Mécontents de trouver la porte de leur salle de prière cadenassée, quelques dizaines de fidèles ont décidé de se rassembler devant la mairie de Nanterre pour faire entendre leur voix.
Le vendredi 13 mars, trente à cinquante fidèles musulmans se sont rassemblés devant le parvis de l’hôtel de ville de Nanterre pour protester contre la fermeture de leur salle de prière.
Aménagée au sein du foyer des Sorbiers, dans le quartier du Chemin-de-l’Île, la salle a été fermée dans l’urgence par le bailleur social Adoma dans le cadre de la propagation du Covid-19 sur le territoire français.
Mécontents de ne pas avoir été prévenus et d’avoir trouvé porte close le jeudi 12 mars, les membres des associations « Zaitoun » et « L’Olivier du savoir » ont d’abord pensé à organiser une prière de rue devant la mairie avant de changer d’avis et de se contenter de se rassembler sur le parvis.
« Cette initiative est incompréhensible, d’autant que nous n’y sommes pour rien. Cette salle appartient à Adoma et c’est ce bailleur qui a décidé, sans avertir personne, de fermer toutes ses salles pour s’associer aux dispositions de lutte contre le coronavirus », confie l’entourage du maire de Nanterre Patrick Jarry dans les colonnes du Parisien.
« On souhaite tout simplement obtenir une salle de prière digne de ce nom »
Si les fidèles qui se sont rassemblés devant l’hôtel de ville sont conscients que la municipalité n’est pas responsable de la fermeture de la salle de prière du foyer des Sorbiers, ils ont toutefois décidé de saisir l’occasion pour faire entendre leur voix.
S’estimant « oubliés », voire « négligés » quant aux conditions dont ils disposent pour exercer leur foi, ils ont ainsi tenu à se rappeler au bon souvenir de la mairie à deux jours du premier tour des élections municipales.
« On prie dans une salle d’une capacité d’accueil de cent personnes, alors que le quartier abrite l’une des communautés musulmanes les plus importantes de la ville. On souhaite tout simplement obtenir une salle de prière digne de ce nom. L’option privilégiée est d’acheter un bien disponible au sein du quartier du Chemin-de-l’Île et de pouvoir y développer des activités comme du soutien scolaire », explique un fidèle.
A Nanterre, le coronavirus met les fidèles musulmans du Chemin-de-l’Ile à la rue #HautsDeSeine https://t.co/mnJw0MwVWU
— Le Parisien | 92 (@LeParisien_92) March 13, 2020
Un sujet qui doit désormais être évoqué la semaine prochaine lors d’une réunion dont le principe a été accepté par la municipalité.
« La ville de Nanterre a toujours été ouverte au dialogue avec la communauté musulmane. Seulement, on ne pense pas cette communauté à l’échelle d’un seul quartier mais d’une ville tout entière », soulignent les collaborateurs de Patrick Jarry.
La mairie déjà favorable à l’extension d’un autre lieu de culte
Il y a quelques mois, la municipalité de Nanterre a déjà donné son feu vert à l’extension de l’institut Ibn Badis. Situé au niveau de l’avenue Clémenceau, il regroupe une mosquée et une école privée musulmane.
Si l’opération est menée à son terme, l’Institut devrait ainsi pouvoir s’agrandir en achetant les locaux du centre de formation des adultes (Afpa) situé à proximité.
Une option qui lui permettrait de doubler la capacité d’accueil de la mosquée, celle-ci passant de 1500 à 3000 personnes, et de devenir l’un des plus grands lieux de culte musulman des Hauts-de-Seine.
« Il n’y a encore rien d’acté mais la vente de ce bâtiment est effectivement l’option privilégiée. Elle a été validée par les élus de la majorité réunis en bureau municipal, mais il reste beaucoup de détails à régler et il faut encore que tout soit voté en conseil municipal avec l’ensemble des élus », expliquait l’entourage du maire de Nanterre à l’automne dernier.
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