Des premiers Jeux olympiques d’Athènes en 1896 à ceux de Tokyo-2020, voici une sélection de sportifs qui ont écrit la légende olympique par leurs records, leurs hauts faits et pour beaucoup, leur vie hors du commun.
Cinquième et dernier volet de notre série. Elle reste à ce jour l’athlète féminine la plus titrée de l’histoire: septuple médaillée d’or olympique et 14 fois championne du monde. L’Américaine est devenue une icône du sprint : 100 m, 200 m, 400 m et bien sûr les relais. D’autant qu’elle continue à gagner après être devenue mère en 2018 après un accouchement prématuré qui lui fait frôler la mort.
Surnommée « Chicken Legs » pour ses jambes si fines, la jeune femme gracile (1 m68, 57 kg) est d’une « fragilité trompeuse », soulignait son entraîneur, « car elle a un rapport poids/puissance exceptionnel ».
Deux fois privée de l’or olympique sur le 200 m, son épreuve fétiche, par la Jamaïcaine Veronica Campbell en 2004 et 2008, elle prend sa revanche à Londres en 2012.
Championne également en dehors des stades, elle fait plier l’équipementier Nike en lui faisant prendre l’engagement qu’aucune sportive professionnelle enceinte ne sera plus, comme elle, pénalisée financièrement.
Très croyante, fille de pasteur protestant, Allyson Felix, qui a participé à cinq olympiades, tire sa révérence en 2022, après dix-neuf ans de carrière.
Mijain Lopez, quatre médailles d’or consécutives
Il fait moins parler de lui qu’athlètes et nageurs mais le champion cubain de lutte gréco-romaine a réussi un exploit dans sa discipline : remporter quatre médailles d’or sur quatre JO consécutifs – Pékin 2008, Londres 2012, Rio de Janeiro 2016 et Tokyo 2020.
Les deux premières fois dans la catégorie des moins de 120 kg puis dans celle des moins de 130 kg.
C’est bien simple, il est invaincu depuis un quart de finale à Athènes… en 2004. Il est ainsi entré dans le club très fermé des quadruples médaillés d’or d’affilée dans la même épreuve aux JO, au côté des athlètes Carl Lewis (saut en longueur) et Al Oerter (disque) et est considéré comme le plus grand lutteur de l’histoire.
Et le colosse d’1 m 98, porte-drapeau de la délégation cubaine à chacune de ces olympiades, n’a pas dit son dernier mot et veut un cinquième sacre.
« La vérité est sur le tapis et, je vous le dis, je vais le faire », a déclaré en mars à l’AFP celui qui est surnommé à la fois « le Kid », clin d’oeil ironique à ses dimensions XXL, et « le Terrible » pour son mental de compétiteur.
Mijain Lopez, qui avait raccroché les chaussures de lutte après son titre à Tokyo et fêtera ses 42 ans en août, juste après les JO de Paris, ferait ainsi mieux que la lutteuse japonaise Kaori Icho qui a, elle, vraiment pris sa retraite.
Katie Ledecky, la reine du demi-fond
Tiendra-t-elle son pari ? L’Américaine de 27 ans rêve de devenir à Paris la première nageuse à remporter la même épreuve (le 800 m nage libre) quatre fois de suite aux Jeux olympiques. La championne originaire du Maryland a été particulièrement précoce. Ses parents ont vite vu qu’elle avait la compétition dans la peau.
Alors qu’elle s’est fixée comme premier objectif les Jeux de Rio, elle s’impose dès ceux de Londres, à seulement 15 ans, dans sa course fétiche. Et renouvelle l’exploit aux deux olympiades suivantes.
Juste un incident ou le signe d’une possible fin de règne ? Invaincue depuis 2012, elle a été battue en février par la prodige canadienne de 17 ans Summer McIntosh… Mais celle-ci ne s’alignera peut-être pas dans cette épreuve à Paris.
Quoi qu’il en soit, Katie Ledecky a déjà accumulé les records et fait tomber plusieurs chronos mondiaux. Elle a d’ailleurs détrôné en 2023 la légende Phelps avec 16 titres individuels aux championnats du monde, soit un de plus que son illustre aîné. Sa recette ? « Un équilibre entre exigence et indulgence ».
Simone Biles, remporté sept médailles
Première Afro-Américaine sacrée championne des États-Unis de gymnastique en 2013, à l’âge de 16 ans, elle a, depuis, remporté sept médailles olympiques. Elle est ainsi la gymnaste la plus titrée de tous les temps, au point qu’elle a été surnommée « the GOAT » (« The Greatest of All Time », la meilleure de tous les temps en anglais). Un statut qu’elle assume pleinement en arborant une tête de bouc (« goat » en anglais) sur ses justaucorps pailletés.
Après une pause de deux ans, elle signe en 2023 un retour tonitruant à la compétition, s’octroyant son huitième titre national individuel en dix ans puis son sixième titre mondial. Elle effectue pour l’occasion un double salto arrière, corps carpé, saut jamais réalisé par une femme en compétition.
Et pourtant tout aurait pu s’arrêter à Tokyo pour le poids plume d’1m42. Alors qu’elle est la grandissime favorite, elle déclare forfait à la plupart des épreuves, disant privilégier sa « santé mentale ». La raison ? Une incapacité brutale et imprévisible à se situer dans l’espace lors des sauts.
Aux anneaux olympiques tatoués depuis 2016, sur son avant-bras droit, elle a fait ajouter, après le #MeToo qui a ébranlé la gym américaine, trois mots au-dessus du cœur : « Still I Rise » (« Pourtant je m’élève »). Le titre d’un poème de l’Afro-Américaine Maya Angelou, figure du mouvement des droits civiques et victime, enfant, d’un viol.
Simone Biles est une des victimes de Larry Nassar, l’ancien médecin de l’équipe américaine de gymnastique, condamné à perpétuité pour avoir agressé sexuellement plus de 250 gymnastes.
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