Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a récemment dénoncé une étude « à charge » après la publication d’un rapport décrivant « une politique institutionnelle » destinée à évincer de l’espace public parisien des personnes « indésirables », soit des jeunes racisés issus de milieux populaires.
La Défenseure des droits avait publié le 9 avril un rapport, commandé au centre de recherche sur les inégalités sociales de Sciences Po, qui relève un ciblage « discriminatoire » visant des personnes jugées « indésirables » sur la base de « l’âge, le genre, assignation ethno-raciale et précarité économique ».
Cette étude décrypte également « la pratique de la multi-verbalisation » en région parisienne sur la base d’une quarantaine d’entretiens réalisés avec des jeunes multi-verbalisés entre janvier 2019 et juin 2024 et qui vivent majoritairement intramuros.
Une enquête controversée
Dans un courrier adressé à la Défenseure des droits daté du 16 avril, que l’AFP a pu consulter lundi, Laurent Nuñez dénonce une méthodologie qui « apparaît plus que discutable » : selon lui, cette enquête serait « menée exclusivement à charge » et fonderait « ses résultats sur des propos déclaratifs sans jamais interroger l’institution policière ». Il a également regretté que l’institution du Défenseur des droits se fasse le relais de travaux ne faisant état « d’aucun caractère scientifique ».
Dans un autre courrier daté du 18 avril, à l’attention des députés cette fois et dont l’AFP a également eu connaissance, le préfet invite les élus à « adopter la plus grande prudence et réserve » face à un document qui, selon lui, « affirme l’existence au sein de la police nationale d’une politique institutionnelle qui vise à évincer de l’espace public parisien des catégories de population définies par l’institution policière comme ‘indésirables’ « .
Ces propos, assure Laurent Nuñez, sont « éminemment diffamatoires » et participeraient selon lui à « encourager la défiance envers les institutions étatiques ».
« Plus que leur remise en cause aveugle et le discrédit récurrent, ces policiers ont besoin d’être soutenus », conclut M. Nuñez, évoquant sa « franche indignation » face à ces travaux.
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