Pour éviter la promiscuité face à l’épidémie du virus du PCC, 11 500 prisonniers ont été libérés avant la fin de leur peine.
« Une situation sans précédent », annonce la garde des Sceaux. Le nombre de détenus dans les prisons françaises a diminué de 11 500 depuis le 16 mars en raison de la crise du coronavirus, faisant chuter le taux de population carcérale en dessous de 100%, a déclaré mercredi la ministre de la Justice Nicole Belloubet.
« Nous comptons 61 100 détenus, à la date du 23 avril, pour 61 109 places. La population détenue a ainsi diminué de 11 500 personnes depuis le 16 mars », a annoncé au Monde la garde des Sceaux, évoquant « une situation sans précédent ». « Le taux d’occupation moyen des prisons est désormais inférieur à 100% des capacités », a-t-elle poursuivi. Les établissements pénitentiaires étaient confrontés depuis des années à une surpopulation chronique, ce qui a valu à la France d’être condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) en janvier.
Le virus du PCC, connu communément comme le nouveau coronavirus, s’est déclaré à Wuhan, en Chine, vers le mois de novembre. Il s’est répandu dans le monde entier à cause du Parti communiste chinois (PCC) qui a tout fait pour le dissimuler.
Libérés en fin de peine
Pour Mme Belloubet, « cette diminution s’explique majoritairement par la réduction de l’activité pénale liée à la baisse de la délinquance dans le contexte du confinement ». De plus, 5 300 détenus qui étaient « à quelques semaines de la fin de leur peine » ont été libérés.
Cette mesure de libération anticipée, prise afin d’éviter une crise sanitaire et sécuritaire en détention, a soulevé de vives critiques. Mais selon la ministre, « nous ne comptons que quatre réincarcérations de personnes qui n’ont pas respecté l’assignation à domicile dont ils avaient fait l’objet pour exécuter la fin de leur peine ».
« Pas favorable » à une loi d’amnistie
Dans cette interview, Nicole Belloubet redit qu’elle n’est « pas favorable » à une loi d’amnistie. Concernant l’encellulement individuel, qui est inscrit dans la loi depuis 1875, elle estime que « cet objectif doit être tempéré ».
Sur ce sujet, Cécile Marcel, directrice de la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP), regrette « le manque de volonté politique » alors que « ce qui paraissait inatteignable est devenu en peu de temps réalisable ».
Concernant le taux d’occupation carcérale, Mme Marcel « salue une situation inédite » mais s’inquiète d’une « remontée en flèches des incarcérations » quand les juridictions reprendront le travail. « Nous aurions alors raté une opportunité inédite », met-elle en garde.
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Inégalités entre les prisons
Elle souligne aussi « une inégalité » entre les établissements sur les taux d’occupation. Dans des maisons d’arrêt, où sont incarcérés les prisonniers en détention provisoire et les courtes peines, « on voit encore des détenus à trois par cellule ». L’OIP cite le cas de plusieurs maisons d’arrêt en Ile-de-France, dont Villepinte où le taux d’occupation est de 143% ou Meaux (157%) le 27 avril.
Selon la chancellerie, le taux d’occupation en maison d’arrêt était au 23 avril de 113% en moyenne contre 140% au 16 mars.
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