Aux États-Unis, grâce aux campagnes de santé publique et aux avancées médicales, plusieurs maladies graves, dont certaines défigurantes, ont été éradiquées. Les programmes d’immunisation ont eu raison de la poliomyélite, qui paralysait autrefois des milliers d’Américains chaque année. En 1999, le dernier hôpital pour lépreux du pays a fermé ses portes, en Louisiane. Une campagne mondiale, combinant notamment la vaccination et la surveillance, a permis d’endiguer la variole. La tuberculose, cette affection dont les ravages ont marqué des décennies de littérature, semblait vaincue grâce aux antibiotiques. Les épidémies de rougeole, qui surviennent encore de temps à autre, concernent un nombre restreint de personnes sur un territoire limité et sont faciles à contenir.
Cependant, depuis peu, certaines de ces maladies infectieuses oubliées – mais toujours redoutables – ont commencé à réapparaître aux États-Unis. Pendant deux années consécutives, des analyses ont détecté la présence de polio dans des échantillons d’eau de New York. L’automne dernier, la lèpre est réapparue en Floride. Des cas de paludisme y ont également été rapportés.
Les autorités sanitaires affirment ne pas savoir exactement pourquoi ces maladies infectieuses refont surface. L’une des causes possibles, que les autorités craignent évoquer, pourrait être liée à la présence de millions d’immigrants entrés clandestinement au pays ces dernières années. Le plus souvent originaires de pays où ces maladies rares persistent et dont les programmes de vaccination sont inadéquats, ces derniers pourraient être porteurs de ces maladies.
« Les cas récents de polio et de lèpre ont presque certainement été importés aux États-Unis », déclare le Dr Jay Bhattacharya, médecin et chercheur à l’université de Stanford. Ce dernier est connu pour avoir vivement critiqué les narratifs officiels sur le Covid-19 lors de la pandémie, et qui se sont avéré par la suite effectivement erronés.
Au cours de la pandémie de Covid-19, l’administration Biden s’est montrée très en faveur de la vaccination obligatoire. Or, elle est aujourd’hui très avare de commentaires sur les liens possibles entre la résurgence de certaines maladies infectieuses et la porosité des frontières des États-Unis, à laquelle sa politique d’immigration est largement associée.
Ni les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ni le ministère américain de la Sécurité intérieure n’ont voulu discuter de cette question avec RealClearInvestigations (RCI). Les procédures régulières d’immigration exigent des demandeurs qu’ils soient vaccinés contre un grand nombre de maladies. Or, le ministère de la Sécurité intérieure reconnaît ne pas détenir de dossiers de vaccination pour les millions de personnes entrées au pays depuis l’assouplissement des contrôles frontaliers – instigué par l’administration Biden depuis son entrée en fonction, en janvier 2021.
« Ce n’est pas comme s’il y avait une ‘Typhoid Mary‘, mais c’est quelque chose que les gens observent et à laquelle ils réfléchissent, même s’ils ne veulent pas en discuter publiquement », a déclaré Art Arthur du Centre d’études sur l’immigration (Center for Immigration Studies), où la politique frontalière de l’administration Biden est contestée.
L’inaction des agences fédérales n’empêche pas certains responsables locaux de tirer la sonnette d’alarme face aux enjeux de santé publique qu’impose l’immigration massive. En avril 2023, le docteur Ashwin Vasan, commissaire à la Santé de la ville de New York, a mis en garde qu’au moins la moitié des immigrants illégaux qui ont afflué dans la ville ne sont pas vaccinés contre la polio. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce virus potentiellement paralysant et mortel demeure endémique dans deux pays, l’Afghanistan et le Pakistan. Depuis le retrait des États-Unis de l’Afghanistan en 2021 – qui s’est avéré chaotique – par l’administration Biden, quelque 90.000 Afghans ont émigré aux États-Unis dans le cadre de l’opération « Allies Welcome ».
Il n’est pas certain que ces migrants satisfont l’obligation d’être vaccinés contre la poliomyélite. Le ministère de la Sécurité intérieure n’a pas répondu à la question de savoir si, dans le cadre des procédures d’immigration accélérées, les dossiers médicaux des Afghans qui ont quitté leur pays avant la reprise du pouvoir par les talibans, ont été examinés.
La mise en garde du Dr Vasan ciblait directement la frontière sud des Etats-Unis, qui a connu des franchissements records sous l’administration Biden.
« Plus de 50.000 personnes sont arrivées à New York l’année dernière, peu après avoir franchi la frontière entre les États-Unis et le Mexique », écrit-il dans une lettre de 11 pages. « Je vous écris maintenant pour souligner à quel point il est essentiel que les professionnels de la santé considèrent un large éventail de facteurs lorsqu’ils font face à des demandeurs d’asile. »
Citant des épidémies de varicelle dans des refuges pour les immigrants illégaux, le Dr Vasan note également la présence de nouveaux arrivants originaires de pays, ou qui ont traversé des pays, où la tuberculose est présente, avant d’arriver aux États-Unis.
