Aurélien Mathieu, un plombier chauffagiste également passionné par la faune sauvage, avait juste eu le temps d’immortaliser la scène. En février dernier, son regard avait croisé celui d’un loup, qui se trouvait non loin des habitations, à Saint-Martial-le-Mont (Creuse).
Les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont pris officiellement en compte les indices recueillis par Aurélien Mathieu, s’appuyant sur la vidéo qu’il avait faite d’un loup solitaire, en février dernier, à Saint-Martial-le-Mont. Il s’agit là, selon eux, du 4e indice de présence du loup en Creuse, depuis 2017, rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine.
« J’ai pris conscience que c’était vraiment un loup »
« Lorsqu’il a tourné la tête et que j’ai vu son regard, c’est là que j’ai pris conscience que c’était vraiment un loup, c’est un regard particulier », raconte Aurélien Mathieu qui a juste eu le temps d’immortaliser la scène. L’animal avait alors, pendant un instant, fixé du regard son observateur, puis s’était enfui.
Après quoi, ce passionné était revenu sur place pour recueillir des indices sur la bête sauvage. « J’ai pu voir dans l’herbe le trajet d’où il venait parce qu’il y avait de la rosée. J’ai pu suivre les empreintes dans le sous-bois, j’ai trouvé des empreintes sur le sentier », raconte Aurélien Mathieu.
Les agents de l’OFB ont effectué de longues vérifications, après avoir visionné la vidéo d’Aurélien Mathieu. « On a analysé de façon plus précise cette vidéo notamment par rapport au morphotype un peu général d’un loup gris et il s’est avéré qu’un bon nombre de critères correspondaient à un loup », indique Alan Riffaud, le chef de service départemental de l’OFB.
« Ce n’est pas anormal de voir quelques individus qui passent »
Ce nouvel indice constitue, depuis 2017, le quatrième prouvant la présence du loup en Creuse. Alan Riffaud précise à France 3 Nouvelle-Aquitaine : « On est sur ce qu’on appelle le front de colonisation de l’espèce lupine en France. Ce n’est pas anormal de voir quelques individus qui passent. Ce sont souvent des jeunes mâles qui vont rechercher de nouveaux territoires. »
Il explique encore que « la zone de présence permanente la plus proche du Limousin, c’est le Cantal où il y a effectivement quelques individus qui ne sont pas organisés en meute, mais présents de façon permanente dans ce département ».
Même si la Fédération des éleveurs d’ovins n’a pas encore relevé de problèmes liés au loup, qui est une espèce protégée, elle s’inquiète toutefois de sa présence dans la région. Le président de la Fédération départementale ovine Michel Bataille s’alarme car les troupeaux sont souvent éparpillés en Limousin. « Pour nous, c’est impossible de surveiller, de protéger tous les troupeaux, on ne peut pas avoir 50 chiens pour fermer les brebis, c’est très compliqué », déclare-t-il. Le débat sera de nouveau ouvert par la Fédération à l’occasion de la présentation de ses conclusions sur la vulnérabilité des systèmes des troupeaux en Limousin, conclut France 3.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.