une mère célibataire qui élève seule sa petite fille de quatre ans à Jonchery-sur-Vesle (Marne), une commune de moins de 2000 habitants située à l’ouest de Reims.
Si elle a bien tenté de faire ses courses en ligne depuis la mise en place des mesures de confinement édictées par le gouvernement, elle a rencontré des difficultés pour passer commande auprès de son hypermarché.
« À chaque fois que je veux faire un drive, l’application ne fonctionne pas, le site est saturé », a confié Mathilde aux journalistes de France 3.
Après avoir essayé de commander en ligne, sans succès, la mère de famille a décidé de se rendre au magasin pour faire ses achats le lundi 23 mars.
« Ça faisait quatre jours que j’essayais sans succès, je n’avais pas d’autre choix que de me déplacer », souligne-t-elle.
Dans la matinée, la Joncavidulienne remplit une attestation de déplacement et emmène sa fille au Leclerc. Mais une fois devant l’hypermarché, un agent de sécurité lui affirme qu’il ne peut pas la laisser pénétrer à l’intérieur de l’enseigne.
« Arrivée devant le magasin, le vigile sort en tendant les bras et il me dit : ‘Non je ne peux pas vous laisser entrer. C’est interdit aux enfants.’ »
La mère de famille tente alors d’exposer sa situation au vigile : « J’ai dit que je n’avais personne pour garder ma fille et que je venais simplement faire mes courses. »
Compréhensif, l’agent de sécurité accepte finalement d’en parler au directeur de l’hypermarché. Après s’être entretenu brièvement avec le responsable du magasin, il retourne voir Mathilde.
« Il n’y a pas le droit aux enfants. Le directeur accepte exceptionnellement, juste pour aujourd’hui, de vous laisser passer, mais ça ne sert à rien de revenir, car c’est la seule et unique fois », lui aurait alors déclaré le vigile.
« Le vigile m’a dit : ‘La prochaine fois ce sera non.’ » ajoute la jeune femme, qui souligne qu’elle n’a pourtant « aucun moyen » de faire garder son enfant « pendant le confinement ».
« Je fais comment pour manger ? » s’interroge Mathilde. « Comment font les familles monoparentales ? Ce n’est pas comme si c’était rare ce genre de situation familiale de nos jours », ajoute la Joncavidulienne.
« Arrivée devant le magasin, le vigile sort en tendant les bras et il me dit : non je ne peux pas vous laisser entrer. C’est interdit aux enfants. »
– Mathilde, mère célibataire d’une petite fille de 4 ans – @France3CA https://t.co/fanYykwl3o— Mélanie Cousin (@mlaniecousin) March 24, 2020
La direction du Leclerc affirme que les familles monoparentales auront une dérogation
Si elle comprend les mesures mises en place par l’hypermarché dans le cadre de l’épidémie de coronavirus, Mathilde estime néanmoins qu’une solution devrait lui être proposée pour qu’elle puisse faire ses courses alimentaires et compte sur la compréhension de l’enseigne.
« Je n’allais pas faire du shopping là, simplement acheter de quoi manger. Il faut rester cohérent », observe la jeune femme.
« Le problème se reposera, c’est une certitude, car si on reste confiné pendant plusieurs semaines, je devrais retourner faire des courses », ajoute-t-elle.
Contactée par France 3, la direction du Leclerc de Jonchery-sur-Vesle a indiqué qu’elle avait décidé« d’appliquer le principe d’une personne par caddie afin de limiter le risque de propagation du virus ».
« Les familles monoparentales peuvent toutefois effectuer leurs courses en magasin, si elles ne disposent pas d’autres solutions », précise la direction.
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