Croix, statue de la Vierge… Deux anciens enseignants réclament leur suppression dans deux écoles publiques

Par Robin Lefebvre
12 décembre 2024 12:14 Mis à jour: 12 décembre 2024 12:14

Dans deux écoles primaires de l’Aveyron, deux « libres penseurs » essayent de faire disparaître des « signes religieux ostentatoires ». Mais les choses ne sont pas si simples. En effet, l’une est un ancien couvent et pour l’autre, la loi de 1905 n’a aucun effet, selon l’un des maires concernés par la polémique.

Couvrez cette statue que je ne saurais voir. Depuis une dizaine d’années, deux « libres penseurs », comme ils se définissent, réclament régulièrement auprès des autorités locales, du Rectorat et des services de l’État la suppression des « signes religieux ostentatoires » présents dans deux écoles de l’Aveyron. Une présence insupportable pour ces deux défenseurs de la loi de 1905, opposés à leur maintien dans ces établissements publics.

« Je ne me suis jamais résolu à laisser les enfants de l’école publique (de Vailhourles) cernés de croix et de statues religieuses », lance Gérard Olié, l’un des plaignants, à nos confrères de France 3. Cet ancien instituteur mène un combat contre « une croix sur le toit, une croix sur le portail d’entrée, une croix sur le portail arrière, un Christ en croix sur un socle en pierre et une statue de la Vierge entourée de croix colorées ».

L’autre plaignant, Jean-François Hébrard, ancien professeur d’histoire, assure que la présence de ces signes religieux viol l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 car « l’enseignement dans toutes les écoles publiques doit écarter toute référence au confessionnel. Elles sont destinées à recevoir les enfants de toutes origines », explique-t-il.

Des vieux bâtiments

L’énergie déployée par les deux « libres penseurs » pour une application absolue de la laïcité laisse les mairies où sont implantés les établissements concernés perplexes. Christian Chanut, maire de Vailhourles, affirme qu’il n’y a « rien de choquant » puisque l’école est un ancien couvent et qu’il a été acheté « en l’état », ce qui en fait « un élément patrimonial ».

Par ailleurs, la loi de 1905 ne s’appliquerait pas pour l’école du Rougier à Montlaur, selon son maire Patrick Rivemale. « On n’a pas le droit de mettre de signes religieux sur les bâtiments religieux à partir de 1905. Mais ce qui existait avant, ça reste », argumente l’élu aveyronnais.

Dans cette affaire, seule la préfecture de l’Aveyron peut trancher, puisqu’elle exerce le contrôle de légalité. Les conseils municipaux n’ont pas le pouvoir de trancher cette question. Malgré la polémique, la préfecture n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet.

« Cancel culture » ou respect de la laïcité ?

Force est de constater que les signes à mi-chemin entre le culturel et le religieux, liés à l’histoire de France, font actuellement l’objet d’un grand débat dans la société. Cette année, les associations « La Libre pensée » et « La Ligue des droits de l’Homme » ont chacune leur tour attaqué en justice la crèche de la nativité installée à l’intérieur de la mairie de Béziers (Hérault).

De même, la crèche de Noël de la ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales), malgré son succès avec 42.000 visiteurs en 2023, a également été attaquée en justice début décembre. N’oublions pas non plus la statue de Saint-Michel aux Sables-d’Olonne (Vendée) qui avait également fait couler beaucoup d’encre l’année dernière.

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