Cyclisme : Cavagna « à l’attaque » après s’être « complètement perdu » lors d’une « année noire »

Par afp
9 janvier 2025 07:04 Mis à jour: 9 janvier 2025 07:05

Rémi Cavagna, un des plus grands rouleurs français de la décennie, explique dans un entretien mercredi à l’AFP comment il s’est « complètement perdu » lors d’une « année noire » chez Movistar et confie ses espoirs de repartir « à l’attaque » avec sa nouvelle équipe Groupama-FDJ.

QUESTION: Comment se passent vos premiers pas avec votre nouvelle équipe ?

Rémi Cavagna : « Super. Je les remercie de m’avoir donné la chance de les rejoindre. J’ai connu une année noire et ils m’ont sorti du pétrin. Je retrouve le sourire. Je suis comme un cadet, un revenant. »

Qu’est-ce qui s’est passé l’année dernière ?

« Il y a eu plein de choses qui ne l’ont pas fait et à la fin, l’équipe n’était pas contente de moi. Moi, je n’étais pas content de l’équipe. C’était mieux pour tout le monde que je parte et je les remercie aussi de m’avoir laissé partir. »

On a l’impression que dès le départ, ça ne marchait pas ?

« J’aurais pu rester chez (l’équipe belge) Quick-Step, j’y étais depuis sept ans et c’était comme une famille pour moi. Mais j’avais envie d’un nouveau challenge, ne pas être déçu dans dix ans en me disant que je n’avais pas vu autre chose. Mais au final, j’ai vécu la pire période de ma carrière. »

Vous étiez méconnaissable ?

« Ma famille, mes proches, tout le monde m’a dit: +mais Rémi, qu’est-ce qui t’arrive ? On ne te voit plus’. Tout ça, c’est vrai. Je me suis complètement perdu. J’ai signé la feuille de présence au départ des courses. Mais au final, Rémi n’était pas en course. »

Vous avez une explication ?

« A l’entraînement, ça allait. Mais en course, je subissais. Ce n’est pas que physique, c’est psychologique aussi. On sait que dans le vélo, c’est tellement difficile que ça se joue à des secondes. Je n’avais même plus envie d’enfourcher le vélo. Je me suis battu pourtant. J’ai tout fait pour m’intégrer. J’ai appris l’espagnol. Au final, avoir appris l’espagnol est tout ce que je retire de positif. »

Revenir en France était une priorité ?

« Non pas du tout. Le but, c’était de sortir de Movistar. J’ai eu plusieurs opportunités. J’ai eu de la chance parce que c’était vraiment tard dans la saison. Et dans le vélo, ça va vite. Il suffit d’une année noire et c’est fini. Groupama-FDJ me voulait vraiment. Tout de suite, j’ai eu un bon feeling. J’ai pu m’exprimer, me relâcher et dire tout ce qui n’allait pas. Mes problèmes physiques sur le vélo. Tout a été fait pour me rassurer. Je me sens vraiment considéré dans l’équipe. Ça me soulage et ça me donne confiance en moi. »

Atterrir dans une équipe française a tout de même un côté rassurant ?

« Ça m’enlève une charge mentale. Mais la vérité c’est que j’avais un a priori sur les équipes françaises. Je n’ai fait que deux équipes dans ma carrière et pas les plus petites. Quick-Step et Movistar. Mais j’ai été agréablement surpris ici: je trouve vraiment un grand professionnalisme sur tous les points. La diététique, la nutrition, la préparation à côté, le matériel. Il y a cette envie de pousser la performance. C’est ça qui me passionne dans le vélo. »

C’est important notamment sur le contre-la-montre, votre spécialité ?

« Oui. Demain, je pars en Angleterre pour faire des tests en soufflerie pour corriger tous les petits détails. Chez Movistar, c’est une discipline que j’ai abandonnée, tout simplement. Là, j’ai repris les séances dures avec le vélo de chrono. Je sens que ça envoie. C’est dans la tête aussi. Quand ça va bien dans la tête, tout va bien. Je pourrais rouler sur un vélo en bois, ça roulerait bien. »

Quel est votre objectif pour cette saison ?

« Je veux me retrouver. Je suis revanchard, j’ai envie de retrouver le Rémi à l’attaque. Je veux gagner, me faire plaisir sur le vélo et d’attaquer, faire des échappées comme je l’ai fait et mener des raids en solitaire à la victoire. Le coureur que je suis, c’est ça. Je sais que j’en ai encore sur la pédale. Je le sens à l’entraînement. Ça va le faire maintenant. »

Propos recueillis par Jacques KLOPP.

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