Le département de la Santé de la ville de New York n’a pas répondu à une demande de commentaires de RCI, ni à une demande d’entretien avec le Dr Vasan. Toutefois, les chiffres ne font qu’augmenter depuis la publication de la lettre. Depuis le printemps 2022, plus de 100.000 immigrants illégaux sont arrivés dans la ville de New York, dont plus de 67.200 vivaient dans des logements financés par le contribuable à la fin du mois de novembre 2023, selon le New York Times.
En 2022, le premier cas de polio enregistré aux États-Unis depuis 2013 a été diagnostiqué dans l’État de New York. La victime est seulement décrite comme un « homme non vacciné« . Toujours en 2022, le poliovirus a été décelé dans les réserves d’approvisionnement en eau de quatre comtés de l’État de New York, dont Long Island et la ville de New York. En 2023, la présence du virus a également été décelée dans le comté de Rockland, selon l’État.
Aux États-Unis, la vaccination contre la polio fait partie du « programme de vaccination systématique des enfants », où quatre doses sont recommandées par les CDC. Les adultes ayant grandi aux États-Unis sont vaccinés, selon l’agence.
Le dernier cas de polio, avant celui récemment rapporté à New York, remonte à 1979. Depuis novembre 2022, les CDC ont commencé à analyser les eaux usées de certains secteurs afin de déceler la présence, ou non, du poliovirus, disparu depuis longtemps des États-Unis. L’agence ne fournit pas de réponses aux questions concernant ces analyses. Elle fournit des informations au sujet du Covid-19 et la variole du singe (monkeypox), cette dernière touchant principalement la population homosexuelle.
Une étude approfondie, explorant toutes les voies de transmission possibles et essayant de retracer l’origine des virus, est chose courante chez les « chasseurs de virus ». Supposer que les millions de personnes arrivant aux États-Unis puissent, par inadvertance, être porteuses d’une maladie infectieuse, n’est qu’une possibilité parmi d’autres. L’origine de certains virus demeure un mystère. Par exemple, jusqu’à présent, les chercheurs n’ont pas été en mesure de déterminer l’origine du tristement célèbre virus Ebola en Afrique équatoriale.
Des « pays historiquement atypiques »
La situation aux États-Unis est d’autant plus compliquée que le ministère de la Sécurité intérieure ne sait pas où vivent les quelque 7,5 millions d’immigrants illégaux, arrivés au pays depuis l’entrée en fonction du président Biden. Les individus qui ont été interceptés par les agents de la patrouille frontalière et dont le dossier a été traité, ont des dates de comparution devant les tribunaux fixées des années à l’avance. De nombreuses personnes dont le statut d’immigration est incertain ne sont pas couvertes par une assurance maladie et se tiennent le plus à l’écart possible des représentants de l’État. Ainsi, même si les États-Unis lançaient un programme de vaccination, ils ne sauraient où concentrer leurs efforts.
Par ailleurs, l’afflux historique d’immigrants clandestins sous l’administration Biden concerne également une diversité de pays beaucoup plus large qu’antérieurement. Le ministère de la Sécurité intérieure utilise l’expression « pays historiquement atypiques » pour décrire la diversité de pays d’origine des migrants, en dehors du Mexique et de l’Amérique centrale. Entre 2011 et 2022, le nombre d’interceptions annuelles impliquant des personnes entrées clandestinement, originaires de pays historiquement atypiques, est passé de moins de 8000 à près d’un million. Au cours de la première moitié de l’année 2023, plus de la moitié des interceptions officielles – n’incluant pas ceux que les patrouilleurs appellent les « fugitifs », et pour lesquels peu d’informations sont disponibles – ont concerné des personnes originaires de pays historiquement atypiques. Or, les maladies infectieuses, « oubliées » aux États-Unis, demeurent un problème de santé publique dans les deux hémisphères, et beaucoup de ces pays disposent de programmes de vaccination beaucoup moins robustes que la plupart des pays occidentaux développés.
En 1988, lorsque l’OMS a lancé l’initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, le poliovirus sauvage était présent dans 125 pays. Aujourd’hui, la zone où il demeure endémique est réduite à l’Afghanistan et au Pakistan, les cas les plus récents ayant été rapportés le long de la frontière de près de 2575 km qui sépare les deux pays, selon les CDC. Selon l’agence, les campagnes de vaccination se sont avérées problématiques sous le régime des talibans fondamentalistes islamiques. Dans « certaines régions du sud et du nord-est », les vaccins oraux « ne sont autorisés que dans les dispensaires, les mosquées et les sites de vaccination contre la polio ».
En mars 2023, Al Jazeera a rapporté que les talibans autoriseraient un programme de vaccination des enfants contre la polio. Or, les données précises sur le taux de vaccination global du pays demeurent incertaines. L’OMS estime que 76% des enfants afghans ont été vaccinés contre la polio.
