Où trouver des cigarettes ou un adaptateur pour le téléphone, comment laver son linge? Les rapatriés de Wuhan (Chine) en France ont pris leurs marques samedi dans le centre de vacances où ils seront confinés deux semaines, tentant de faire face à quelques problèmes pratiques.
Au lendemain de leur retour en France, les 179 personnes qui doivent passer 14 jours à l’isolement par mesure de précaution contre le coronavirus se sont vues remettre un thermomètre. Deux fois par jour, idéalement avant le petit-déjeuner et avant le dîner, elles devront prendre leur température et la communiquer aux infirmières chargées de leur suivi médical.
Profiter d’une vue sur la mer pour immortaliser le lever du soleil
Hormis cette formalité, les rapatriés ont quartier libre à l’intérieur du centre de vacances de la petite station balnéaire de Carry-le-Rouet (sud-est de la France), à une trentaine de kilomètres de la ville de Marseille… à condition de porter un masque.
Dès le matin, certains ont profité d’une vue sur la mer pour immortaliser le lever du soleil, d’autres se promenaient dans le complexe hôtelier ou s’offraient un peu de lecture en extérieur par un temps très doux.
« Il y a pire comme endroit », sourit au milieu de cris d’enfants enjoués Marc Zyltman, responsable Croix-Rouge sur le site. « La solution de facilité aurait été une caserne désaffectée » pour la quarantaine, explique-t-il à l’AFP, mais les autorités françaises ont préféré choisir un lieu où la période de confinement sera la moins désagréable possible.
« Il faut que le site soit agréable à vivre car les gens vont y passer 14 jours », confirme M. Zyltman.
#Coronavirus : les quelques 200 Français rapatriés seront isolés pendant 14 jours dans ce centre de vacances de Carry-Le-Rouet.
? Sur place, certains habitants sont inquiets.
? #JT1213 @bdelombre pic.twitter.com/psSP7gDIrW
— Info France 3 (@infofrance3) January 31, 2020
Aucune des personnes en confinement ne présente de symptôme
Partie de volley-ball pour les ados, pâte à modeler pour les plus petits, espace de convivialité pour les adultes autour d’un café: le centre de vacances a davantage l’allure d’une colonie de vacances que d’hôpital ou d’un centre de santé.
A ce stade, aucune des personnes en confinement ne présente de symptôme pouvant laisser supposer une infection au nouveau coronavirus. Deux cas suspects, identifiés à la sortie de l’avion en provenance de Chine vendredi, ont été dans la foulée testés négatifs à l’hôpital de La Timone à Marseille.
Le personnel médical présent à Carry-le-Rouet comprend une vingtaine de personnes — médecins, infirmiers, psychologues — épaulés par des militaires de la sécurité civile et 30 volontaires de la Croix-Rouge, notamment chargés des questions logistiques.
Au premier jour de confinement, certains rapatriés avaient samedi surtout des préoccupations d’ordre pratique après une arrivée en France dans la précipitation: comment laver son linge? Comment changer ses yuans contre des euros? Où se procurer des cigarettes? Un service de conciergerie a été mis en place samedi pour répondre au mieux aux besoins des rapatriés.
Avant le départ témoignages
#Coronavirus – #Chine: des centaines de Français à #Huwan sont sur le point d’être rapatriés vers l’Hexagone.
1ère étape, le consulat de France où ils accomplissent les formalités avant de se rendre à l’aéroport pour un décollage au milieu de la nuit. https://t.co/zHYclzlcpQ pic.twitter.com/Jtmih9SDMv
— Ghassan Basile (@gnbasile) January 30, 2020
« Hier soir, ils étaient fatigués, c’est bien normal. Les gens sont allés tranquillement se coucher après le repas du soir. Maintenant, la vie reprend son cours, et ça se passe plutôt bien », poursuit Marc Zyltman.
Samedi, aux abords du centre Vacanciel, les gendarmes continuaient de surveiller étroitement l’unique entrée du site, au milieu d’une pinède, dans une calanque à plus de 3 kilomètres du centre-ville de Carry-le-Rouet.
Les parents d’un étudiant rapatrié sont venus lui apporter un sac de voyage contenant des vêtements propres. Ils ont dû laisser le sac à la grille du centre, aux gendarmes présents.
Le père s’est dit rassuré que son fils soit pris en charge en France, ajoutant que ce dernier leur avait parlé d’une ambiance « plutôt conviviale ». « Je pense qu’ils sont tous soulagés d’être là, dans de très bonnes conditions », a-t-il assuré à la presse devant le centre.
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