La pandémie a énormément perturbé la vie normale, créant des conflits et des souffrances en d’innombrables manières.
Cela, nous le savons. Mais ce que je ne savais pas, ou ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est l’ampleur des perturbations et le type particulier de conflit que la pandémie allait créer dans les mariages et les relations à long terme.
Au cours de la première année de la pandémie, les couples se sont en fait bien débrouillés. Les conséquences physiques et émotionnelles du virus, le fait d’être enfermés ensemble dans la maison, les pertes subies, la peur, l’anxiété, l’instabilité financière, tout cela a été géré, dans l’ensemble, avec bienveillance et patience. Plusieurs couples, en fait, se sont rapprochés et se sont appréciés davantage au cours de la première année de confinement. Et pourtant, quelque chose a définitivement changé.
Peut-être est-ce la conséquence de tout ce temps passé ensemble, ou de toute cette bienveillance nécessaire, mais ce qui se manifeste dans mon bureau maintenant, c’est beaucoup d’impatience et de conflits. En particulier lorsqu’il s’agit de ce qui est sûr, comment réintégrer la vie et à quel rythme.
Les couples qui ne sont pas d’accord sur le COVID
Chloé et Zach ont des difficultés. Tous deux sont vaccinés mais, pour Chloé, être vaccinée signifie qu’elle a le feu vert pour reprendre une vie normale ; le COVID est dans son rétroviseur. Cela signifie qu’elle peut aller au restaurant et à des événements sans crainte. Elle porte toujours un masque lorsqu’elle se rend à des événements en intérieur mais, pour l’essentiel, elle vit une vie post-COVID. Son mari Zach, quant à lui, ne fait pas confiance au vaccin comme sa femme. Il est toujours inquiet à l’idée de contracter des infections et évite tous les événements en intérieur, même masqués.
Lorsque Chloé assiste à des événements en personne, ce qu’elle a commencé à faire (seule), Zach passe plusieurs jours en quarantaine dans leur petit studio afin de ne pas être potentiellement exposé au virus. Son angoisse de tomber malade à cause du COVID n’a été que légèrement atténuée par le vaccin, et il n’est certainement pas prêt à rejoindre sa femme dans la vie normale, ni à profiter de toutes les possibilités qui s’ouvrent…
Dans un autre exemple, Steve a reçu le vaccin dès qu’il est sorti ; il n’y a jamais réfléchi. Il comprenait que le vaccin n’était peut-être pas infaillible, mais il estimait que les avantages l’emportaient largement sur les risques. Steve faisait confiance à ce que disaient les scientifiques et les organismes de santé et était prêt à retrousser ses manches et passer à autre chose. Il est particulièrement enthousiaste à l’idée de pouvoir voyager à nouveau avec sa femme, car c’est l’une de leurs activités préférées en tant que couple.
Lynn, en revanche, qui a grandi dans un pays autoritaire, était d’un avis différent. L’idée de devoir recevoir un vaccin et présenter des papiers pour pouvoir participer à la vie quotidienne la rendait méfiante et craintive. De plus, elle suivait un régime alimentaire rigoureusement sain qu’elle décrivait comme un mode de vie sans toxines. Elle ne voulait tout simplement pas du vaccin dans son corps.
Tout cela pour dire que Steve a été vacciné et que Lynn ne l’a pas été.
Apprendre à accepter des vérités différentes
Je ne suis pas ici pour discuter si ces choix concernant le COVID sont justifiés ou pas. Pour chacune de ces personnes, le virus et le vaccin ont suscité des expériences et des sentiments très différents, qui étaient tous réels et vrais pour la personne qui les vivait. Chacune de ces personnes bien éduquées et bien informées avait entendu la science et les arguments dans tous les sens. Elles savaient déjà tout ce que je pouvais leur dire en ce qui concerne les statistiques et les études.
