La Russie a intenté vendredi une action en justice pour contester le blocage par l’Australie de la construction d’une nouvelle ambassade russe près du Parlement australien, a déclaré à l’AFP un porte-parole du gouvernement australien.
La Russie a décidé de « contester la validité de la législation pour des raisons constitutionnelles » devant la Haute Cour d’Australie, plus haute juridiction du pays, a indiqué ce porte-parole.
« Le fait que la Russie conteste la validité de la législation n’est pas une surprise », a-t-il ajouté. « Cela fait partie du plan russe. »
Un risque d’espionnage
La semaine dernière, l’Australie a pris des mesures juridiques radicales pour empêcher la Russie de construire sa nouvelle ambassade à deux pas du Parlement, après des mises en garde des services de renseignement contre un risque d’espionnage.
« Nous agissons rapidement afin de nous assurer que le site ne devienne pas un lieu de présence diplomatique formelle », a déclaré le Premier ministre australien, Anthony Albanese.
Un individu campe sur place
En parallèle de la plainte déposée, au moins un fonctionnaire russe dont l’identité est inconnue campe depuis vendredi sur le site du chantier où la nouvelle ambassade devait être construite. Vêtu d’un pantalon de survêtement et d’un blouson, l’homme, qui a été filmé en train de fumer, occupe un petit cabanon de sécurité au milieu des mauvaises herbes et des débris de chantier.
Des sources gouvernementales australiennes ont confirmé que l’individu d’âge moyen bénéficiait d’une protection diplomatique, mais l’AFP n’a pas été en mesure de le retrouver dans la liste officielle des représentants russes en Australie. La police locale surveille le site mais s’est pour le moment gardée d’appréhender l’homme, car cela pourrait déboucher sur un conflit diplomatique avec Moscou.
Anthony Albanese a décrit « un type qui se tient dans le froid sur un brin d’herbe à Canberra ». Il « n’est pas une menace pour la sécurité nationale », a-t-il dit. Cette semaine, les températures nocturnes dans la capitale australienne sont descendues bien dessous de zéro degré.
Citée par les agences de presse russes, l’ambassade russe a fait état de plusieurs « employés » de la mission diplomatique restant sur le site afin d’« assurer la sécurité du bâtiment de la section consulaire, qui a déjà été construit et est presque opérationnel, et des matériaux de construction ». Les employés en question, dont le nombre et l’identité n’ont pas été précisés, « restent dans un préfabriqué qui se trouve sur le site depuis le début du chantier », a ajouté l’ambassade. La mission russe a aussi démenti les informations de presse selon lesquelles la police australienne a tenté d’expulser les employés qui campent sur place.
La Russie loue depuis 2008 à une agence du gouvernement fédéral australien cette parcelle qui se situe à environ 400 mètres du Parlement à Canberra, et a obtenu en 2011 un permis pour y construire sa nouvelle ambassade. Après la décision australienne d’empêcher finalement la construction de la nouvelle ambassade, le Kremlin avait dénoncé une « manifestation d’hostilité » qui appellerait une réponse « réciproque » de Moscou. Les nouvelles dispositions australiennes n’empêchent pas la Russie d’être présente en Australie au niveau diplomatique, seulement de s’implanter aussi près du siège du pouvoir législatif.
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