Les danseurs partagent leurs histoires de travail acharné et de progression lors du 10e Concours international de danse classique chinoise de NTD

Par Catherine Yang
9 septembre 2023 16:56 Mis à jour: 11 septembre 2023 09:09

Le 7 septembre, 140 danseurs de trois continents se sont réunis à Purchase, dans l’État de New York, pour participer au Concours international de danse classique chinoise de NTD, qui en est à sa dixième édition.

Les danseurs concourent dans quatre catégories : junior féminine et masculine, adulte féminine et masculine. Les épreuves préliminaires se déroulent jusqu’au 8 septembre ; les demi-finales, le 9 septembre ; les finales et la cérémonie de remise des prix, le 10 septembre.

Grace Rubacek de Fei Tian Academy of the Arts se trouve parmi les danseurs de la catégorie junior qui ont concouru le 7 septembre.

Elle a expliqué que c’était la deuxième fois qu’elle participait au concours de danse de NTD ; la dernière fois, elle était encore novice et se concentrait essentiellement sur les techniques de base et l’exécution de ses mouvements. Cette fois-ci, elle accorde plus d’attention à l’aspect artistique.

« Je pense que la culture chinoise traditionnelle est vraiment profonde et qu’elle a beaucoup de sens. Quand on lit les textes anciens et que l’on comprend les histoires, les mythes et légendes de la Chine, on a l’impression que c’est très différent », explique Grace.

La façon dont les gens se comportent, leurs motivations, leurs valeurs et leur état d’esprit sont différents de la vision moderne et, pour dépeindre correctement ces personnages ou ces périodes, il faut les comprendre.

« On peut ressentir les vertus des personnages », a-t-elle confié, et cela l’a inspirée. « J’ai l’impression qu’en comprenant ces personnages et l’histoire, j’ai envie d’exprimer cette culture et de montrer aux gens ce qu’est réellement la culture chinoise. »

En tant qu’Occidentale, on a demandé à Grace s’il était trop difficile de saisir la culture traditionnelle chinoise.

« Si vous y mettez tout votre cœur, si vous voulez vraiment apprendre à connaître cette culture et si vous voulez vraiment adopter cette danse classique chinoise, je pense que c’est possible », a-t-elle dit.

Préparation

Chaque danseur doit présenter une pièce technique et une pièce narrative.

Grace a interprété « Spring (Printemps) » pour sa pièce narrative – une pièce de sa propre composition.

« La dernière fois, je n’ai pas beaucoup réfléchi à ce que j’exprimais (…) mais cette fois-ci, je voulais exprimer un sentiment que j’éprouve lorsque je suis dans la nature, lorsque je me promène dehors ou dans la forêt. On se sent très libre, très insouciante. Je voulais transposer cela dans une danse narrative. »

Le morceau technique était un défi d’une autre nature. Deux semaines avant le concours, son professeur a informé Grace que la musique qu’elle avait choisie ne l’aidait pas à donner le meilleur d’elle-même. Elle a suivi le conseil et changé de musique. Mais cela signifiait qu’elle devait répéter un morceau totalement nouveau.

« Au début, j’ai eu l’impression de ne pas pouvoir le faire, car il restait très peu de temps avant le concours. Mais toutes mes amies m’ont aidée », a-t-elle dit.

Ces encouragements ont conduit à une révélation : Grace avait déjà beaucoup gagné en acceptant de relever le défi et en allant jusqu’au bout du processus. « Je pense que la chose la plus importante que j’ai apprise, c’est que le résultat n’a pas d’importance, tant que vous avez fait de votre mieux et que vous vous êtes améliorée au cours du processus. »

Grace s’est qualifiée pour les demi-finales lors des épreuves préliminaires du 7 septembre dans la catégorie junior.

Devenir un personnage

Ma Yuwei, qui concourt dans la catégorie junior masculine, a également changé d’avis au cours de sa préparation pour le concours de cette année.

Yuwei a interprété Yang Liulang, un général militaire qui a défendu la frontière septentrionale de la dynastie Song pendant plus de vingt ans, déjouant les tentatives répétées d’invasion.

« J’étais assez nerveux avant de monter sur scène », a-t-il confié. « Mais il ne faut pas penser à soi. Au moment où je suis monté sur scène, je me suis retrouvé sur le champ de bataille. Je suis devenu mon personnage. »

« Que ressentait-il à ce moment-là ? À quoi pensait-il sur ce champ de bataille ? Il ne s’agit pas pour moi d’exécuter cette danse ou de faire passer le message que je veux (…) Je vais maintenant raconter ce récit historique, » a-t-il dit.

Ma Yuwei participe aux épreuves préliminaires du 10e Concours internationale de danse classique chinoise NTD à Purchase, New York, le 7 septembre 2023. (Larry Dye/The Epoch Times)

Yuwei a expliqué que cette pensée ne lui était venue qu’après avoir réalisé qu’il n’y avait pas de place pour l’égoïsme sur scène.

Il a été attiré par cette forme d’art en raison des impressionnants sauts et des techniques de pirouettes. Lorsqu’il a commencé, il avait l’esprit de compétition et dansait pour se mettre en valeur.

Mais, pendant la préparation au concours, il a commencé à changer.

Avec une mentalité de « moi d’abord », dès que vous montez sur scène, le public le sent, dit-il. Vos ambitions, votre sens de la démonstration, votre esprit de compétition – tout cela transparaîtra dans vos mouvements, a-t-il poursuivi, et la danse deviendra « Ma Yuwei sur scène » et non « l’histoire de Yang Liulang ».

« Pour comprendre l’histoire, il faut se mettre à l’écart. »

« Si je veux vraiment présenter cette authentique danse classique chinoise au public, je dois calmer mon cœur, me mettre de côté et ne pas le faire avec un sentiment d’égoïsme », a-t-il souligné.

« Je veux vraiment montrer au public quelque chose d’authentique et de pur. »

Yuwei est venu de Taïwan pour participer à ce concours. C’était la première fois qu’il y participait et il espérait aller le plus loin possible afin d’apprendre au lieu d’y aller pour être en compétition.

« Chaque tour est une occasion de s’améliorer. Si vous parvenez à atteindre les demi-finales et à danser à nouveau, vous aurez certainement une compréhension différente, et c’est aussi une autre occasion d’utiliser le shen dai shou, et vous serez aussi plus stable. C’est mon objectif. »

Shen dai shou se traduit par « le corps guidant les bras ». Il s’agit d’une technique de danse ancienne qui n’a été remise au goût du jour que récemment, et dont l’utilisation a été inaugurée par les danseurs classiques chinois de la compagnie Shen Yun Performing Arts.

Plusieurs des juges et des candidats font partie de la compagnie Shen Yun, basée à New York, ce qui a permis d’attirer les participants.

« Les danseurs de Shen Yun m’ont également encouragé », a dit Yuwei, surpris par l’atmosphère qui règne dans les coulisses. « Tous les danseurs ici, c’est comme si nous formions une seule équipe (…) c’est très chaleureux. »

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