Le coronavirus entraîne un retard dans le diagnostic et la prise en charge des cancers

Par Léonard Plantain
27 octobre 2020 19:48 Mis à jour: 27 octobre 2020 19:48

Alors que depuis son apparition, l’épidémie de coronavirus entraîne déjà un retard dans le diagnostic, la prise en charge et le traitement des malades du cancer, la nouvelle hausse des cas de Covid-19 alarment la Ligue contre le cancer.

La Ligue contre le cancer vient de lancer à nouveau l’alerte. Selon le docteur Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer : « Dès la mise en place du confinement le 17 mars, la totalité des dépistages systématiques des cancers du col de l’utérus, du sein ou encore de la prostate ont été totalement interrompus jusqu’au mois de juin », explique-t-il à FranceInfo.

Problème, 64 000 diagnostics étaient attendus au cours de cette période et seulement la moitié a été réalisée, précise Axel Kahn. Ainsi, environ 30 000 cancers n’ont pas pu être détectés. Alors en voyant une nouvelle vague arriver, les craintes reviennent.

En effet, lors de la première vague, des opérations jugées non urgentes ont été repoussées pour faire face aux nombreux cas de Covid-19. Et depuis, beaucoup n’ont « pas été reprogrammés », déplore la Ligue contre le cancer.

Le nombre de dépistages pourrait donc de nouveau prendre du retard, voire diminuer encore plus, entraînant des complications qui auraient pu être évitées.

De plus, avec le climat actuel, de nombreux patients hésitent à se faire examiner par un spécialiste. Selon Julien Taieb, cancérologue et chef du service d’oncologie digestive de l’hôpital européen Georges-Pompidou : « Avec le confinement, beaucoup ne sont venus nous consulter qu’en septembre », ajoutant que ses équipes ont vu « la réapparition d’états catastrophiques, avec une prise en charge de métastases cérébrales que nous voyons rarement dans nos pathologies de cancers digestifs », relate CNews.

« L’hôpital n’est pas un lieu dangereux. La chimiothérapie ne favorise pas le Covid, et le Covid ne donne pas non plus une forme plus grave au cancer », explique Julien Taieb, qui conseille vivement aux patients de continuer à venir se faire dépister et traiter.

Aussi, bien que l’impact réel de la pandémie sur la prise en charge des cancers soit pour l’heure impossible à chiffrer de manière précise, l’institut Gustave-Roussy craint « une augmentation de la mortalité par cancer de 2 à 5 % dans les cinq prochaines années ».

Un avis partagé par Julien Taieb qui, pour éviter que la situation s’aggrave, insiste : « Il faut continuer à venir à l’hôpital, car il est important de prendre en charge cette maladie en temps et en heure », conclut-il.

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