Rare dans sa parole, Vincent Bolloré s’est présenté le 13 mars devant la commission d’enquête parlementaire sur l’attribution des fréquences de la TNT, commission créée à la demande du groupe La France insoumise.
Durant plus de deux heures d’audition sous serment, Vincent Bolloré, actionnaire principal du groupe Vivendi qui détient notamment Canal +, CNews et C8, a répondu aux questions des députés. « J’inspire la peur seulement à des gens qui ne m’ont jamais vu. » leur a-t-il d’abord répondu. «Je suis démocrate-chrétien. Je suis pour la démocratie et la vie de la nation » rappelant que ces ancêtres se battaient déjà pour protéger des points d’eau contre des envahisseurs anglais et espagnols durant le Moyen Âge. « Chrétien, ce n’est pas un vilain mot, cela fait référence à la charité et l’espérance, cela coule dans mes veines » a-t-il voulu préciser.
« Honnêtement je n’inspire la peur à personne, que je [connaisse], j’inspire la terreur à des gens qui ne m’ont jamais vu », affirme Vincent Bolloré, qui critique le rôle de sa « réputation » créée par certains « journaux » ou « lettres ».#DirectAN #Bolloré pic.twitter.com/I5Q4iWl15j
— LCP (@LCP) March 13, 2024
La commission d’enquête voulue par LFI a montré le visage d’un milliardaire français de 71 ans très affable, répondant poliment aux questions et essayant d’expliquer la réputation qu’une partie des médias lui a mis sur le dos : «Je suis le paratonnerre et le bouc émissaire de journaux qui sont toujours les mêmes. »
L’ancien patron d’entreprise a affirmé qu’il n’intervenait pas sur les contenus des chaînes et a nié vouloir promouvoir « une idéologie » d’extrême droite. « Je ne suis pas du tout un Attila […] Je n’inspire la terreur à personne que je connais », a-t-il assuré.
« Je ne suis jamais intervenu dans les contenus, en aucune façon », assure Vincent Bolloré. « C’est la tarte à la crème. »#DirectAN #Bolloré pic.twitter.com/f4MkZtgbro
— LCP (@LCP) March 13, 2024
À l’origine d’une pétition pour le non-renouvellement de la fréquence de CNews, la députée écologiste Sophie Taillé-Polian l’a attaqué sur le respect de ses obligations par la chaîne: « Les fake news y sont légion ». Mais « l’ensemble des conventions sont respectées, de ce que je sais », a répondu Vincent Bolloré (CNews est boycottée par des personnalités de gauche, qui l’accusent d’un manque de pluralisme en refusant en même temps de répondre à leurs invitations).
« Le groupe est tellement vaste, que vous pouvez lui faire dire n’importe quoi. L’autre jour quelqu’un m’a dit : ‘Vous êtes LFI. MM Caron, Boyard, travaillent chez vous' » a commenté Vincent Bolloré. « Le livre de Mme Binet de la CGT sortait chez Grasset, ce matin, qui est chez moi » , Sophie Binet qui refuse catégoriquement de répondre aux questions de Cnews lors des manifestations car le groupe appartient à M. Bolloré.
« Le groupe est tellement vaste, que vous pouvez lui faire dire n’importe quoi. L’autre jour quelqu’un m’a dit : ‘Vous êtes LFI. MM Caron, Boyard, travaillent chez vous' », répond Vincent Bolloré. « Le livre de Mme Binet de la CGT sortait chez Grasset, ce matin, qui est chez moi. » pic.twitter.com/XS6Xm8Rlmn
— LCP (@LCP) March 13, 2024
Selon lui, CNews est « un succès » car la chaîne « raconte la vérité, reçoit tout le monde, enfin en tout cas tous ceux qui veulent y aller, et que c’est aujourd’hui un espace de liberté », en précisant que « CNews n’est pas une chaîne d’opinion, mais d’information, le Conseil d’État et l’Arcom le disent. »
À la question du député Renaissance Quentin Bataillon: « Êtes-vous le grand organisateur d’un grand projet idéologique et politique », l’homme d’affaire a répondu avoir « des convictions, mais les contenus du groupe Canal n’ont qu’un objectif : servir ses abonnés ou ses téléspectateurs. »
Questionné sur la manière dont il a repris en main Canal+, il répond : « En 2015, j’ai changé pas mal d’équipes parce qu’ils n’avaient pas envie de changer de train de vie. C’étaient des gens habitués à vivre dans le luxe. […] Quand je suis arrivé à Canal j’ai stoppé la fête. Avant le champagne coulait à flot entre Cannes et Monaco. Nous avons fait 400 millions d’euros d’économies.»
« Quand je dis que c’était la fête chez Canal ; 95 % des gens avaient des petits salaires et travaillaient avec vigueur. Mais le dessus du panier, c’était la fête au village », confie Vincent Bolloré. Il évoque son rôle de « bouc-émissaire » lors des changements opérés par le groupe. pic.twitter.com/TI5yjmX16R
— LCP (@LCP) March 13, 2024
Il a été rappelé que l’animateur Cyril Hanouna, auditionné le 14 mars, est un habitué des polémiques et contribue largement aux sanctions du groupe. « En dépit d’amendes, en dépit de problèmes, Cyril Hanouna est toujours dans les chaînes. Je vais vous dire, tout le monde (dans le groupe) a envie de le garder, donc ce n’est pas un problème uniquement de fidélité personnelle (…) Il faut vous demander pourquoi il rassemble plus de deux millions de téléspectateurs tous les soirs » a précisé l’entrepreneur breton confirmant sa fidélité à l’animateur vedette de C8. « Est-ce qu’il y a de l’idéologie chez Cyril Hanouna? Je ne suis pas sûr, je crois qu’il y a une liberté, une joie”.
Vincent Bolloré sur @Cyrilhanouna : « Tout le monde a envie de le garder. » « C’est son succès qui le protège. Cyril Hanouna, c’est plus de 2 millions [de téléspectateurs] tous les soirs. »#DirectAN #Bolloré pic.twitter.com/Ik7cUmGu6A
— LCP (@LCP) March 13, 2024
Plus généralement, selon lui « le succès des chaînes de Canal et la liberté de ton de Canal gênent ». En déclarant que « si une des chaînes du groupe était retirée » de la TNT lors du renouvellement pour 2025, cela poserait un problème pour « l’ensemble » et « serait une marque de défiance » à l’égard d’un « champion national ». Le rendez-vous est donné.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.