Cet arbre avait été bouturé à partir de l’arbre qu’Anne Franck voyait depuis l’appartement clandestin d’Amsterdam où elle était cachée de 1942 à 1944.
Dans la nuit de samedi à dimanche 2 août, l’arbre, un marronnier qui avait été offert au village de Pianello par la Maison d’Anne Franck, a été vandalisé quelques heures avant l’événement « In Giru à l’Arburu » (« autour de l’arbre »), une journée de débats, de conférences et de concerts dédiée à la mémoire de la Shoah et contre l’antisémitisme organisée depuis quatre ans à Pianello en Corse.
L’écorce du tronc a été arrachée, ce qui menace potentiellement la survie de l’arbre.
Aucune revendication et aucune inscription
Interrogée sur le possible caractère antisémite de l’acte, Caroline Tharot, procureure de la République de Bastia a déclaré qu' »une enquête pour dégradation volontaire d’un bien destiné à la décoration publique, confiée à la gendarmerie, est en cours ». Mme Tharot a précisé qu’il « n’y avait aucune revendication et aucune inscription, juste la dégradation constatée d’une grande partie du tronc de l’arbre ».
Arrivé sur place, Ronan Leaustic, sous-préfet de Corte, a souligné sur France Info 3 : « Notre présence est utile pour rappeler la mémoire, la transmission qui est toute aussi nécessaire aujourd’hui qu’hier. Car si des actes de cette nature sont toujours présents, c’est qu’il y a encore un gros travail à mener pour éveiller les consciences ».
Offert en 2010
Ce marronnier avait été offert en 2010 au village de Pianello par la Maison d’Anne Franck, un musée d’Amsterdam consacré à la jeune fille juive morte dans un camp nazi après avoir été arrêtée aux Pays-Bas. Il avait été bouturé à partir de l’arbre qu’Anne Franck voyait depuis l’appartement clandestin d’Amsterdam où elle était cachée de 1942 à 1944, selon le foyer rural de Pianello et l’association Terra Eretz Corsica Israël qui organisent depuis quatre ans une journée de commémoration autour de cet arbre à Pianello.
L’adolescente juive de 15 ans, dont le journal a été édité à 30 millions d’exemplaires dans le monde, est morte en 1945 au camp de concentration de Bergen-Belsen.
« J’hésite entre la colère et le dégoût »
Plusieurs élus ont condamné cet acte dont le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, qui a écrit sur Twitter : « J’hésite entre la colère et le dégoût devant cet acte abject qui ne saurait néanmoins souiller la mémoire d’Anne Franck et au-delà celle de tous les Corses qui ont eu un comportement admirable devant l’ignominie ».
Le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni ainsi que Jean-Christophe Angelini, maire de Porto-Vecchio et président de l’Agence du développement économique de la Corse, ont également dénoncé cet acte.
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