La culture et les arts émancipent les esprits et sont des moteurs économiques pour le pays. La politique culturelle française est le fruit d’une longue histoire. Certains la font commencer en 1959 à la création du ministère de la Culture sous la direction d’André Malraux. Sa mission était alors de « rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité au plus grand nombre de Français et assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel ». L’idée d’une culture subventionnée par l’État et accessible pour tous remonte en réalité au Grand Siècle, lorsque Louis XIV devenait le protecteur des arts et des sciences et faisait rayonner la culture et les arts français à travers le monde. Qu’en est-il aujourd’hui, quelle place tient cette culture dans notre société ?
La culture, poids lourd de l’économie française
L’économie de la culture et de la création a généré en 2013 plus de 83 milliards d’euros de revenus et 1,3 million d’emplois, soit « le double » de la production automobile – souligne le deuxième Panorama de l’économie de la culture et de la création en France réalisé par le cabinet EY et France Créative et publié fin 2015.
La culture et la création sont donc des forces économiques essentielles pour le pays et se déclinent en dix secteurs : les arts visuels, la musique, le spectacle vivant, le cinéma, la télévision, la radio, le jeu vidéo, le livre, la presse et la publicité et communication. Ces secteurs ont enregistré une croissance de +1,2% entre 2011 et 2013, « supérieure au reste de l’économie française » (+0,9% sur la même période).
Selon France Créative, la culture et la création sont doubles : « Si leur apport à l’économie générale est indéniable, elles sont également et surtout porteuses de valeurs autres que purement économiques : elles donnent du goût, du sens et de la couleur à la vie dans un monde atteint par la morosité ». C’est ce que souligne le Premier ministre Manuel Valls en avant-propos : « La culture, la création sont la richesse, le ciment d’une société. Elles procurent des émotions, rassemblent, éveillent les consciences ».
« La culture est la meilleure réponse à l’obscurantisme »
Interviewé par France24, lors du Forum d’Avignon qui s’est tenu à Bordeaux le 1er avril, l’ancien Premier ministre Alain Juppé, candidat à la primaire à droite pour les présidentielles de 2017, a déploré l’essoufflement de la politique culturelle en France. La culture doit, selon lui, retrouver toute sa priorité au sein de la politique nationale car elle est la meilleure réponse « à l’obscurantisme, au fanatisme et au terrorisme ».
Pour rendre cela possible, le maire de Bordeaux propose un « plan décennal » pour la culture autour du patrimoine, de l’éducation et de la création artistique. Sur ce point, la loi Aillagon votée en 2003 avait donné un coup de pouce au mécénat culturel des entreprises, en accordant des avantages fiscaux aux investisseurs.
L’ancien Premier ministre préconise un acte II pour aller plus loin dans les participations privées au développement culturel. Selon lui, une entreprise n’est pas uniquement un lieu de réalisation de profits, elle a également « intérêt à s’investir dans la culture, parce que c’est une façon de fédérer ses salariés, de leur donner envie de partager un projet collectif et de donner du sens ».
Pour combattre l’obscurantisme, l’« État stratège » propose donc plus d’accessibilité à la culture et plus de liberté de créer, les deux soutenus par des investissements privés favorisés par une fiscalité plus clémente. Le retour d’un « soft power » à la française ?
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