Le sommet annuel sur le changement climatique s’est ouvert à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan. La COP29 qui se tient du 11 au 22 novembre, a pour principal enjeu de fixer le montant de l’aide climatique des États développés pour les pays en développement afin qu’ils se développent sans charbon ni pétrole.
Le thème de la coopération entre États est en filigrane de tous les sujets de cette conférence organisée par l’ONU et l’Azerbaïdjan. « Il est temps de montrer que la coopération mondiale n’est pas au point mort. Elle est à la hauteur du moment », a lancé le patron de l’ONU Climat, Simon Stiell.
L’enjeu principal de cette COP est de fixer le montant de l’aide climatique des États développés pour les pays en développement afin qu’ils se développent sans charbon ni pétrole, et puissent affronter plus de canicules et d’inondations. Aujourd’hui de 116 milliards de dollars par an (en 2022), l’aide climatique future doit être plus que décuplée, selon les pays pauvres. Mais les Occidentaux jugent les ordres de grandeur avancés irréalistes pour leurs finances publiques.
Le président de la COP29 Moukhtar Babaïev a évoqué des « centaines de milliards » dans son discours d’ouverture, mais aucun négociateur n’a dévoilé ses cartes.
Ces promesses de persévérance collective n’ont pas empêché un embarrassant raté des négociations dès le début de la conférence : les États s’opposent sur l’ordre du jour officiel, ce qui bloque tout.
Motif : plusieurs pays, dont la Chine et l’Inde, ne veulent discuter de l’application de l’accord de la COP28 que sous l’angle de la finance. Alors que la COP de Dubaï, l’an dernier, a aussi fixé des objectifs pour lancer la sortie des énergies fossiles.
Autre point de discorde : la Chine exige, s’exprimant également au nom du Brésil, de l’Inde et de l’Afrique du Sud, d’ajouter le sujet des barrières commerciales unilatérales liées au climat, visant principalement l’Union européenne.
À quelques mois du retour au pouvoir de Donald Trump, le représentant de Joe Biden à la conférence a promis lundi que l’action climatique se poursuivrait aux États-Unis. Mais la perspective du retrait américain de l’accord phare de Paris (2015), pour la seconde fois, affaiblit la parole des négociateurs de la première puissance mondiale.
Les COP ont déjà vécu cela sous le premier mandat de Donald Trump (2017-2021) : à l’époque, des États fédérés, des villes et des entreprises avaient promis de compenser, au moins en partie, les reculs au niveau fédéral. « Même si le gouvernement fédéral américain sous Donald Trump met en pause l’action climatique, le travail pour contenir le changement climatique se poursuivra aux États-Unis », a déclaré John Podesta, émissaire américain pour le climat, lors d’une conférence de presse.
« La COP29 est un moment de vérité pour l’accord de Paris », a lancé M. Babaïev, ministre azerbaïdjanais de l’écologie, et ancien cadre de la compagnie pétrolière nationale, Socar, en ouverture lundi.
Seule une poignée de dirigeants du G20 seront présents
Environ 51.000 participants sont accrédités, selon l’ONU Climat. Nombre d’ONG critiquent la tenue de la conférence dans un pays qui célèbre le pétrole comme un « cadeau de Dieu », et où les autorités ont arrêté et poursuivent plusieurs militants environnementaux.
Il ne faudra qu’une signature à Donald Trump, à son entrée à la Maison Blanche le 20 janvier, pour rejoindre l’Iran, le Yémen et la Libye hors de l’accord quasi-universel adopté à Paris en 2015.
Les Européens jurent qu’ils redoubleront d’efforts pour compenser le retrait américain, mais peu sont à Bakou. Et seule une poignée de dirigeants du G20 seront présents.
L’argent public du Nord, aujourd’hui à 69% des prêts selon l’OCDE, permet de construire des centrales solaires, d’améliorer l’irrigation, de construire des digues ou d’aider les agriculteurs face aux sécheresses. Mais l’ambiance dans les pays riches est à l’austérité (en Europe) ou le désengagement international (aux États-Unis).
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