Une réunion avec les chefs de parti, suivie d’une allocution solennelle : Emmanuel Macron fait le point jeudi après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, en quête « d’unité de la Nation » face aux divisions politiques et aux risques d’importation du conflit en France.
Le chef de l’État, accompagné de la Première ministre Élisabeth Borne, a convié à midi à l’Élysée les dirigeants des 11 formations représentées au Parlement, ainsi que les présidents du Sénat, de l’Assemblée nationale et du Conseil économique social et environnemental. L’ordre du jour est succinct : évoquer la situation « à la suite des actes terroristes commis en Israël ». Dans la foulée, il s’adressera aux Français dans une allocution télévisée à 20h00.
11 Français morts et 18 autres disparus
L’heure est à la gravité. Le bilan des morts de l’attaque lancée samedi par le mouvement islamiste palestinien en Israël dépasse les 1200 morts, tandis que la riposte israélienne dans la bande de Gaza a tué plus de 1200 personnes. Au moins 11 Français sont morts en Israël et 18 autres sont portés disparus, dont plusieurs enfants « probablement enlevés » par le Hamas, selon le gouvernement.
« Face à ces actes de terrorisme dont des Français ont été victimes », le président souhaite « faire un point de la situation » et « recueillir l’avis des chefs de parti » dans un cadre « constructif », dit un conseiller. À huis clos, sans caméras ni collaborateurs.
Selon l’Élysée, le chef de l’État veut favoriser « l’unité de la Nation » au moment où, selon un sondage de l’institut Elabe pour BFMTV, 68% des Français pensent que ce conflit représente un risque de tensions en France. Un risque pris au sérieux par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui a recensé « plus d’une centaine d’actes antisémites » depuis samedi touchant la communauté juive la plus importante d’Europe, avec quelque 500.000 personnes.
Le ministre de l’Intérieur a souligné sur France Inter que « 24 personnes avaient été interpellées » et que Pharos, la plateforme de signalement de la haine en ligne, avait reçu « plus de 2000 signalements ». Mais il a ajouté que « pour les services de renseignement, il n’y a pas dans les quartiers, dans la rue » de signe d’importation du conflit en France.
Condamnation de la classe politique
La France, par la voix d’Emmanuel Macron, a fermement condamné les « attaques terroristes perpétrées par le Hamas » et affirmé son « plein soutien » à Israël, ainsi que son « attachement » à son « droit à se défendre ». Une condamnation globalement reprise par la classe politique, mais avec des nuances, parfois de taille.
La France insoumise est ainsi mise à l’index, y compris par ses alliés de gauche, pour une position jugée ambiguë au sujet du Hamas. La formation a refusé de qualifier directement l’organisation de « terroriste » et a condamné des « crimes de guerre » perpétrés selon elle à la fois par le mouvement islamiste et l’armée israélienne.
Au-delà de cette polémique qui a aggravé la crise déjà ouverte avec ses alliés de la Nupes, une partie de la gauche a reproché au chef de l’État un soutien trop inconditionnel au gouvernement israélien malgré une riposte militaire qui s’annonce très dure.
Un appel à « éviter la situation d’escalade »
Mercredi, Olivier Véran a appelé à « éviter la situation d’escalade » et « protéger les civils ». La France souhaite « une résolution politique du conflit » pour « la recherche d’une paix durable », a plaidé le porte-parole du gouvernement.
Autre fissure, à droite, le président de LR Éric Ciotti va demander jeudi « la suspension de l’aide à l’Autorité palestinienne », tout comme le président du Rassemblement national Jordan Bardella qui l’a soupçonnée sur LCI « d’être détournée par le Hamas ». Mais Emmanuel Macron s’est déjà dit défavorable à tout arrêt de l’aide au développement en assurant qu’elle était très contrôlée.
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