Le musée national de la marine nous invite, à travers des images et des récits exceptionnels, à suivre l’histoire extraordinaire de la pêche à la morue.
Cinq siècles de la « Grande pêche » dans les eaux lointaines de Terre-Neuve, du Labrador, de l’Islande et du Groenland, voyage maritime et épopée humaine, ont inspiré artistes, écrivains et cinéastes de la fin du XIXe siècle.
Dans les mailles du filet est également présentée en lien avec la question écologique. Victime de la surpêche, la morue a, en quelques années, quasiment disparu de l’Atlantique nord-ouest à la fin du XXe siècle.
L’exposition soulève la question de comment envisager une pêche durable et responsable afin qu’elle continue à nourrir une population toujours croissante.
La parole est donnée aux scientifiques, pêcheurs des associations engagées dans la défense de l’environnement et de la biodiversité et autres personnes concernées par le débat.
Une aventure longue et périlleuse
Aventure économique et humaine, la pêche à la morue commence au XVe siècle. Des milliers d’hommes quittaient les côtes de la Manche ou de l’Atlantique pour rejoindre les bancs de Terre Neuve ou d’Islande. Ils partaient à la quête de l’« or blanc », le Gadus Moruha, plus connu aujourd’hui sous le nom de « cabillaud », un poisson vorace pouvant atteindre un mètre cinquante de long et quatre-vingt dix kilos.
Ils partaient pour une aventure longue et périlleuse – de 6 à 8 mois – laissant derrière femme et enfants avec l’inquiétude de ne plus jamais les revoir.
L’exposition nous fait découvrir les coutumes créées autour de ce voyage rude et dangereux vers les eaux glaciales de l’Atlantique Nord. Chaque année, le départ des morutiers donnait lieu à des célébrations. Comme à Paimpol, le « Pardon des Islandais », une grande procession suivie d’une bénédiction des navires, qui devait les protéger des maladies, des blessures, des tempêtes et des brumes dans lesquelles se perdaient navires et doris.
L’organisation économique et sociale autour de la pêche
Une industrie entière a été fondée autour de la Grande pêche « Pour un homme en mer, cinq hommes à terre », non seulement pour le traitement du poisson mais aussi autour du bateau. Des chantiers navals gravitent autour de cette activité qui ne cesse, au fil des siècles, de faire évoluer les techniques de pêche.
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, on pêche depuis des bateaux de tous types. Au XIXe siècle apparaissent les trois mâts goélette, plus spécialisés, d’où partent les doris qui posent les lignes, et la goélette à hunier. En 1902, s’ouvre l’ère des chalutiers à moteur qui vont provoquer le déclin progressif des voiliers traditionnels.
Les terribles conditions de vie des pêcheurs, travaillant dix-huit heures par jour dans le grand froid et le vent, sans hygiène à bord, entraînèrent la création en 1894 de la Société des Œuvres de Mer qui avait comme mission initiale l’aide matérielle et morale aux marins.
Dans les ports, la vie sans les hommes implique une organisation sociale particulière.
C’est aussi au XIXe siècle que la pêche à la morue inspire les artistes et les écrivains. Le pêcheur et sa famille deviennent des figures populaires dramatiques et un nombre considérable de récits et de peintures leur est consacré.
Le pêcheur, décrit comme un « bagnard des mers ».
Une pêche durable et responsable
Suite à l’épuisement des stocks de la morue et d’autres poissons de fond, le gouvernement canadien a, en 1992, interdit la pêche à la morue.
La FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) révèle en 2014 que presque 30% des stocks mondiaux de poissons sont exploités à un niveau biologiquement non viable à long terme. C’est-à-dire que ces stocks, déjà mis à mal par la pollution et le réchauffement climatique, sont appelés à disparaître.
infos pratiques
Palais de Chaillot
Jusqu’au 26 juin 2016
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