Toutefois, certains pays ont des couvertures vaccinales encore plus basses. Par exemple, le 30 novembre 2023, quelque 700 personnes, dont un grand nombre de Sénégalais et de Nigérians, sont entrées aux États-Unis à la frontière du Texas. Seuls 63% des enfants sénégalais sont vaccinés contre la polio, et diverses fièvres, ainsi que les hépatites et le paludisme sont également endémiques dans ce pays. La rougeole, dont les États-Unis ont déclaré l’éradication en 2000, y est également problématique. L’OMS estime que 22 millions d’enfants n’ont pas reçu leur premier vaccin contre la rougeole en 2022 et que plus de la moitié d’entre eux vivent dans dix pays seulement. Ces derniers figurent tous sur la liste des pays d’immigration « historiquement atypiques ».
Aux États-Unis, le nombre de cas de rougeole a augmenté, passant de 13 à 121 cas individuels, de 2020 à 2022, selon les CDC. Les récentes épidémies dans l’Ohio et l’Illinois sont toutes survenues chez des enfants non vaccinés, selon les autorités sanitaires de ces États. L’âge et la nationalité des victimes ne sont pas divulgués. Toutefois, dans le pays d’origine de nombreux immigrants récemment entrés clandestinement aux États-Unis, la couverture vaccinale contre la rougeole est inférieure à 70%.
Bien que peu de responsables de santé publique tirent la sonnette d’alarme, certains craignent qu’une méfiance à l’égard des vaccins n’ait surgie dans le sillage de la pandémie, rendant les Américains plus vulnérables à la résurgence de maladies infectieuses, voire mortelles. Par exemple, depuis de nombreuse années, la prévalence de la syphilis est en augmentation aux États-Unis, mais a connu une hausse particulièrement marquée pendant la pandémie.
Depuis 2020, le Covid-19 monopolise l’attention des bureaucrates de la santé publique, ce qui s’est traduit par des lacunes dans d’autres domaines de la santé, selon certains experts.
« Toutes ces maladies sont plus répandues en partie à cause des politiques de confinement, car elles ont détourné les ressources allouées et l’attention du monde entier sur les priorités usuelles de contrôle de la propagation de ces maladies infectieuses mortelles », déclare le Dr Bhattacharya, faisant référence à la rougeole et à d’autres maladies.
De même qu’il n’existe pas de remède contre la polio, il n’existe pas de vaccin contre certaines maladies infectieuses. Par exemple, le paludisme, une maladie causant une forte fièvre, transmise à l’homme par les moustiques – qui a fait plus de victimes que la fièvre jaune lors de la construction du canal de Panama – demeure endémique dans les zones tropicales. Sa rare présence, lorsque décelée aux États-Unis, fait généralement suite à un voyage à l’étranger ou à un déménagement, selon les responsables de la santé en Floride.
Le porte-parole du ministère de la Santé de Floride, Jae Williams, a déclaré à RCI que l’origine exacte de nombreuses épidémies de maladies infectieuses du « Sunshine State » demeurent inconnues. Toutefois, l’augmentation considérable du nombre d’immigrants clandestins pourrait être un indice.
« Il s’agit toujours d’une possibilité, et nos cas les plus récents de paludisme semblent être une souche d’Amérique centrale », déclare-t-il.
En d’autres termes, le paludisme pourrait avoir être introduit au États-Unis par un nouvel arrivant, ou par un individu ayant voyagé dans une région touchée et en est revenu.
Selon M. Williams, au cours de l’été 2023, des cas de lèpre ont été rapportés dans le centre de la Floride, bien que l’origine exacte demeure un mystère. L’âge, le sexe et la nationalité des victimes ne sont pas divulgués au public. La plupart de ceux qui ont contracté cette maladie infectieuse et défigurante n’ont été décrits que comme des « employés de paysagement« . Certains ont émis l’hypothèse que les tatous sont à blâmer. Or, les tatous ne sont pas nouveaux dans la région. Selon cette théorie, la bactérie de la lèpre, qui nécessite généralement un contact prolongé pour être transmise, et contre laquelle la plupart des êtres humains ont développé une immunité au fil des millénaires, se trouve dans la terre où se vautrent les tatous, et les cas de lèpre déclarés parmi les « employés du paysagement » seraient liés à la présence de ces animaux qu’ils auraient croisés.
Toutefois, la lèpre n’est pas endémique en Floride. Elle est principalement répandue dans certaines régions d’Asie du Sud-Est, d’Afrique équatoriale et du Brésil.
« L’afflux de personnes pose assurément un problème et constitue toujours un risque », a déclaré M. Williams. « Mais nous ne savons pas vraiment ce qu’il en est. »
Néanmoins, les questions sont de plus en plus fréquentes. Le 19 décembre 2023, Ashley St. Clair, commentatrice conservatrice, a déclenché une tempête sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, en affirmant que l’avion, du vol Delta, qui l’a conduit de Phoenix à New York, était bondé d’individus qui avaient récemment été interceptés, libérés puis emmenés à l’aéroport par la patrouille frontalière.
« Les pilotes, les employés de la compagnie aérienne et les passagers veulent savoir: quels examens médicaux ont été faits? », a-t-elle écrit.
Delta n’a pas répondu aux questions de RCI concernant les informations qui lui ont été communiquées sur ses passagers.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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