La Corée du Nord semble subir une nouvelle famine. Elle y est habituée, mais la situation est peut-être désormais proche de celle qui en 1994/1997 y sévit avec des estimations du nombre de victimes qui varient de 0,6 à 3,5 millions de morts sur une population totale de 22 millions, par la faim ou à la suite de maladies liées à la famine. Une réunion plénière exceptionnelle du 8e comité central du Parti du travail au pouvoir a été ouverte le 26 février pour se consacrer à l’urgence alimentaire. Déjà, des cas de personnes mortes de faim ont été rapportés dans diverses régions. Les rations quotidiennes des soldats auraient été réduites.
Les autorités nord-coréennes mettent leur situation sur le dos de la sécheresse. Mais elles n’en seraient pas là si elles consacraient moins d’argent à leur programme nucléaire militaire, si elles ouvraient leurs frontières et surtout si elles redonnaient toute la place à une économie de libre marché.
Après 2012, face à une situation alimentaire alarmante, Kim Jong-un avait entrouvert la porte à une gestion privée. Mais l’économie nord-coréenne reste entièrement collectivisée, administrée, déresponsabilisée. Le résultat est inévitable. Face à la famine, en 1921, Lénine a instauré la NEP, laissant « au capitalisme une place limitée pour un temps limité », pour redynamiser le pays. De même, à Cuba, les frères Castro autorisaient sporadiquement la culture privée de mini parcelles agricoles et la vente de produits sur les marchés pour soulager la population de la famine avant que, les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, la situation alimentaire se dégrade à nouveau dès que ces autorisations prenaient fin.Les marchés libres ne sont pas parfaits, mais les idéologies marxistes sont meurtrières. La Chine, le Venezuela, le Nicaragua… devraient aussi y réfléchir.
Article écrit par Jean-Philippe Delsol. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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