La monotonie de la vie semble parfois insupportable, surtout lorsque rien ne semble pouvoir l’atténuer. Pourtant, ce n’est pas en prenant de mauvaises habitudes que l’on parvient à surmonter l’ennui de la vie, mais en nourrissant son âme.
Dans son récit Entretien avec un voyageur (A Talk With a Wayfarer), Léon Tolstoï (1828-1910) raconte une conversation entre le narrateur et un inconnu. Ils discutent tout d’abord de la façon dont une mauvaise habitude peut aider à soulager l’ennui. Puis, à la grande surprise et à la satisfaction du narrateur, leur conversation s’oriente vers un sujet plus important.
Un voyageur
Le narrateur de l’histoire sort de chez lui par une belle matinée, avec l’intention de marcher jusqu’à la ville. Il admire la beauté qui l’entoure et éprouve de l’amour pour tous les êtres et toutes les choses du monde.
Au cours de sa promenade, le narrateur remarque un homme qui se tient au bord de la route, un paysan à l’allure robuste, aux cheveux et à la barbe légèrement grisonnants. Il se tient debout patiemment et fume sa pipe, semblant attendre quelqu’un.
Le narrateur s’approche et les deux hommes se saluent. Le narrateur pose alors une question à laquelle le voyageur répond qu’il est étranger à ces lieux.
Voyant l’étranger fumer, le narrateur lui demande alors : « Combien dépensez-vous par an pour fumer ? Trois roubles ou plus si j’ose dire ! » L’homme répond que trois roubles ne suffiront jamais pour fumer et qu’il est prêt à dépenser davantage pour conserver sa vieille habitude.
Le narrateur demande pourquoi le voyageur n’arrête pas de fumer. L’homme répond qu’il s’est habitué à fumer et qu’il ne peut donc pas y renoncer.
Le narrateur affirme que fumer n’est pas une bonne chose et que cela affecte négativement autrui : « En vous voyant fumer, les autres feront de même… surtout les jeunes. Ils diront : ‘Si les vieux fument, c’est que Dieu lui-même nous invite à le faire.’ » Le narrateur souligne même que le fils du paysan suivra les traces de son père.
Le soin de l’âme
Le voyageur reconnaît que ces affirmations ne sont que trop vraies, mais il dit que la vie est ennuyeuse sans sa pipe. Il explique : « Quand on s’ennuie, on fume. C’est là que réside le malheur. (…) C’est ennuyeux ! Parfois, c’est tellement ennuyeux (…) tellement ennuyeux (…) tellement ennuyeux ! »
Le narrateur explique au voyageur qu’il existe un bien meilleur moyen de lutter contre l’ennui : « Le meilleur remède est de penser à son âme. » En entendant ce conseil, le voyageur répond d’une manière qui émeut le narrateur aux larmes.
À travers cette histoire, Tolstoï aborde une vérité importante à laquelle tout le monde devrait réfléchir. La richesse de la vie vient de la richesse de l’âme, comme le rappelle le voyageur en disant : « L’âme est la chose la plus importante. » L’auteur suggère comment l’état de l’âme d’un homme affecte les personnes, les lieux et les choses qui l’entourent.
Tolstoï encourage l’attention portée à l’âme car, comme le dit Victor Hugo dans Les Misérables : « Il y a un spectacle plus grand que la mer, c’est le ciel ; il y a un spectacle plus grand que le ciel, c’est l’intérieur de l’âme. »
Il est parfois possible de voir une grande âme, même à travers des vêtements en lambeaux, un comportement médiocre, de mauvaises habitudes ou un statut social inférieur, parce qu’une grande âme brille par sa bonté et sa beauté.
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