Gérald Darmanin a désigné mardi les directeurs zonaux de sa réforme contestée de la police, qu’il veut faire appliquer d’ici à la fin de l’année, malgré la vive opposition des enquêteurs de la police judiciaire et des magistrats, a appris l’AFP mercredi auprès de la police nationale.
Six directeurs zonaux de la police nationale (DZPN) ont été nommés, suivant le même découpage territorial que les zones de défense et de sécurité. Les choix reflètent la volonté d’obtenir un savant équilibre entre sécurité publique, police judiciaire (PJ) et police aux frontières (PAF). La sécurité publique, dont la PJ craint qu’elle prenne le pas sur leurs enquêtes avec la réforme, reste la mieux représentée avec trois futurs DZPN qui en sont issus.
Jean-Cyrille Reymond, actuel patron de la sécurité publique en Haute-Garonne, est ainsi nommé DZPN à Bordeaux et l’actuel chef de la sécurité de la sécurité publique dans le Sud-Ouest, Patrick Mairesse, prend la tête de la DZPN à Metz. Enfin, le directeur zonal de la sécurité publique dans les Hauts-de-France, Jean-François Papineau, est lui envoyé à la DZPN de Rennes.
La PJ a obtenu deux postes, celui de Strasbourg avec la commissaire Béatrice Brun, qui dirigeait déjà la police judiciaire pour la zone est, et celui de Marseille avec le commissaire Christophe Allain, actuel chef de la zone sud-est de la PJ à Lyon. La PAF obtient le dernier ticket avec la commissaire Valérie Maureille, qui dirige actuellement la police aux frontières de la zone sud-ouest à Bordeaux et va prendre les rênes de la DZPN du nord à Lille.
Les opposants dénoncent le risque d’un « nivellement vers le bas »
La future réforme de la police nationale prévoit la mise en place d’un directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet, qui aura autorité sur tous les services de police d’un département : renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et PJ. La désignation des futurs DDPN est prévue entre octobre et décembre, selon le calendrier du ministère de l’Intérieur.
Les opposants au projet, mobilisés depuis des mois, dénoncent le risque d’un « nivellement vers le bas » de la filière PJ, qui intégrerait les services d’investigation de la sécurité publique plombés par un stock énorme d’affaires en souffrance, ainsi qu’un poids du préfet dans les enquêtes.
Dans un rapport, le Sénat a demandé à Gérald Darmanin de repousser l’application de la réforme après les JO-2024, mais le ministre a décidé de maintenir le calendrier à la fin 2023, malgré la fronde en interne et dans le monde judiciaire.
Des centaines de policiers, magistrats et avocats se sont de nouveau rassemblés le 16 mars dans toute la France pour dénoncer le projet de réforme.
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