Le problème qui nécessitait une attention immédiate était le fait que leurs croyances et leurs sentiments différaient au sujet du vaccin et les empêchaient de reprendre leur vie de couple d’avant le COVID. Ils ne pouvaient plus aller au restaurant, assister à des événements, voyager, ni faire aucune des choses qu’ils avaient l’habitude d’avoir du plaisir à faire ensemble. Ils ne pouvaient pas vivre en couple dans le monde, soit parce qu’ils n’avaient pas été vaccinés, soit parce qu’ils ne se sentaient pas en sécurité pour le faire.
En conséquence, le partenaire qui est prêt à réintégrer la vie éprouve généralement du ressentiment, du jugement et de la colère à l’égard de son partenaire pour le priver de la possibilité de profiter à nouveau de la vie. L’expérience de leur partenaire est quelque chose qui doit être corrigé (par moi, espère-t-il). En même temps, il ressent de la peur et de la tristesse à l’idée de perdre son partenaire, la personne qu’il veut voir l’accompagner dans la vie normale.
Simultanément, le partenaire qui choisit de ne pas se faire vacciner, ou qui reste inquiet même en étant vacciné, se sent jugé, blâmé et considéré comme anormal. Il a l’impression que son expérience n’est pas entendue ni acceptée et il se sent rejeté.
Mon intention dans cette situation, qui apparaît de plus en plus fréquemment ces jours-ci, n’est pas de persuader qui que ce soit de sa vérité ou de le convaincre d’une autre vérité que celle qu’il détient. Il s’agit plutôt d’aider le couple à trouver un moyen d’être ensemble avec ses vérités différentes, de réinventer comment ils seront un couple dans leur nouvelle vie post-COVID, si cela est possible.
Si vous vous trouvez dans cette situation, concernant le COVID ou tout autre choix de vie très important, la première chose à retenir est que vous n’êtes pas le gardien de la Vérité. Ce n’est pas à vous de décider ce que l’expérience de votre partenaire est ou devrait être. Ce qui est vrai pour vous est vrai et ce qui est vrai pour votre partenaire est également vrai, même si ces deux vérités sont radicalement différentes.
Le début d’une nouvelle relation consiste à joindre ces deux vérités différentes par un « et », et non un « mais ». Tant que vous serez incapable d’écouter la vérité de votre partenaire avec curiosité et un certain degré d’amabilité, vous ne pourrez pas progresser. La première étape consiste donc à écouter la vérité de votre partenaire, à essayer de comprendre son expérience, sans la juger, la blâmer ou la considérer comme anormale. Ne pas lui reprocher de vous retenir (tous les deux) dans la vie, en supposant que s’il le voulait il pourrait avoir une vérité différente de celle qu’il possède. Cette vérité que vous rejetez, peu importe ce que vous en pensez, appartient à quelqu’un que vous aimez et c’est donc une vérité que vous devez être capable de permettre d’exister.
La deuxième étape consiste à parler de la façon dont vous voulez être ensemble ou s’il existe un moyen d’être ensemble avec vos vérités différentes. Existe-t-il d’autres moyens de s’apprécier mutuellement en tant que couple, de ressentir du plaisir et de l’intimité ? Ce sont des conversations difficiles, mais qui doivent avoir lieu. Si votre partenaire n’est pas disposé, pour l’instant, à vous rejoindre dans le monde, ou à accueillir votre expérience telle qu’elle est, que signifiera cette nouvelle réalité pour votre couple ? Quelles sont les pertes qui accompagneront cette nouvelle réalité ? Il faut reconnaître et respecter ces pertes sans les rejeter.
En même temps, rappelez-vous que quelle que soit la situation actuelle, elle est éphémère. Votre relation existait avant le COVID, elle peut exister et existera après la fin de cette étape ; c’est-à-dire si vous avez le courage de permettre à votre réalité, à la réalité de votre partenaire et à votre nouvelle réalité de couple d’exister dès maintenant, tel qu’elles le sont.
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